C’était un 27 mai…

Louis XII priant, sous la protection de Charlemagne (miniature extraite du Livre d’heures de Charles VIII)

• 1498 : Louis XII, « le père du peuple », est sacré Roi en la Cathédrale de Reims.
Comme le veut la tradition, le Roi prononce les quatre serments traditionnels :
il jure de défendre l’Eglise, de faire régner la paix en son royaume, par paix on entend que le Roi s’engage à préserver l’ordre social voulu par Dieu et à rendre la justice, d’empêcher ses sujets, quel que soit leur rang, de commettre des iniquités, de chasser les hérétiques de France.
Puis dans un silence solennel, l’archevêque de Reims, Guillaume Briçonnet, l’oint sur la tête, sur la poitrine, entre et sur les épaules, ainsi qu’à la jointure des bras. Au rite de « l’unctio » succède celui du « coronatio », du couronnement, tout aussi essentiel. Désormais paré de la robe royale et du grand manteau fleurdelisé, le souverain reçoit la couronne d’or rehaussée de quatre fleurs de lys et de pierres précieuses. Puis, après lui avoir donné le baiser de paix, le prélat s’exclame par trois fois : «
Vive le Roi! Vive le Roi éternellement! »
Dans les jours qui suivent, selon la coutume, il se rend à l’abbaye de Saint Marcoul à Corbeny, à quelques lieues de Reims, pour y faire ses dévotions et y toucher les écrouelles, en prononçant les paroles rituelles : « Le Roi te touche, Dieu te guérit ». Louis XII guérit ainsi « plus de quinze » des quelque vingt scrofuleux qui lui sont présentés.

• 1762 : sur ordre du roi Louis XV, le livre L’Émile ou De l’éducation est condamné à être brûlé. Son auteur, Jean-Jacques Rousseau, se réfugiera le 9 juin en Suisse. Dans cet ouvrage aux conséquences sociales catastrophiques, l’auteur est parti du principe que l’homme est naturellement bon et que l’éducation prodiguée par la société est mauvaise. Il en conclut qu’il faut proposer une « éducation négative comme la meilleure ou plutôt comme la seule bonne ».

• 1792 : l’Assemblée nationale vote la déportation des prêtres non jureurs.

• 1832 : exécution de Jacques-Joseph de Cathelineau, chef de la garde de Charles X et fils de Jacques Cathelineau, « le saint de l’Anjou ».
Né en 1787, il était le seul fils du généralissime parmi 8 enfants.
Le jeune Cathelineau voit son père et ses oncles mourir tour à tour dans les combats contre les colonnes infernales des Républicains. D’abord Joseph capturé par les « bleus » et guillotiné en mars 1793, Jean à la défaite de Savenay en décembre 1793 et enfin Pierre en février 1794, à Cholet. Jacques-Joseph grandit dans le rejet de cette révolution qui a mis fin à l’Ancien régime et décimé sa famille. On évoque la mémoire de son père, on vilipende Napoléon qui n’a pas voulu du titre de Connétable proposé par Louis XVIII en échange de sa restauration. D’ailleurs, Louis de la Rochejaquelein soulèvera la Vendée et l’Aquitaine contre « l’Ogre corse » permettant au duc d’Angoulême d’entrer dans Bordeaux. Jacques-Joseph Cathelineau vivait dans le culte de la grande épopée de son père et devait s’en inspirer. Il s’engage dans la nouvelle armée royale qui s’était constituée au retour de « l’Empereur des Français » de l’île d’Elbe et qui prit en tenaille un Napoléon Ier, bientôt défait à Waterloo en juin 1815.
Auréolé de ses premiers faits d’armes, la Restauration le combla d’honneurs, anoblit sa famille le 14 mars 1816 et le plaça auprès du comte Charles d’Artois dont il demeurera toute sa vie un fidèle, gagnant le surnom de « Saint de la Garde ». Ultra-royaliste, il protège la famille royale lors de la révolution de 1830 qui porte sur le trône Louis-Philippe Ier d’Orléans, puis se retire en ses terres. C’est un opposant au régime libéral qui se met en place et qui heurte ce profond catholique. Il complote, il est surveillé, il répond à l’appel de la duchesse de Berry qui entend soulever l’Ouest de la France afin de restaurer Charles X.  Elle lui confie son premier corps d’armée entre Loire et Sèvre. Mais surpris par la gendarmerie, il est capturé entre Beaupréau et Jallais. Après une parodie de procès, il est assassiné par les gendarmes le 27 mai 1832.

• 1871 : les derniers combattants de la Commune, femmes et enfants compris, sont conduits en haut du cimetière du Père Lachaise et alignés contre un mur, puis fusillés par les troupes « versaillaises ». Une terrible répression suivra, faisant 20 000 morts et 8 000 déportations au bagne. La gauche internationaliste à la suite de Marx, la « gauche nationale » (par exemple PPF) ainsi qu’une frange de la droite nationaliste ont longtemps rendu, chaque année, un hommage à ces morts au pied du Mur des Fédérés.

• 1944 : bombardement anglo-américain sur Marseille. 1979 civils morts.