Tunisie : Ben Ali bientôt regretté ?

Dans un entretien à La Presse (31 août 2012), Yadh Ben Achour estime qu’avec l’avènement du parti islamiste Ennahdha, les Tunisiens risquent de faire face à «une dictature pire que celle de Ben Ali».
Le Pr Yadh Ben Achour, ex-président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror), l’un des architectes de la première phase transitoire et des élections du 23 octobre 2011, a indiqué que, depuis l’accession du parti islamiste Ennahdha au pouvoir, «la religion a investi massivement le champ du débat social et politique». Conséquence: les Tunisiens risquent «de perdre l’un des acquis les plus chers de la révolution: la liberté d’expression».
Elles sont belles les révolutions démocratiques du printemps arabe !

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Les « Morts pour la France » ont moins d’importance que le « suicidé de Tunisie »

Article lu sur Puteaux-libre :

Voici une information importante puisqu’elle met en avant un fait de bravoure.Mais est-ce un fait de bravoure? Ou le résultat d’une désespérance?

Le suicide spectaculaire mais surtout horrible d’un homme qui s’immole reste et restera toujours une désespérance avant tout. Un acte de courage est d’abord et avant tout, un acte de combat, de lutte.

Le résulat involontaire de cet acte de désspérance fût la révolution tunisienne qui a abouti à l’immigration sauvage de tunisiens sur les côtes de l’Europe et dans les squats parisiens et toulousains entres autres. Le conseil de Paris a décidé que c’était un acte de courage. En conséquence, il vota en février pour qu’un lieu parisien porte le nom de ce désespéré. Cela lui fera une belle jambe lui qui n’en demandait pas tant.

Le Conseil de Paris a voté, mardi 8 février 2011, à l’unanimité, l’attribution à un lieu parisien du nom de « Mohamed Bouazizi », en hommage au jeune Tunisien dont l’immolation a déclenché la vague de manifestations qui a abouti à la chute du régime Ben Ali. »

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Editorial de l’Afrique Réelle N°17

Par Bernard Lugan :

Sous l’ancien régime les Tunisiens vivaient certes sous la « dictature », mais, du moins, mangeaient-ils à leur faim, la sécurité publique était assurée et ils ne quittaient pas leur pays. Aujourd’hui, ils « sont en démocratie », mais avec le ventre vide et des milliers d’entre eux se ruent vers l’île de Lampedusa. Quant à l’anarchie, elle est telle que les nouvelles autorités ont été contraintes d’instaurer le couvre-feu. Comme sous Ben Ali…
A court terme la situation économique et sociale ne va pas s’améliorer. Le secteur touristique, pourtant essentiel, est ainsi particulièrement sinistré. Ses 350.000 employés sont majoritairement au chômage, 25% des principaux hôtels sont en faillite, 40% vont l’être et 80% demeurent fermés. Quant aux compagnies aériennes, dont Tunisair, leur survie étant en jeu, l’Etat a décidé de leur payer une partie des vols annulés.

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Réflexions sur la crise tunisienne

L’éminent africaniste Bernard Lugan émet un avis intéressant sur la crise tunisienne actuelle, à travers le communiqué suivant.

« Les graves évènements de Tunisie m’inspirent les réflexions suivantes :

1) Certes le président Ben Ali n’était pas l’illustration de la démocratie telle que la connaissent une trentaine de pays sur les 192 représentés à l’ONU, certes encore, de fortes disparités sociales existaient en Tunisie, mais, en vingt ans, il avait réussi à transformer un Etat du tiers monde en un pays moderne attirant capitaux et industries, en un pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique. Des centaines de milliers de touristes venaient rechercher en Tunisie un exotisme tempéré par une grande modernité, des milliers de patients s’y faisaient opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe, la jeunesse était scolarisée à 100%, les femmes étaient libres et les filles ne portaient pas le voile.

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