LIESI : billets perfides aux frontières

Il semblerait que les gabelous de la douane française aient une chance inouïe ces derniers temps. C’est la pêche miraculeuse, jour après jour. Aux frontières espagnoles notamment, ils arrêtent et fouillent des voitures avec un taux de réussite prodigieux. A se demander si les puces RFID qui sont incluses désormais dans tous les billets de banque, n’émettent pas un signal au passage des portiques de la douane ou des péages. Quand vous passez avec 30 billets, le signal est faible, mais quand vous passez avec une valise contenant 100.000 ou 150.000 euros, les puces RFID (de l’anglais Radio Frequency IDentification),  l’ensemble des puces incluses dans les billets déclencherait un signal d’alerte pour les douaniers.

Ceux, qui sont abonnés au système de télépéage “Liber-T”, le mal nommé, savent comment leur puce RFID marche pour leur ouvrir le passage aux péages.

Péage (en) FasTrak (littéralement : (fr) VoieRapide) : Système de télépéage automatique, sans arrêt du conducteur. Dans la voie de péage, des capteurs (1) détectent le véhicule, lisent (2) le transpondeur (3) monté sur le pare-brise. Le « rideau de lumière » (4) compte (5) le nombre d’essieux, et le compte-propriétaire de la puce est facturé. Un panneau électronique (6) affiche le prix facturé. Un véhicule sans transpondeur, est classé comme contrevenant ; les caméras (7) filment et mémorisent la plaque d’immatriculation pour une contravention (si la plaque est celle d’un utilisateur FasTrak enregistré, il ne paiera que le prix du péage.

Le système des douanes doit être similaire. On peut imaginer que l’on retrouve un système semblable dans les gares et les aéroports, pour arrêter les citoyens, qui essaieraient de passer les frontières avec une somme dépassant les 10.000 euros.

D’après le Traité de Rome, il y a libre circulation des personnes et des biens (donc des capitaux) à l’intérieur de la Communauté Européenne et plus encore de la Communauté Monétaire Européenne. La législation française (art 464 et 465 du code des douanes) exige une déclaration des sommes transportées au-delà de 10.000€. Une non-déclaration peut entrainer une confiscation de la totalité de la somme, dont 95% serait rendu après vérification qu’il ne s’agit pas d’une fraude fiscale. Notez le prélèvement de l’Etat qui ne se sucre pas avec le dos de la cuillère. La France est-elle en contravention avec le règlement de la CME ou de la CEE ? L’un de nos amis avocats étudie actuellement la question. Nous vous tiendrons informés, si vous avez besoin de conseils en la matière…

Mattrix et les perfides

Neo et ses amis ont bien sûr conçu des parades pour inhiber temporairement ou définitivement ces PeRFIDes.

La première consiste à mettre vos billets dans un micro-ondes. Il y a différentes vidéos sur le net montrant que c’est très efficace, mais assez sot. La puce explose et fait un trou dans le billet.

La seconde est le système des grand-mères, qui envoient de l’argent de poche à leurs petits-enfants, en mettant le ou les billets dans du papier d’alu. Celui-ci isole la puce plus ou moins efficacement.

La troisième est de remplacer votre valise en carton, par une valise en plomb qui bloquera toutes les émissions radios de la peRFIDe. Un peu lourd à porter toutefois.

La quatrième, si vous êtes bricoleurs, vous essayez le système D du “petit bricoleur” décrit sur cette file.

La cinquième  semble plus simple. Comme vous le savez, les programmes informatiques, les séquences de codes, les disques durs, etc., détestent les aimants. Si vous passez un aimant sur la puce de votre billet, vous allez effacer son programme et la transformer en une chose inerte. Votre billet intelligent redevient du simple PQ ordinaire des années 70. Retour à l’âge de pierre.

Un peu de science fiction

Comme aujourd’hui votre carte d’identité a elle-même une puce, chaque fois qu’un billet change de portefeuille, il pourrait se souvenir des différents propriétaires et de toutes les transactions auxquelles il aura servi. Imaginez un marchand de bonheur à la sauvette, qui vend sa pilule de bonheur 10€. Il se fait arrêter avec une liasse de 100 billets de 10€. Chacun des billets révèle l’identité du propriétaire précédent. Au fichier central, parfaitement illégal mais qui existe néanmoins, le Grand Inquisiteur va pouvoir constater que les propriétaires précédents sont tous fichés comme consommateurs de bonheur. Le vendeur de bonheur peut donc être écroué comme trafiquant sans autre forme de procès. Comme il y a des émetteurs-récepteurs un peu partout en ville, le Grand Inquisiteur va pouvoir connaître les parcours quotidiens du coupable et trouver la planque, où il a mis son magot au frais.

Source : LIESI