Le Vatican réaffirme l’incompatibilité entre franc-maçonnerie et catholicisme, mais…

C’est une barrière qui tient toujours, alors que beaucoup de choses vacillent : le Dicastère pour la doctrine de la foi a publié une note, approuvée par François, concernant la franc-maçonnerie.

Dans une lettre adressée à un évêque philippin, rendue publique mercredi 15 novembre (lisible en anglais ici), le cardinal Victor Fernandez, préfet, écrit :

« Sur un plan doctrinal, il doit être rappelé que l’appartenance active à la franc-maçonnerie par un fidèle est interdite en raison de l’incompatibilité entre la doctrine catholique et la franc-maçonnerie ».

Voici une traduction du document, suivie de brèves remarques de notre part :

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Messe du XXe dimanche après la Pentecôte (textes et commentaire)

Nous vous proposons une présentation des textes liturgiques propres à ce dimanche (rite catholique traditionnel, tel que le suivaient nos aïeux), avec leur commentaire.

« Comme l’officier du roi, dont parle l’Évangile, persévérons avec foi dans la prière, et la guérison que celui-ci obtient pour son fils qui allait mourir, nous l’obtiendrons pour nos âmes auxquelles Dieu appliquera les remèdes célestes qui les purifieront de tout vice.  »

Dom G. Lefebvre

TEXTES AVEC COMMENTAIRE DE DOM GUÉRANGER (dans l’Année liturgique – disponible ici avec ses autres livres) :

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Chute brutale des ordinations sacerdotales en France : 88 nouveaux prêtres en 2023

Les fruits pourris du modernisme ayant triomphé au concile Vatican II se font toujours sentir :

« L’Église de France franchit un nouveau cap dans la chute des ordinations sacerdotales. Le dernier week-end de juin est traditionnellement celui où les séminaristes se présentent devant leur évêque pour être ordonnés prêtres diocésains. Ils étaient une centaine par an entre 2000 et 2010, environ 80 la décennie suivante, 81 en 2020, 79 en 2021, 77 en 2022 et… 52 en 2023. Soit un déclin brutal. […]

Si l’on additionne [les] prêtres « religieux » et les « diocésains », il y aura au total 88 ordinations cette année en France, selon l’épiscopat. Toutes catégories cumulées, ils étaient 122 en 2022, 130 en 2021, 124 en 2020. Même avec ce renfort « religieux », la chute est spectaculaire cette année.

Cette crise des vocations n’est pas seulement française, mais européenne. Elle est également très notable en Pologne mais aussi en Italie, ce qui commence à inquiéter le Vatican. L’Amérique du Nord n’est pas épargnée, pas plus que l’Amérique latine. […] » (source le Figaro)

Églises détruites, vandalisées ou laissées à l’abandon : la France tourne le dos à son passé

Chaque année, une poignée d’églises, laissées à l’abandon, doivent être détruites. Mais d’ici 2030, 2.500 à 5.000 églises seront menacées d’être démolies ou vendues.

« La grue s’approche lentement de l’église. En quelques minutes, dans un silence assourdissant, le clocher du Genest-Saint-Isle (Mayenne) est désolidarisé de la structure. Pierre après pierre, l’église Saint-Sulpice, bâtie au XIXe siècle, se retrouve réduite en gravats. Désormais, les cloches ne sonneront plus dans ce petit village de Mayenne… Non loin de là, à La Baconnière, une autre église pourrait bientôt connaitre le même triste sort.

Des églises laissées à l’abandon

« À chaque fois qu’une église s’efface, c’est un fragment d’âme de la France qui s’évanouit. » Dans une indifférence médiatique totale, la lettre ouverte d’une centaine de parlementaires de droite résonne comme un avertissement. Alors qu’au Moyen Âge, les bâtisseurs détruisaient les édifices religieux pour en construire de plus beaux et de plus grands, désormais, en France, des églises sont démolies pour ne jamais être remplacées… Petit à petit, influencés par la cancel culture, certains élus, souvent encouragés par des associations et collectifs, laissent s’effacer toute trace de notre passé chrétien qu’ils ignorent ou honnissent tant.

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François 0 se préparerait à bannir brutalement la messe (et les autres rituels) traditionnels

De Diane Montagna, dans le journal catholique américain The Remnant :

« CITE DU VATICAN, 18 février 2023-L
e Remnant a appris qu’un document du Vatican est actuellement en cours d’examen par le pape François qui élargirait et renforcerait son Motu proprio Traditionis Custodes de 2021, affirmerait que la seule liturgie officielle du rite latin est le Novus Ordo [messe moderne, dite « de Paul VI » – NDCI], et réglementerait strictement les communautés ex-Ecclesia Dei.

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Le lien entre Vatican II et le scandale des frères Philippe et de Jean Vanier

L’idée, rappelée par Jean XXIII au début du concile, qu’il fallait cesser de condamner les doctrines erronées a rejailli sur toutes sortes de condamnations

 

Cyrille Dounot, docteur en droit et licencié en droit canonique, est interrogé par L’Homme Nouveau sur le scandale des affaires Philippe et Vanier. Extrait :

« La révélation de l’affaire qui entoure Jean Vanier et les frères Philippe consterne d’autant plus que tout était resté secret. Est-ce normal qu’un scandale comme celui-ci soit resté caché si longtemps ?

Contrairement à ce que l’on peut entendre à droite ou à gauche, tout n’était pas caché, tant s’en faut. Ce qui était caché au public était la motivation de la condamnation, chose conforme au droit canonique alors en vigueur, exposé dans le Code de droit canonique de 1917, prévoyant d’une part que les juges apportent chacun leur conclusion, qui « sont jointes aux actes de la cause et gardées secrètes » (can. 1871, §2), car ils peuvent changer d’avis avant de se prononcer collégialement, et d’autre part, que la sentence soit motivée (can. 1874, §4), mais cette sentence n’est pas forcément publique au sens où nous l’entendons aujourd’hui.

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Messe du 4e dimanche après l’Épiphanie – textes et commentaires

Nous vous proposons une présentation des textes liturgiques propres à ce dimanche (rite catholique traditionnel, tel que le suivait nos ancêtres).
« « Seigneur, au secours ! Nous périssons ! … Alors Jésus se leva, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. »
En même temps que l’Évangile manifeste la divinité de Jésus et réclame de notre part une foi plus grande en sa toute-puissance divine, les oraisons de ce dimanche soulignent notre faiblesse humaine : elles nous font implorer le secours dont nous avons besoin pour rester ce que nous devons être, soutenir notre vie surnaturelle et la purifier des péchés que nous avons commis. »
Dom G. Lefebvre

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Une « messe de minuit » en 1794…

(Sont indiqués entre parenthèses les noms que portent de nos jours les villages cités)

L’histoire d’une messe de minuit que nous allons raconter s’est passée dans les moments les plus affreux de la Grande-Guerre, alors que le monde se croyait rendu à sa fin. La terre tremblait, les éléments étaient confondus, les nations éperdues se tordaient dans l’épouvante et la consternation, les démons déchaînés entraient dans le coeur des hommes pervers, les chefs s’habillaient de peaux d’hommes, s’abreuvaient de sang et se repaissaient de chair humaine. Ces monstruosités ont été commises, ces horreurs ont été vues, ici dans cette contrée, sur cette terre qui nous porte.

 Dans ces jours d’exécrable mémoire, la paroisse de Beaufou fut tout spécialement mise à feu et à sang. Elle devait cette haine des méchants à sa grande fidélité à la religion. Elle était la seule dans tout le pays où tout le monde, sans exception, était bon chrétien ; on n’y trouvait pas un seul ennemi du bon Dieu, pas l’ombre d’un traître.

 Une des bandes infernales venait de brûler une première fois l’église, le bourg, et de commettre des atrocités dans plusieurs villages. M. le curé Jousbert était persécuté par des espions des communes voisines qui voulaient le surprendre dans ses cachettes et le dénoncer aux Bleus.

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L’abbé Rioult interpelle catholiquement Gad Elmaleh suite aux interventions véhémentes de rabbins (video)

Les rabbins Ron Chaya et Touitou – actifs et connus sur internet – ont chacun interpellés l’humoriste Gad Elmaleh, car il s’est à moitié converti au christianisme et ils ont peur qu’il fasse tache d’huile.
Ils ont rappelé que dans le judaïsme rabbinique, il est gravement interdit pour un juif d’entrer dans une église, car il se rendrait coupable selon eux « d’idolâtrie » (mais dans une mosquée, aucun problème).
L’abbé traditionaliste Olivier Rioult délivre suite à cela un message catholique à Gad Elmaleh.

L’abbé Rioult est l’auteur d’un livre intitulé La Question juive, ouvrage désormais de référence sur ce thème.

Pologne : un archevêque ne veut plus mentionner François à la messe

Cet archevêque à la retraite omet désormais de citer le nom de François lors de la messe (on cite le nom du pape régnant au moment du canon). Une position radicale qui lui vaut, avec ses critiques contre les élucubrations théologiques de François 0, des sanctions lourdes.

« Mgr Jan Paweł Lenga, ancien archevêque de Karaganda au Kazakhstan, qui a accusé publiquement le pape François d’hérésie, a reçu l’ordre de cesser de célébrer la messe en public. Le prélat de 69 ans a également été interdit de prêcher ou de parler aux médias.

Les sanctions ont été imposées par le diocèse de Włocławek, dans le centre de la Pologne, où l’archevêque a pris sa retraite après avoir servi au Kazakhstan. Mgr Lenga a immédiatement défié la décision en donnant une interview à une télévision, dans laquelle il a insisté sur le fait qu’il continuerait à s’exprimer.

L’abbé Artur Niemira, chancelier du diocèse de Włocławek, a déclaré à l’agence de presse catholique polonaise KAI que l’évêque local Mgr Wiesław Mering avait décidé d’imposer les mesures disciplinaires afin d’empêcher la propagation du scandale parmi les fidèles. Il a notamment expliqué que l’archevêque avait refusé de mentionner le nom du pape François au memento de la messe. La suspension restera en vigueur jusqu’à ce que le Saint-Siège rende un jugement sur l’affaire.

Le chancelier a indiqué que les sanctions prises contre Mgr Lenga répondent aux articles 392 et 763 du Code de droit canonique. Le canon 392 stipule que, afin de protéger l’unité de l’Église, «un évêque est tenu de promouvoir la discipline commune à toute l’Église et donc d’exhorter à l’observation de toutes les lois ecclésiastiques». Le canon 763 dit que les évêques ont le droit de prêcher partout, «à moins que l’évêque du lieu ne l’ait expressément défendu dans des cas particuliers».

«Bergoglio prêche le mensonge»

Mgr Lenga a vertement critiqué le pape François à plusieurs reprises. L’année dernière, dans une interview au journal Wiecz, il l’avait qualifié d’»usurpateur et d’hérétique».«Bergoglio prêche le mensonge, prêche le péché, et ne prêche pas une tradition qui a duré tant d’années, 2’000 ans… Il proclame la vérité de ce monde et c’est la vérité du diable».

En janvier 2020, l’archevêque est apparu dans l’émission de télévision polonaise Warto rozmawiać, ce qui a suscité des critiques de la Conférence des évêques polonais. Le porte-parole des évêques avait alors fait remarquer que l’archevêque n’était pas membre de la Conférence des évêques polonais et que ses déclarations ne pouvaient l’engager en aucun cas.

Co-auteur de la «Déclaration des vérités»

En juin 2019, Mgr Lenga était parmi les signataires de la «Déclaration des vérités» en 40 points. La déclaration, signée de cinq cardinaux et évêques prétendait traiter des «erreurs les plus courantes dans la vie de l’Église de notre temps», réaffirmant l’enseignement de l’Église sur des sujets tels que l’Eucharistie, le mariage et le célibat clérical.

Jan Paweł Lenga est né dans l’Ukraine actuelle en 1950. Il a été ordonné secrètement en 1980 en raison de la persécution de l’Église catholique par les Soviétiques. Membre des marianistes polonais de l’Immaculée conception (MIC), il a été nommé administrateur apostolique du Kazakhstan en 1991 puis archevêque de Karaganda en 1998, où il est resté jusqu’en 2011. Mgr Lenga s’est ensuite retiré dans une communauté des marianistes, dans le diocèse de Włocławek. » (source Cath.ch)

Un prêtre suspendu par son évêque pour avoir dit une simple vérité sur l’avortement

Révélateur de la profondeur de la crise de l’Eglise…

« L’avortement a fait plus de morts dans le monde que la Grande Guerre »: l’abbé François Schneider, un prêtre des Vosges, a été sanctionné par son diocèse pour des propos tenus lors de son homélie durant la messe du 11 novembre, rapporte Vosges Matin.

Lors de cet office dans la petite commune de Bertrimoutier, un village à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Epinal, le prêtre avait ajouté que les hommes politiques français devaient « prendre exemple » sur le controversé Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui prend « des décisions courageuses contre l’avortement ».

« Les propos de l’abbé François Schneider tenus lors de la messe du 11 novembre nous avaient été rapportés. Après avoir entendu l’abbé Schneider, nous condamnons l’instrumentalisation de la commémoration des morts de la Première Guerre mondiale au profit d’autres sujets d’ordre éthique et politique », indique le diocèse de Saint-Dié-des-Vosges.

« Nous demandons à l’abbé François Schneider de s’abstenir, pendant quatre semaines, de toute parole publique dans les célébrations auxquelles il participera. Un temps de silence après la lecture des textes bibliques nourrira la foi des fidèles », poursuit le diocèse. (source)

David Valence, député Renaissance des Vosges, a pointé sur Twitter « des propos indignes », et une « dérive totale ».
On croit rêver : un prêtre qui tient des propos tout à fait catholiques, ne faisant donc que son devoir, ce serait « une dérive totale »…  Ce députain mondialiste se permet de donner des leçons alors qu’il ne possède aucune notion de morale, ni naturelle, ni catholique. Vraiment, qu’il se taise…

Bon, que les gros médias et les politiciens, quasi-tous de gauche (au sens large), trouvent qu’il est choquant de dire ces vérités, c’est, après tout, logique. Mais la réaction de l’évêque Denis Jachiet est scandaleuse et répugnante. Il fusille son soldat pour plaire à l’ennemi.

Les soixante ans de Vatican II : un triste anniversaire

Rivarol – Les soixante ans de Vatican II : un triste anniversaire

Editorial de Jérôme Bourbon dans Rivarol :

« SOIXANTE ANS se sont écoulés depuis ce jour d’octobre 1962 qui vit la réunion dans la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’appel de Jean XXIII, de 2 381 évêques venus du monde entier (hormis les prélats des pays communistes qui furent absents, à quelques significatives exceptions près, comme Wojtyla) pour la cérémonie d’ouverture du « Second Concile œcuménique », qui allait s’éterniser jusqu’au 8 décembre 1965. Si l’on devait répertorier les principaux événements du XXe siècle, Vatican II y figurerait à l’évidence tant il a occasionné dans les consciences, les mœurs et les institutions des bouleversements fondamentaux dont nous n’avons pas encore pris toute la mesure. Cette assemblée d’évêques qui, à la différence des vingt conciles œcuméniques de Nicée à Vatican I, n’a pas défini ni explicité des dogmes, n’a pas procédé par canons et anathèmes, a ouvert la voie à une nouvelle religion qui porte toujours officiellement le nom de catholique mais dont la substance et les finalités ne sont plus du tout les mêmes. Est-ce un hasard si les sectateurs de Vatican II ont parlé dès le début, tel le “cardinal” Benelli, d’« église conciliaire » ou, comme Paul VI, de « nouvelle Pentecôte » ? De même, le “cardinal” Suenens remarquait-il que « Vatican II, c’est 1789 dans l’Eglise », tandis que le Père Congar ajoutait éloquemment que par le concile « l’Eglise avait accompli pacifiquement sa révolution d’Octobre ». Expressions qui démontrent que Vatican II marque une rupture radicale avec près de 2000 ans de catholicisme et inaugure une nouvelle religion, celle de l’humanité.

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Arc sur Tille (21) : l’église que l’Etat et Mgr Minnerath voulaient détruire rouvre, restaurée

Voici enfin une bonne nouvelle (et même deux).

Lu sur Riposte catholique :

« Elle a échappé au massacre à la bétonneuse. L’église néoclassique d’Arc sur Tille, que l’Etat, le maire d’alors et Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, voulaient détruire, a été sauvée. Restaurée, elle a ouvert ce 10 septembre 2022, même s’il reste encore 200.000 euros à trouver pour effectuer les travaux de finition.

La Tribune de l’Art rappelle les circonstances du dossier : “Alors que la DRAC avait plusieurs années auparavant commandé deux études successives afin d’estimer la faisabilité de l’opération et son coût, tandis qu’un architecte du patrimoine, mandaté par l’association, avait réalisé une troisième étude s’appuyant sur les deux premières afin de les actualiser en privilégiant dans une première tranche le sauvetage de l’église, le préfet affirmait que ce travail n’était pas valable, et qu’il était impossible de la sauver.

Il se contentait, employant le terme « déconstruction », un euphémisme habituel chez les adeptes de la démolition du patrimoine qui n’assument pas complètement leurs actes, de proposer de « préserver certains éléments d’ordres cultuel ou patrimonial, tels que : l’autel, le baptistère, les vitraux, les cloches, une pierre tombale classée », de concevoir un « lieu de mémoire » (sic) à l’emplacement de l’église, et « l’édification, sur un terrain proche, d’un nouveau lieu de culte ». Il prenait soin de souligner « l’assentiment » de l’archevêque de Dijon, Mgr Minnerath. Il encourageait même – c’est écrit dans le courrier – « le maire d’Arc-sur-Tille [à] s’engager au plus vite dans la mise en œuvre de son projet ».

La mairie, l’Église et l’État s’entendaient donc pour décréter la destruction d’un édifice que l’État avait auparavant refusé d’inscrire monument historique malgré le vote unanime de la commission. Une attitude inadmissible, d’autant que la loi n’exige pas l’accord du propriétaire pour décider d’une telle protection.

Heureusement, l’association a tenu bon. Et, surtout, lors des élections suivantes, le maire a été battu avant d’avoir pu mettre en œuvre ses funestes desseins. Le nouvel élu, Patrick Morelière, qui est toujours aujourd’hui le maire du village, était dans des dispositions toutes différentes. Ce qui était impossible est devenu une réalité : l’église d’Arc-sur-Tille a été sauvée (ill. 1 et 2), l’argent nécessaire étant peu à peu réuni, grâce à l’association et à la participation de nombreux mécènes, notamment fédérés par la Fondation du Patrimoine, et plus récemment grâce à la mission Bern.

Il aura fallu trente-trois ans entre la fermeture de l’église (en 1989) et sa réouverture [3]. Mais le délai le plus important, celui entre sa fermeture et le début des travaux, aurait pu être évité si chacun, notamment l’État, avait joué son rôle. Le chantier proprement dit (incluant la recherche de financements) aura duré en tout et pour tout moins de dix ans.
Le budget total, jusqu’à la date d’aujourd’hui, se monte à environ 1 670 000 € dont 920 000 (plus de la moitié) ont été trouvés grâce au dons et legs. Il faudra ajouter encore environ 200 000 euros pour les travaux de finition, soit un total de 1 870 000 €“.

En fin de compte, l’église – qui n’est toujours pas classée, l’Etat n’aimant guère assumer ses erreurs, a été sauvée et rouverte. Elle est toujours au milieu du village, et ceux qui voulaient la détruire ont disparu – y compris Mgr Minnerath qui a fini par prendre sa retraite.

Mgr Minnerath, en toute fin de son épiscopat, avait vendu une chapelle dans Dijon à un promoteur immobilier, pour qu’elle soit rasée et remplacée par un immeuble, et ce au motif de payer la contribution du diocèse au fonds Selam. Néanmoins les habitants se sont mobilisés, ainsi que la mairie, et cette chapelle a finalement échappé au massacre à la bétonneuse elle aussi. »