Le président Hollande chez Jules Ferry

Éditorial de Jean Madiran sur Jules Ferry, dans le PRÉSENT d’aujourd’hui :
Le premier discours annoncé du président socialiste une fois installé, ce mardi 15 mai, sera d’aller solennellement proclamer son allégeance à Jules Ferry. Le candidat François Hollande avait déclaré qu’il « n’aimait pas les riches », mais il avait oublié de préciser : à de nombreuses exceptions près. La principale exception sera donc de faire mémoire du grossium historique Jules Ferry (1832-1893).
En 1875, Jules Ferry avait été initié en même temps que Littré à la loge « La Clémente Amitié » du Grand Orient. Sa fortune et ses liens dans le monde des affaires financières n’ont jamais fait de lui un révolutionnaire prolétarien. Très engagé dans certaines aventures militaires et commerciales du colonialisme républicain, il était un redoutable théoricien du racisme intégral. Dans son fameux discours au Parlement de juillet 1885, il déclarait :
« Il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »


Une telle idéologie tombe directement sous le coup des censures, des représailles et des peines prévues par le « Plan national d’action contre le racisme 2012-2014 » du ministère de l’intérieur. Il suffira, semble-t-il, qu’un citoyen demande au Conseil constitutionnel que le nom de Jules Ferry soit enlevé de tous les édifices publics…
De toute façon le président socialiste va pouvoir, ce mardi, nous dire ce qu’il en pense.
Les principales abominations de Jules Ferry sont commises, de 1879 à 1885, dans l’établissement d’une école publique « gratuite et obligatoire », mais sans Dieu et militant contre le catholicisme. Il y met tellement de violences autoritaires et d’illégalités que les magistrats démissionnent par centaines. Il emploie l’armée pour envahir les couvents et les écoles catholiques, jeter à la rue des milliers de religieux, réaliser la « dispersion » des congrégations enseignantes. Emile Combes, Waldeck-Rousseau poursuivront cette guerre civile contre la présence de Jésus-Christ dans la cité temporelle.
Le plus beau livre sans doute de François Brigneau est celui qu’il lui a consacré : Jules l’imposteur (dans la revue Itinéraires de mars à juillet 1981, puis en un volume de 220 pages aux Editions DMM, 1983). C’est le moment de le (re)lire, et de le faire relire, quand s’ouvre une présidence socialiste sous la même inspiration agressive. La première moitié de l’ouvrage fait le récit des persécutions scolaires de Jules Ferry. La seconde raconte comment sa famille, son père instituteur, et lui-même François Brigneau en ont été moralement cassés. Irréparablement.
Comme il importe d’être intellectuellement équipé contre ce que la présidence socialiste nous prépare, on s’armera aussi du livre tout récent, et capital, de Jean de Viguerie sur Les pédagogues (Editions du Cerf, octobre 2011). Idéologiquement issus de Jean-Jacques Rousseau et des « Lumières » (Viguerie remonte même jusqu’à Erasme), les pédagogues sont ceux qui, à la place des familles, « enseignent aux maîtres à enseigner, ce sont le plus souvent des utopistes », ils considèrent les enfants comme des objets malléables à volonté, et leur dessein commun, ils n’en sont peut-être pas conscients, est diabolique : ils inventent tous les prétextes et tous les moyens d’enlever les enfants à leur famille, à leurs parents et à Dieu.
C’est ce que le président Hollande va méditer à voix haute au pied de la statue de Jules Ferry. Selon le programme socialiste, c’est à partir de l’âge de deux ans que les enfants devront être confisqués par l’Etat pour en faire des « enfants de la République ».

Merci à Sébastien