Plus de la moitié des radars ne sont pas sur des routes dangereuses

Une enquête du magazine Auto-Plus révèle que plus d’un radar sur deux n’est pas placé dans une zone à risques. Ils seraient placés selon une logique de rentabilité et non de sécurité.

Près d’un radar sur deux ne serait pas placé sur une route dangereuse. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le magazine Auto-Plus. Elle est publiée alors que le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures de sécurité routière.

Le diagnostic établi par le magazine, en comparant la carte des accidents et celle des radars fixes, est sans appel: 52 % des radars seraient placés sur des routes sur lesquelles il n’y a pas eu d’accident depuis 2012, détaille Laurent Chiapello d’Auto-Plus. Par exemple, à Aytré, en Charente-Maritime, sur la nationale 137, un radar a été posé à un emplacement où aucun accident corporel n’a été répertorié pendant l’année 2012. «À quelques kilomètres de là, en revanche, trois accidents corporels ont été signalés sur un périmètre réduit, donc un véritable point noir de la sécurité routière, et là, pas de radar», poursuit le journaliste.

Les radars en zone dangereuse rapportent moins d’argent

Selon la publication, les radars ont été installés sur des sites jugés plus rentables, pour «remplir les caisses de l’Etat». Les radars placés dans une zone à risque rapportent en effet beaucoup moins d’argent. Un radar placé sur un axe dangereux flashe en moyenne 4.774 fois par an (chiffres de 2014), contre 12.000 pour un radar installé sur une route où il ne serait pas indispensable. Soit trois fois moins. Un écart de taille qui rapporterait «près d’un million d’euros par an et par cabine», selon Auto-Plus.

Dans la catégorie des emplacements les moins pertinents, ce sont les radars discriminants qui font gagner le plus d’argent à l’Etat. Ces radars capables d’identifier les différentes catégories de véhicules et de flasher en conséquence seraient au nombre de 2 188 sur les routes de France. Ils seraient placés dans 56 % des cas sur des tronçons non dangereux, comme à Port-Marly dans les Yvelines. A titre de comparaison, 45 % des cabines classiques sont placées sur des routes peu dangereuses.

Cette enquête intervient aussi alors que la signalisation des panneaux radars change demain. Selon un arrêté publié aujourd’hui au Journal officiel, les nouveaux panneaux vont indiquer la présence de radars susceptibles de contrôler la vitesse sur toute la longueur d’un tunnel, d’un chantier ou d’un pont. «L’objet de cette signalisation est d’avertir les usagers que la vitesse peut être contrôlée sur toute la longueur de la zone dans laquelle ils circulent par un ou plusieurs dispositifs de contrôle automatisé», a précisé l’arrêté.

Source : Le Figaro