C’était un… 14 novembre

565 : mort, à Constantinople, de l’empereur romain d’Orient Justinien Ier.
Issu de modestes paysans illyriens, il fut surnommé « l’empereur qui ne dort jamais » en raison de son extraordinaire puissance de travail. Il eut pour dessein de reconstituer l’empire romain (la renovatio imperii) et devait réussir, à l’exception de la Gaule franque. C’est dans le domaine juridique que sa postérité fut majeure (on lui doit notamment le Code justinien), et influença la chrétienté médiévale, le droit canonique, ainsi que notre droit moderne. Il rénova le système routier et, grand bâtisseur, releva plusieurs villes ensevelies sous les ruines. C’est lui qui fit élever la Basilique Sainte-Sophie de Constantinople. Il ferma aussi l’école néo-platonicienne d’Athènes (qui perpétuait l’héritage philosophique de Platon, mais était aussi un centre initiatique ésotérique où l’on s’adonnait aux pratiques magiques) : c’est la fin de l’Antiquité païenne.

L’Empereur Justinien Ier auréolé et entouré de généraux et de clercs Mosaïque de 547, Basilique de Saint Vital, Ravenne (Italie)

1943 : début du « congrès de Vérone », du Parti fasciste républicain (créé en 1943), dans le but de rédiger le programme de gouvernement de la « République sociale italienne », établie au nord de l’Italie après la libération de Mussolini par un commando allemand. Cette assemblée fonde le « troisième fascisme », qui renoue avec ses origines et préconise la fin du capitalisme. Ce congrès, où s’exprimèrent des tendances variées fut tumultueux : Mussolini parla d’une « foire d’empoigne ».

1967 : parution de la Société du spectacle, du philosophe situationniste Guy Debord, une pertinente dénonciation de l’ordre marchand, du consumérisme capitaliste et du règne de l’apparence. L’ouvrage sera en réalité découvert après Mai 68.

C’était un… 12 novembre

1437 : après que les Anglais ont été chassés de Paris, à l’issue de vingt ans de présence, le roi Charles VII fait triomphalement son entrée solennelle, par la porte Saint Denis. A l’époque, les entrées officielles se font non par le sud, mais par le nord, après avoir fait un détour à la basilique Saint-Denis, nécropole des rois de France. Toutes les rues sur son passage étaient garnies de théâtres, où l’on joutait les Mystères (de la religion) selon l’usage du temps. Le spectacle le plus original fut l’affrontement des sept péchés capitaux contre les sept vertus morales.

►à propos de la représentation théâtrale des Mystères, on peut lire l’excellent petit livre Réconcilier Justice et Miséricorde

1793 : l’astronome français Jean Sylvain Bailly est guillotiné sur le Champ-de-Mars. Membre de la loge des Neuf sœurs, révolutionnaire modéré, il fut le premier maire de Paris et fit face à l’agitation des Sans-culottes ; convoqué au procès de Marie-Antoinette, son refus d’accabler la reine dans son témoignage entraîna sa condamnation à mort.

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11 novembre…

1,4 million de Français tués, 4 millions de blessés et de mutilés.
Le conflit aurait pu s’arrêter en 1917, en Europe occidentale du moins, mais l’intransigeance et le jusqu’au-boutisme des Allemands d’un côté, et de Georges Clemenceau de l’autre (« franc-maçon sans tablier » qui détestait la monarchie austro-hongroise et ne voulut pas entendre d’une paix séparée avec elle) en décidèrent autrement.
Cette radicalité de Clemenceau notamment allait aboutir au mauvais traité de Versailles, qui allait entraîner la Deuxième guerre vingt ans plus tard.
Si les braves Poilus avaient imaginé ce que la France allait devenir quelques dizaines d’années plus tard : une province d’une entité supranationale (l’UE), une poubelle tiers-mondisée, aux moeurs contre-nature, où la moitié des naissances ne concerne pas des bébés français…

C’était un… 10 novembre

1444 : les forces combinées de la Hongrie, de la Pologne et de la Valachie, descendues du nord pour libérer les Balkans du joug ottoman, sont écrasées par les Turcs, deux fois plus nombreux, à la bataille de Varna (actuelle Bulgarie). Le vaillant roi polonais Vladislav III Jagellon, qui était en même temps Ulaszlo I de Hongrie, trouve une mort héroïque au combat. C’est l’échec de la croisade prêchée quelques mois avant par le pape Eugène IV.

1567 : le connétable de Montmorency, qui commande l’armée du roi, est tuée lors de la bataille de Saint-Denis, laquelle est tout de même remportée face aux Huguenots.

1861 : mort d’Henri Mouhot, près de Luang Prabang (actuel Laos), du paludisme et de la fièvre jaune, à l’âge de 35 ans, en pleine expédition. Ce naturaliste, botaniste, entomologiste et explorateur français est considéré comme un des explorateurs pionniers en Indochine.
Grâce à ses expéditions, ses carnets, ses collections, et ses dessins, il fit découvrir à l’Europe les vestiges de l’architecture khmère et particulièrement le temple d’Angkor, et ouvrit la voie aux futures explorations de cette région qui permettront de grands chantiers de restauration des temples, qui seront orchestrés par l’École française d’Extrême-Orient.

« M. Mouhot bivouaquant dans les bois du Laos. – Dessin de E. Bocourt d’après une aquarelle envoyée par le voyageur à sa famille quelques jours avant sa mort. »

il illustra bien le goût de l’exploration, des connaissances et de l’aventure ainsi que le courage de la race française.

►à propos de l’empire français à travers les siècles et les continents, nous recommandons le recueil Mémoires d’empire.

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De Gaulle (mort le 9 novembre 1970) : autopsie d’un mythe

Un texte puissant de Guy Bourdon :

« Né en 1890, 50 ans plus tard, De Gaulle n’est ni célèbre ni même vraiment connu au-delà du cercle de ses intimes et relations ordinaires. Sorti 10e de sa promotion de St Cyr (la même que le futur Maréchal Juin, sorti 1er), colonel en 1940, sa carrière militaire n’a, jusque-là, été marquée par aucune action notoire si ce n’est un talent d’écrivain repéré par le Maréchal Pétain qui, après la Grande Guerre, l’intègrera à sa « maison ».

Cette guerre de 1914/18, creuset et révélateur de tant de vertu et d’héroïsme, du « Poilu » au général en chef, n’a pas été très brillante pour celui qui, à 18 ans, utilisant déjà le pluriel de majesté, affirmait : « Quant à l’avenir, il sera grand car il sera pétri de nos œuvres (…) ». Gratifié par erreur et précipitation d’un éloge funèbre à Verdun en 1916, il sera découvert qu’en réalité il s’est piteusement rendu à l’ennemi de manière si peu honorable que, prisonnier, les Allemands lui refuseront de porter son épée en assistant à la messe du dimanche ainsi qu’ils y autorisent, par tradition, les officiers vaincus avec honneur.

L’après-guerre le trouve donc près du Maréchal Pétain auquel il voue une admiration telle qu’il le voudrait pour parrain de son fils, né en 1921 et qu’il prénomme Philippe.
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C’était un… 8 novembre

1226 : mort du roi de France Louis VIII, dit « le Lion » – fils de Philippe Auguste et près de Saint Louis –, victime de la dysenterie.
Son règne fut court (trois ans) mais cependant marqué par deux brillantes campagnes : l’une contre les Anglais en Guyenne, l’autre contre Raymond VII de Toulouse (dans le cadre de la lutte contre le catharisme). Il avait publié un édit en 1223, interdisant l’usure aux Juifs et annulant les créances détenues par eux.

La mort de Louis VIII par François Boucher (1721).

La fin rapide de ce souverain âgé de 39 ans qui, quelques semaines auparavant, chevauchait à la tête de son armée, donna lieu aux rumeurs (d’empoisonnement). Les médecins attribuèrent sa maladie à une trop longue continence sexuelle, et lui amenèrent une fille… Mais le roi la chassa en disant qu’il préférait mourir plutôt que de commettre un péché mortel.

1793 : lorsque Mme Roland, femme du ministre Roland de la Platière, monte à l’échafaud, elle lâche cette parole passée à la postérité : «Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »
Elle est exécutée pour avoir été, dans l’ombre de son salon, l’inspiratrice des Girondins.

1906 : le parti anticlérical veut extirper la religion des campagnes. Le député socialiste et franc-maçon Viviani l’avoue à la tribune de l’Assemblée : « nous avons arraché les consciences humaines à la croyance. […] Ensemble et d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus. »

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C’était un… 6 novembre

1777 : mort de Bernard de Jussieu, médecin, zoologiste important et botaniste lyonnais qui aménagea, pour Louis XV, le jardin du Trianon.

1793 : Louis-Philippe d’Orléans, appelé (à sa demande) « Philippe-Égalité », est traduit devant le tribunal révolutionnaire, condamné à mort et guillotiné le jour même.
Ennemi de la Cour, acquis aux idées libérales depuis longtemps, il avait, dès 1787, entretenu des pamphlétaires et des chansonniers chargés par lui de moquer le régime. En octobre 1789, il avait organisé la « marche du peuple » sur Versailles. Député de la Convention, il avait voté la mort de Louis XVI.

1836 : mort, à Goritz (Autriche), où il vivait en exil, de l’ex-roi de France Charles X, qui avait été renversé en 1830, au profit du libéral Louis-Philippe, fils de Philippe-Egalité.

Charles X, régnant.

1944 : sanglant assassinat, au Caire, de Lord Moyne, ministre d’Etat britannique (le plus haut représentant officiel anglais en Egypte) et de son chauffeur, par deux membres du groupe Stern, organisation terroriste sioniste, sur ordre d’Yitzhak Shamir, futur Premier ministre israélien, qui a toujours assumé cet acte.
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C’était un… 5 novembre

1944 : mort, à Paris, à l’âge de 71 ans, d’Alexis Carrel, biologiste et chirurgien d’exception, pionnier de la chirurgie vasculaire, prix Nobel de médecine en 1912, qui fut très fameux en France et aux Etats-Unis.
En 1902, il avait été témoin d’une guérison miraculeuse à Lourdes, qui avait profondément ébranlé les certitudes de ce scientiste et favorisé son progressif retour à la foi.
Nationaliste et partisan de la Révolution nationale (Vichy), connu pour son rejet de l’égalitarisme et son approche eugénique de la société (dénonçant le danger d’effacement démographique des élites ou la corruption de la race par des races jugées inférieures), il est l’auteur d’un livre à très grand succès et traduit en de nombreuses langues : l’Homme, cet inconnu.

•  1988 : Jean-Pierre Stirbois, Secrétaire général (n°2) du Front national, décède lors d’un accident de la route, au retour d’une réunion publique à Dreux, vers 3h du matin. La thèse d’un endormissement au volant est communément admise.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette personnalité qui fut importante pour la mouvance nationale, un ouvrage lui a été consacré.
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C’était un… 4 novembre

1752 : initiation maçonnique, à la loge de Fredericksburg, de George Washington, fondateur des Etats-Unis.

1793 : mort, près de Fougères, du «saint du Poitou», le général vendéen Louis-Marie de Lescure, âgé de 27 ans.

Mort du marquis de Lescure, huile sur toile de Lucien Nouël de Latouche, 1863.

1813 : après leur défaite à Leipzig, les dernières troupes napoléoniennes – rescapées des campagnes perdantes de Russie puis d’Allemagne – passent le Rhin en direction de l’Ouest. Les alliés allemands de Napoléon font défection ou se sont rebellés les uns après les autres, rejoignant la grande armée austro-prusso-russe des souverains traditionnels. Quelques jours plus tard, ce sera au tour des Pays-Bas d’entrer en rébellion. Ces événements amènent les chefs de la coalition à formuler la Déclaration de Francfort le 4 décembre 1813, où ils affirment combattre Napoléon et non pas la France.

1862 : l’Américain Richard Gatling dépose les brevets d’une machine à tir rapide, la première mitrailleuse.

1901 : un étudiant fonde, dans les faubourgs de Berlin, le mouvement Wandervögel (« les Oiseaux migrateurs »), qui se développera rapidement : excursions hors des grandes villes, vieux chants populaires, rejet de la civilisation citadine.

1916 : après des semaines de combats acharnés et sous des bombardements incessants, les Français reprennent le fort de Vaux (pris par les Allemands en juin), l’un des points essentiels de la ceinture de fortification autour de Verdun.

1924 : mort, à Paris, de Gabriel Fauré, pianiste, directeur du Conservatoire de 1905 à 1920 et surtout l’un des plus grands compositeurs français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

1956 : intervention soviétique à Budapest.

Tout d’abord, rappelons que le 23 octobre avait eu lieu une manifestation pacifique d’étudiants, avant que les communistes ne tirent sur la foule.
L’information selon laquelle des manifestants avaient été tués s’était répandue rapidement et des émeutes avaient éclaté dans toute la capitale.
Après quoi la révolte s’était étendue rapidement en Hongrie et avait entraîné la chute du gouvernement et le départ du chef local du Parti communiste Matthias Rakosi (né Rosenfeld).
Des milliers de personnes s’étaient organisées en milices pour affronter l’Autorité de protection de l’État (ÁVH) et les troupes soviétiques.

Ce jour du 4 novembre, donc, les chars soviétiques entrent à Budapest, après que le nouveau gouvernement – amené par la révolte populaire spontanée débutée 11 jours plus tôt contre la tyrannie communiste – a fait savoir qu’il voulait quitter le Pacte de Varsovie.
L’aviation et l’artillerie rouges bombardent des poches de résistance ou supposées telles.

Avec l’accord tacite des démocraties occidentales, l’URSS va écraser l’insurrection dans le sang et entamer une sévère répression.

20 000 Hongrois furent tués, 50 000 emprisonnés et des centaines de milliers fuieront en exil.

Un petit documentaire pas mal fait, contenant des images d’archives :

1960 :  De Gaulle, qui avait été rappelé au pouvoir en 1958 pour défendre l’Algérie française – et s’y était engagé plusieurs fois publiquement depuis – annonce dans un discours télévisé sa volte-face et sa trahison de l’intégrité du territoire nationale dans un discours :

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C’était un 3 novembre…

1798 : naissance, à  Palerme, de Caroline de Bourbon-Siciles, future duchesse de Berry, fille de François Ier de Naples et mère du comte de Chambord. Femme énergique et romanesque, elle tentera, sans succès, de soulever la Vendée contre le gouvernement bourgeois de Louis-Philippe et sera quelque temps emprisonnée à la citadelle de Blaye.

1897 : naissance à Civens (Loire), du journaliste et historien contre-révolutionnaire, Léon de Montaigne de Poncins,
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C’était un 2 novembre…

472 : à Rome, le gouverneur des Gaules Olybrius meurt.
Panique dans l’Empire : le pouvoir est vacant, Olybrius a oublié de désigner son successeur. Son nom va devenir alors synonyme de « fanfaron » et d’« étourdi ».

Xe siècle : instauration du « jour des morts » à travers la Chrétienté.
C’est Odilon, abbé de Cluny en un temps où ce monastère étendait son influence sur l’Europe entière, qui instaure cette commémoration et en fixe la date au 2 novembre (décalée au lundi si cela tombe un dimanche), lendemain de la Toussaint, par un décret que les historiens placent entre 998 et 1031.

1789 : décret de l’Assemblée constituante disposant que les biens du clergé de l’Église catholique seront mis à la disposition de « la Nation » pour combler le déficit budgétaire. Ces biens volés sont déclarés « biens nationaux ».

1917 : à Londres, le comte Arthur James Balfour, secrétaire aux Affaires étrangères, propose la création d’un « foyer national juif en Palestine ». Il ajoute même que l’Angleterre fera de son mieux pour faciliter cette création.
Sa lettre – la «déclaration Balfour » – est adressée à Lionel Walter Rothschild (1868-1937), personnalité de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste, aux fins de retransmission à l’Organisation sioniste mondiale (fondée en 1897 par le père du sionisme Theodor Herzl).

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C’était un 1er novembre…

1347 : la peste arrive à Marseille. Les responsables du port de Marseille acceptent un bateau génois dont ils savent pourtant qu’il est porteur de la peste… L’épidémie va se développer dans toute l’Europe et tuer en quelques mois jusqu’à 40% de la population de certaines régions européennes. Elle ressurgira par épisodes ici ou là.
En quatre ans, 25 à 40 millions d’Européens vont mourir de la « Grande Peste » ou « Peste noire ».

1478 : répondant à une demande du roi d’Espagne et des prélats de Castille, le pape Sixte IV nomme quatre inquisiteurs ecclésiastiques. C’est la naissance de l’Inquisition. En Espagne et au Portugal, où cette institution est fortement liée à l’Etat monarchique, elle durera plus longtemps, et avec une activité plus intense, que dans les autres pays. Elle épargnera à la péninsule ibérique le protestantisme et les terribles guerres de religion qui ravageront le reste de l’Europe.
Loin de la légende noire qu’ont élaborée les ennemis de l’Eglise, on peut lire sur ce thème Lettres à un ami post-moderne sur l’Inquisition du père Devillers, ou L’Inquisition, ses origines, sa procédure, de Mgr Douais.

1790 :  parution des Réflexions sur la Révolution française [disponible ici]– de l’écrivain anglais Edmund Burke – qui eut une grande importance (et influença Maistre et Bonald) et fit de l’auteur un précurseur de la contre-révolution. Ce texte puissant fut rédigé très tôt, dans le feu de l’action. En décalage avec l’opinion des libéraux anglais (dont il est) qui voit d’un bon œil les débuts de cette révolution, Burke en analyse et dénonce la violence :

« On a vu les Français s’insurger contre un monarque débonnaire et légitime avec plus de fureur dans l’action et plus de brutalité dans l’outrage qu’aucun peuple en rébellion n’en n’a jamais manifesté contre l’usurpateur le plus indigne ou le tyran le plus sanguinaire. »

Burke voit dans la composition de l’Assemblée nationale, où les « hommes de théorie » sont majoritaires, l’origine de ce déferlement de violence, qui renvoie à la boulimie de discours abstraits qui se succèdent à la tribune de l’Assemblée. Ce n’est pas le débat qui l’offusque, mais le fait que les discussions de salons de la deuxième moitié du XVIIIe siècle se retrouvent dans les travées de l’Assemblée, ô combien plus chargées de conséquences. Par cette analyse, Burke annonce les leçons d’Augustin Cochin sur le rôle des sociétés de pensée [livre ici] comme matrices de la pensée révolutionnaire. (F. Huguenin)

1950 : l’Assomption de Marie est définie comme un dogme de foi par la constitution apostolique Munificentissimus Deus de Pie XII :

« Par l’autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par Notre propre autorité, Nous prononçons, déclarons, et définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste »

1954 : massacre de la « Toussaint rouge » par le FLN, en Algérie française.
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Bonne fête de la Toussaint ! (et textes commentés de la messe)

C’est, dans l’Eglise catholique, la fête de tous les saints connus et inconnus (ceux qui peuplent le Ciel, « l’Église triomphante »). Elle est célébrée le 1er novembre.

« La solennité de tous les saints nous met devant les yeux la foule immense des rachetés, pour nous dévoiler l’avenir auquel nous sommes appelés. Elle doit aussi nous rendre conscients de notre solidarité avec ceux qui nous ont précédés victorieusement dans le monde invisible. Vivant près de Dieu, ils intercèdent pour nous ; ils sont des puissances dans nos vies. » (Liturgie des heures)
Introït de la messe du jour :
« Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de tous les Saints. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu.
Justes, exultez dans le Seigneur : aux cœurs droits convient sa louange. Alléluia. »
Et collecte :
« Dieu tout-puissant et éternel, qui nous avez accordé de célébrer dans une même solennité les mérites de tous vos Saints ; faites, nous vous en prions, que nos intercesseurs étant multipliés, une abondante effusion de vos miséricordes, objet de nos désirs, nous vienne de votre munificence. »

Le 2 novembre (ou le 3, si le 2 tombe un dimanche), c’est « le jour des morts » : pensez à eux, priez pour eux, tâchez ces jours-ci de vous recueillir au cimetière sur les tombes de vos proches ou parents. Il y a des indulgences plénières à gagner pour les défunts.

Le choix de ces dates par l’Église fit coïncider ces célébrations avec l’antique fête celte de Samain (Samonios, en Gaule) qui se tenait le 1er novembre, marquant l’entrée dans la saison sombre et caractérisée par une « ouverture sur l’autre monde ».

Attention, pour les catholiques, la Toussaint est une fête d’obligation (avec quatre autres, en France).

TEXTES DE LA MESSE AVEC COMMENTAIRE DE DOM GUÉRANGER (dans l’Année liturgique – disponible ici avec ses autres livres) :

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C’était un… 30 octobre :

1873 : dans le cadre de « la querelle du drapeau », le quotidien L’Union publie une lettre, datée du 27 octobre, du comte de Chambord (considéré par la plupart des royalistes comme l’héritier du trône de France, et bénéficiant d’une Assemblée nationale alors majoritairement royaliste), dans laquelle il explique qu’il refuse le pouvoir qu’on lui propose, car il ne sera jamais le roi légitime « de la Révolution ».

« Les prétentions de la veille me donnent la mesure des exigences de demain, et ne peuvent consentir à inaugurer un règne réparateur et fort par un acte de faiblesse… Je veux rester tout entier ce que je suis. Amoindri aujourd’hui, je serais impuissant demain… »

En lisant ce texte, le duc d’Audiffret-Pasquier (président royaliste de l’Assemblée nationale) déclare « nous sommes perdus ».
La royauté ne sera pas rétablie depuis.

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C’était un 29 octobre…

• 1628 : après quinze mois de siège, La Rochelle, ville protestante, capitule face à l’armée royale menée par Richelieu, principal ministre. La famine a fait 15 000 morts.

Le Siège de La Rochelle, par Henri-Paul Motte, tableau de 1881.

• 1886à l’église Saint Augustin de Paris, Charles de Foucauld, menant jusqu’alors une vie fort légère, se convertit dans le confessionnal de l’abbé Huvelin, qui restera jusqu’à sa mort son père spirituel.

• 1891 : ce jour, le député de la Seine, Camille Dreyfus (qui sera condamné quelques années plus tard à la prison pour une affaire de chantage), dépose une proposition de loi visant à la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

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