L’Allemagne s’apprête à interdire le Parti national-démocrate (NPD) : mercredi les ministres de l’Intérieur des 16 Länder ont voté la poursuite de la procédure judiciaire contre le mouvement nationaliste. Une procédure qui n’est cependant pas aboutie, car les démarches sont nombreuses : le souhait des ministres des Etats fédérés doit être approuvé, jeudi, par les ministres-présidents. Puis un vote aura lieu le 14 décembre, à la Chambre haute (Bundesrat), laquelle représente les 16 Länder. Il faudra ensuite patienter trois mois avant que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe examine la requête du système.
« Nous courons le risque politique de redorer le blason d’un parti qui est déjà en train de disparaître« , a concédé Hans-Peter Friedrich, le ministre de l’Intérieur : « Il faudra que tout le monde se demande: en quoi cela sera-t-il profitable au NPD en terme de propagande ? »
En démocratie, chaque courant peut donc s’exprimer pourvu qu’il pense comme le système lui impose de penser. Normal. Et les partis politiques admettent la contradiction, pourvu qu’elle soit portée par des gens qui pensent comme eux ; ils acceptent le débat, pourvu que ce soit avec des gens qui souscrivent aux mêmes choix idéologiques qu’eux…

L’Allemagne est secouée depuis une dizaine de jours par la découverte d’une « cellule clandestine néo-nazie », la NSU (Nationalsozialistischer Untergrund : mouvement clandestin national-socialiste) fortement soupçonnée d’avoir tué neuf immigrés, entre 2000 et 2006, et une policière en 2007. Elle serait également à l’origine en 2004 d’un attentat dans un quartier où vivent de nombreux immigrants turcs à Cologne et qui avait fait plus de 20 blessés, et ce serait financée par des braquages.
Le parti nationaliste allemand NPD a été autorisé par l’office allemand de protection de la jeunesse (saisi par l’Etat fédéral de Basse-Saxe) à distribuer gratuitement devant les écoles un CD qu’il a produit, comme l’indique le Süddeutsche Zeitung samedi.