De Gaulle (mort le 9 novembre 1970) : autopsie d’un mythe

Un texte puissant de Guy Bourdon :

« Né en 1890, 50 ans plus tard, De Gaulle n’est ni célèbre ni même vraiment connu au-delà du cercle de ses intimes et relations ordinaires. Sorti 10e de sa promotion de St Cyr (la même que le futur Maréchal Juin, sorti 1er), colonel en 1940, sa carrière militaire n’a, jusque-là, été marquée par aucune action notoire si ce n’est un talent d’écrivain repéré par le Maréchal Pétain qui, après la Grande Guerre, l’intègrera à sa « maison ».

Cette guerre de 1914/18, creuset et révélateur de tant de vertu et d’héroïsme, du « Poilu » au général en chef, n’a pas été très brillante pour celui qui, à 18 ans, utilisant déjà le pluriel de majesté, affirmait : « Quant à l’avenir, il sera grand car il sera pétri de nos œuvres (…) ». Gratifié par erreur et précipitation d’un éloge funèbre à Verdun en 1916, il sera découvert qu’en réalité il s’est piteusement rendu à l’ennemi de manière si peu honorable que, prisonnier, les Allemands lui refuseront de porter son épée en assistant à la messe du dimanche ainsi qu’ils y autorisent, par tradition, les officiers vaincus avec honneur.

L’après-guerre le trouve donc près du Maréchal Pétain auquel il voue une admiration telle qu’il le voudrait pour parrain de son fils, né en 1921 et qu’il prénomme Philippe.
Malgré une vision juste (que la « geste gaullienne » ne manquera pas de qualifier de génie prophétique) de ce que pourra être le prochain conflit (mais dont certains spécialistes s’accordent à dire que les thèses développées sont la pensée exprimée mais non rédigée de Pétain), il subit, avec toute l’armée française, la plus grande débâcle de notre histoire. Sa carrière militaire est un échec. Ses relations politiques lui permettent d’accéder au grade de général de brigade à titre temporaire pour être nommé sous-secrétaire d’état au ministère de la guerre.

Convaincu qu’il est appelé à un destin extraordinaire, pendant que d’autres s’attèlent à améliorer le sort des Français en atténuant le malheur de la patrie, De Gaulle imagine des solutions « abracadabrantesques » (pour reprendre le mot de l’un de ses principaux dévots et héritiers : J. Chirac) allant d’un « réduit breton » à une fusion entre la France et l’Angleterre qui ferait des deux pays une seule nation… Dans un pays toujours en guerre, le général de brigade à titre temporaire déserte sa patrie, s’envole pour Londres où il va désormais enfiler sa nouvelle tenue de guerre de « général micro »

« L’appel du 18 juin » ; le mythe

Ayant quitté les zones dangereuses mais plein d’ardeur pour (faire) continuer le combat, craignant toutefois qu’un autre, plus capable ou mieux reconnu par ses pairs, ne lui vole la « vedette », De Gaulle, à peine arrivé la veille, lance un appel à la radio de Londres, mise à sa disposition par Churchill qui y trouve un intérêt diplomatique de circonstances (faire pression sur le Maréchal Pétain qui, le 17, vient de demander l’armistice). Cet appel, le 18 juin, ne sera entendu par personne mais, le coup étant passé sans le couvrir de ridicule, il sera repris, corrigé pour être présenté un peu plus tard comme l’acte fondateur de la « Résistance », associée par la suite aux combats alliés contre l’Allemagne.

Sans doute l’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs. Et, après tout, pourquoi n’admettrions-nous pas que cet appel ait été l’étincelle du sursaut salvateur d’un Français n’acceptant pas la défaite ?

Parce que le mensonge accompagne ce non-évènement ; non seulement lorsqu’il se produit mais aussi pendant la durée de la guerre et surtout après, lors de la reprise de possession du pays par l’anti-France dont toutes les composantes se revendiquent de ce général félon. Plus court, ce second appel, diffusé quelques jours plus tard, est présenté comme l’authentique appel historique du 18 juin. Or il pose des mensonges qui ne figuraient pas dans le 1er appel (et pour cause…) comme bases de réflexion et d’action rendues légitimes par leur seule affirmation.

Ainsi des « gouvernants de rencontre » pour qualifier le gouvernement du Maréchal Pétain appelé par le Président du Conseil, Paul Reynaud, et nommé par le Président de la République, Albert Lebrun.

Ainsi d’une « capitulation » pour désigner un armistice dont aujourd’hui tous les historiens s’accordent à dire qu’il sauvât non seulement la France mais toutes les nations en guerre contre l’Allemagne. Et ces termes sont employés par un militaire qui n’ignore pas la différence entre « armistice » et « capitulation ». Ces mensonges et cette date maintenue du 18 juin sont affirmés pour nier toute légitimité au gouvernement du Maréchal Pétain et s’imposer, lui, général De Gaulle, comme le seul dépositaire de l’autorité du gouvernement de la France dont il est le représentant (…en fuite à Londres).

Toute la carrière politique de De Gaulle sera ainsi bâtie sur ces mensonges et jusqu’à la fin de sa vie, il ne reconnaîtra jamais la légitimité du gouvernement Pétain demandant l’armistice puis instituant l’Etat Français avec mandat exprès de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis le 10 juillet 1940 et à l’unanimité du peuple français meurtri et souffrant, resté sur le sol de France.

Comme tous les usurpateurs, son souci premier sera de défendre et justifier cette fausse légitimité qu’il s’est octroyée. Cela passera par la dénonciation et nécessité d’abattre le régime honni, déclaré illégitime « de Vichy ».

Que le doute s’installe et De Gaulle redevient aussitôt le « colonel déserteur » qu’il est au regard des faits et des dates. Il sera donc contraint toute sa vie d’éliminer tout (et tous) ce qui pourrait remettre en cause cette légitimité que lui sait fausse mais qu’il a imposée à tous. C’est là tout le secret du « génie » de cet homme, contraint de réussir et qu’un orgueil incommensurable doublé de la peur de tout perdre ont poussé à multiplier les malheurs des Français, de la France elle-même.

Que l’on en juge par l’installation de la IVème république à laquelle il présida avec le retour des loges, communistes et tous lobbys d’influence ; puis plus tard avec la Vème république née dans le mensonge encore (« Vive l’Algérie Française « ) et le sang des Français, d’Algérie, de métropole, soldats de l’honneur et harkis, tous trompés par ce prince du mensonge.

Nonobstant son appel mythique, De Gaulle n’a jamais fait tuer que des Français, que ce soit pendant la 2ème guerre mondiale ou, à partir de 1958, en Algérie.

Avec ceux de ses proches, amis, collaborateurs qui, plus tard, évoquaient simplement l’Etat Français en tant que gouvernement légitime, fut-ce pour le dénoncer, il rompait ou les reprenait avec mépris (Colonel Rémy et jusqu’à son propre fils qui « dérapa » lors d’une émission télévisée).

Jacques Chirac affirmant la France imprescriptible ment coupable (et amendable à proportion, bien sûr) de la « rafle du Vel d’hiv » programmée par « Vichy » se serait vu illico contraint à la repentance par son mentor et maître es-mensonge.

Aujourd’hui, il n’y a plus guère que Marine Le Pen, en mal de dédiabolisation, pour continuer à affirmer que la seule légitimité gouvernementale en 1940 était à Londres avec De Gaulle.

La Vérité ou la mort

Voici donc remis en lumière le mythe de l’« homme du 18 juin ».

Le 1er mensonge du « 18 juin », inavoué et jamais corrigé, engendrera très logiquement tous ceux qui suivirent et que nous subissons largement avec la Vème république dans laquelle se meuvent tous nos politiciens, menteurs et incapables, dans la ligne de son glorieux fondateur dont le seul talent fut dans la communication ; discours et postures donnant le change à une décadence que, 10 ans après son accession au « trône », mai 68 et sa « chienlit » ont confirmé et perpétuent. Le mythe De Gaulle doit tomber comme d’autres mythes du XXème siècle. Il est de notre devoir de dire et transmettre la vérité à son sujet sous peine de mourir enchaîné à une histoire mensongère et manichéenne établie pour dresser éternellement les Français contre les Français pour le plus grand et seul profit de l’anti-France. »

Et l’un de nos correspondants d’ajouter :

« J’espère que notre ami Guy Boudon ne m’en voudra pas, si je juge indispensable d’ajouter à cette page l’évocation d’une des saloperies les plus sordides perpétrées par de Gaulle à Londres et lui ayant permis d’usurper le titre de représentant de la France auprès des Anglais. Le 2 janvier 1941, l’authentique représentant de la résistance depuis Londres, le Vice-Amiral Muselier, celui qui avait choisi la croix de Lorraine pour signe de ralliement de la France Libre et à qui le colonel déserteur de Gaulle devait obéissance en termes de hiérarchie militaire et d’équivalence des grades, était arrêté par les Anglais pour haute trahison, risquant par conséquent la peine de mort !

Jusqu’au jour où l’on découvrit que les documents incriminant le Vice-Amiral avaient été façonnés par un proche de de Gaulle, responsable de sa « sécurité », un nommé Meffre allias Howard qui fut finalement incarcéré, tandis que le Vice-Amiral était libéré..

Mais libéré trop tard : entre-temps, de Gaulle avait durablement usurpé, sur les ondes de la BBC, le déguisement de chef de la résistance, et il n’était plus possible de faire machine arrière…
On notera à ce propos que, tout au long de sa vie, de Gaulle fut fasciné par les crapules qu’il a toujours utilisées. Tels Jacques Foccart inculpé pour escroquerie en 1943 puis soupçonné d’assassinat l’année suivante ou cette crapule notoire de Charles Pasqua, sans oublier les valeureuses « barbouzes » gaullistes qui se sont opposés à l’OAS en 1962… et qui avaient été récupérées dans les prisons parmi proxénètes braqueurs et assassins, par l’avocat gaulliste Lemarchant ! »

Sur le thème du général De Gaulle, nous conseillons en particulier le livre du colonel Le Pargneux : Pétain – De Gaulle, une autre vision de l’histoire.