[ …] En juin 1927, une revue parisienne annonçait «l’offensive mondiale des pétroliers contre les carburants de remplacement». En 1935, lord Bearsted, fondateur de la Shell, avait adressé, de Londres, un cynique avertissement aux gouvernements étrangers qui, «désireux d’atteindre une prétendue indépendance économique engageaient des dépenses pour construire des raffineries, même lorsqu’elles ne disposent pas de ressources en pétrole brut». Les gouvernants français se rendirent les premiers et devinrent les agents d’exécution des consignes des trusts pétroliers, ainsi que le député Margaine l’expliqua à ses collègues. Ils étouffèrent toute rivalité à l’industrie du pétrole anglo-saxon. En avant la valse des dollars et des sterlings pour acheter l’huile (oil) étrangère que la France refusait de puiser dans ses richesses nationales inutilisées.
Ce bilan est pénible, mais il faut avoir le courage d’aller jusqu’au bout, ne serait-ce que pour réaliser le sens de la véritable révolution économique à entreprendre. Il est clair que l’essence de pétrole, imposée au monde par les trusts, n’est pas indispensable à la bonne marche des moteurs. […]
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