C’était un 5 septembre…

Lecture de l’ordre de déportation. Tableau de Charles Jefferys

1755 : début de l’expropriation et de la déportation impitoyable des Acadiens par les Anglais, connue sous le nom de « Grand dérangement ». Les Acadiens, Français installés en Amérique du Nord, peuplaient plusieurs régions du Canada actuel. La plupart d’entre eux furent victimes de ce « nettoyage ethnique » par les Britanniques : 15 000 déportés environ, dont beaucoup mourront au cours de ces tribulations, et dont de nombreuses familles furent dispersées.

1792 : fin des « Massacres de septembre », commencés trois jours plus tôt.
Plus de 1 500 « suspects » ont été exécutés par la République dans les prisons parisiennes.

1793 : Bertrand Barrère de Vieusac, président de la Convention, déclenche une nouvelle vague d’arrestations. Il fait voter un décret stipulant : « la Terreur est à l’ordre du jour ». 12 000 personnes périront sans jugement parmi les 40 000 qui disparurent pendant la période.

1914 : héraut de Jeanne d’Arc et chantre de la patrie charnelle, l’écrivain Charles Péguy, lieutenant au 276e RI, tombe d’une balle en pleine tête à Villeroy (Seine-et-Marne), à la veille de la bataille de la Marne, alors qu’il entrainait ses hommes.
Après sa mort, Maurice Barrès écrit :
« le voilà entré parmi les héros de la pensée française.
Son sacrifice multiplie la valeur de son œuvre.
Honneur au maître Charles Péguy.
Il passe devant tous ses émules. Ci-gît la gloire des jeunes lettres françaises.
Mais plus qu’une perte, c’est une menace ; plus qu’un mort, un exemple, une parole de vie, un ferment.
La renaissance française tirera partie de l’œuvre de Péguy.
»

1944: les Anglais détruisent le Havre.
Le mardi 5 Septembre 1944, entre 17h45 et 19h30, pour des raisons encore inconnues aujourd’hui, l’aviation anglaise détruit le centre du Havre par les bombes, sans causer de tort aux Allemands.
5123 civils sont tués.
Le cœur historique de la ville est rasé, les bombardements réduisant en miettes les admirables constructions médiévales en colombages, la cathédrale – dont la voûte s’effondre sur les nombreuses personnes qui avaient trouvé refuge à l’intérieur – est réduite en cendres.
Il est évident que les conditions météorologiques et l’importance des moyens déployés excluent une bavure : 300 bombardiers lourds, 500 Lancasters et 80 000 tonnes de bombes explosives et incendiaires ne peuvent pas avoir été envoyés sans raison. Or seule la population et la ville ont été détruites.