Nouvelles d’Ukraine et de Russie

Histoire de rétablir un peu l’équilibre et de permettre le débat, nous donnons ci-dessous en vrac quelques informations qui n’ont pas circulé sur les sites de la « réinfosphère »…

► Il y a une dizaine de jours, les nationalistes ukrainiens ont abattu une statue de Lénine à Kharkiv, grande ville du nord-est de l’Ukraine, au grand dam des soviétiques locaux (encore nombreux, et largement impliqués dans les troubles que connaît le pays depuis des mois) :

Pendant ce temps, en Russie, le ministère de l’Intérieur russe a annoncé le 22 septembre, qu’une unité d’élite de la police allait retrouver son ancien nom de Division Dzerjinski. Le décret a été signé par le président Vladimir Poutine.
Le fameux Felix Dzerjinski est l’une les figures les plus célèbres du mouvement bolchevik. Il fut l’artisan inflexible de la Terreur Rouge. Il passa à la postérité pour avoir créé et dirigé la Tchéka (sur la demande de Lénine, qui appréciait son absence totale de scrupule), la police politique du nouvel Etat communiste ; elle devait continuer à s’illustrer par ses méthodes de répression brutales tout au long du XXe siècle, sous les noms successifs de GPU, NKVD et KGB.

► L’opposition de l’infernal Bernard-Henri Levy à Poutine est connue. Mais on parle moins du calamiteux Dominique Strauss-Kahn, qui se rapproche du Kremlin. La rédaction de France Inter rappelait récemment que « Vladimir Poutine compte aujourd’hui sur l’expertise de Dominique Strauss-Kahn pour réformer l’économie russe et atténuer l’effet des sanctions internationales ». Un parcours commencé en juillet 2013, lorsque l’ancien présidentiable socialiste avait été nommé membre du conseil de surveillance de deux institutions financières détenues à majorité par les pouvoirs publics russes : le Fonds russe des investissements directs (RDIF) et la Banque russe de développement des régions (BRDR), contrôlée par le pétrolier Rosneft.

►  Des sites de propagande pro-rebelles évoquent l’arrivée « de volontaires de la République populaire de Chine » dans les rangs insurgés.
Officiellement, « il s’agirait d’ex-militaires de l’armée chinoise passés sous contrats privés », bref, en fait, des mercenaires. Ils rejoindront les nombreux Tchétchènes de Kadirov, Ouzbeks, Tadjiks, etc. déjà sur place. Un djihadiste afghan combattant contre les Ukrainiens évoque pour sa part dans une video : « mes camarades, combattant à mes côtés, ce sont des Ossètes, des Russes, des Cosaques, des Kalmuks, des Iakoutes … une famille entière de l’Union Soviétique combat à mes côtés !»
Inversement, il y a toujours des nationalistes radicaux russes qui combattent aux côtés des bataillons de la Garde nationale ukrainienne…

►  Mauvais coup pour les complotistes qui affirment que les USA veulent une guerre (mondiale !) avec la Russie.
Barack Obama a déclaré en effet fin septembre sur CBS que « la crise en Ukraine ne dégénérera pas en confrontation militaire entre la Russie et l’OTAN », ajoutant que les Etats-Unis avaient beaucoup travaillé pour calmer leurs alliés. « Interrogé sur ses relations avec Vladimir Poutine, il a répondu qu’elles avaient toujours revêtu un caractère d’affaires. Evoquant le règlement politique de la crise ukrainienne, Barack Obama a mentionné les résultats des négociations sur le gaz à Berlin. » Début septembre, le président ukrainien avait d’ailleurs – sous la pression des Etats-Unis et de l’UE – signé un accord de cessez-le-feu très avantageux pour les insurgés (qui ne le respectent pourtant guère autour de Donetsk et Marioupol notamment).

►  En Russie même, la guerre (avec ses vraisemblables centaines de soldats russes morts) fait de plus en plus de mécontents. Le 21 septembre, des dizaines de milliers de manifestants osaient défiler à Moscou pour protester contre l’ingérence de Poutine en Ukraine. Pendant deux heures, ils ont marché aux cris de « Non à la guerre en Ukraine » et « Stop aux mensonges de Poutine ».