Les joueurs parisiens, sacrés champions de France dimanche soir à Lyon, devaient être fêtés hier par leurs supporters et recevoir leur trophée de champion de France. Mais la grande fête programmée sur le parvis du Trocadéro a tourné court lundi après-midi.
Une soirée d’émeutes où des supporters malveillants rejoints par des casseurs de banlieues ont bisé les vitrines des commerçants, incendié et vandalisé les voitures, affronté les CRS, lancé des fumigènes parmi les manifestants pacifiques, etc… Un groupe aurait même pillé un autobus de touristes. Bilan humain : 30 blessés, dont 3 chez les forces de l’ordre. Et 21 interpellations. «Il n’y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG», a indiqué Bernard Boucault, le préfet de police de Paris. Face à l’ampleur des incidents, le club a finalement annulé la mini-croisière que devaient faire les joueurs sur la Seine pour saluer leurs supporteurs et exhiber leur trophée .
Réaction de Manuel Valls : il déplore les « bousculades ». Pathétique. Il est intéressant de mettre en regard l’émeute d’hier soir et les manifestations contre le « mariage » homosexuel. Celles-ci ont réunis plus d’un million de personnes dans les rues : mais aucun casseurs ; pas une vitrine vandalisée, pas une voiture brûlée, aucune violence aux personnes, en tout cas de la part des manifestants. Ce qui n’a pas empêché le ministre de l’Intérieur de stigmatiser -puisque le mot est à la mode- les manifestants et de dénoncer leur violence, soulignant notamment la présence de militants nationalistes comme ceux du Renouveau français.
Hier, lors d’une manifestation qui n’a pourtant réuni que quelques milliers de personnes, le vandalisme l’a emporté, les atteintes aux biens et aux personnes ont été nombreuses. Mais curieusement, Monsieur Valls n’a pas souligné la présence, parmi les acteurs, des « jeunes » de banlieues, remplis de gratitude pour l’hospitalité que la France a offerte à leurs familles, et venus manifester leur amour de la patrie avec enthousiasme… Vous avez dit « surprenant » ?

A peine deux semaines après la chute du régime de Ben Ali en Tunisie, voilà que l’Egypte de Moubarak s’embrase à son tour. Des milliers de manifestants se sont affrontés à la police dans les principales villes du pays, demandant la démission du président au pouvoir depuis 1981, la dissolution du gouvernement du Premier ministre Ahmed Nazef, la dissolution de l’Assemblée populaire et tenue de nouvelles élections, établissement d’un nouveau gouvernement soutenu par le peuple. Derrière des émeutes, qui ont fait pour l’heure trois morts dont un policier, il y a la diplomatie américaine et les Frères musulmans.
L’éminent africaniste Bernard Lugan émet un avis intéressant sur la crise tunisienne actuelle, à travers le communiqué suivant.
