C’était un 27 juillet : la bataille de Bouvines

L’éphéméride du 27 juillet est particulièrement riche mais nous avons opté pour cet épisode historique, crucial dans l’histoire de France (et qui eut d’ailleurs des conséquences européennes notables).

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Texte tiré de la revue L’Héritage :

Le Soleil de Bouvines

La survie de la France tient à peu de choses. Qu’on se rappelle qu’à la suite du partage de Verdun (843) , elle n’était qu’un royaume à la périphérie du Saint Empire. Menacée à l’Ouest par l’Angleterre, à l’Est par l’Empire, la France n’a dû sa survie qu’à la volonté tenace d’une famille, les Capétiens. Ces efforts conduiront enfin sous le règne de Saint Louis à l’officialisation par la papauté de l’indépendance effective du royaume face à l’Empire.

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La bataille décisive de Bouvines est là pour nous rappeler que l’indépendance de notre nation fut toujours fragile et mérita tous les efforts de nos chefs.

Cette victoire éclatante, de par son retentissement formidable, doit être classée parmi les “mythes fondateurs“ de la nation française. C’est sur un plateau qui domine d’une dizaine de mètres les marécages de Flandres, près de Lille, que s ‘est joué le destin de notre peuple. Pour la première fois depuis l’époque gauloise, une véritable armée populaire, levée par les communes, a réveillé le sentiment national.

1214 : la situation est grave, dramatique même. Lisons ce qu’en dit Jacques Bainville dans son « Histoire de France » : “Philippe Auguste s’occupait d’en finir avec les alliés que Jean Sans Terre avait trouvé en Flandre, lorsque l’Empereur Othon s’avisa que la France grandissait beaucoup. Une coalition des rancunes et des avidités se forma: le Plantagenêt, l’empereur allemand, les féodaux jaloux de la puissance capétienne, c’était un terrible danger national.“

Les coalisés espéraient broyer la puissance franque. Jean Sans Terre devait débarquer en Poitou et marcher sur Paris par le Sud. Au Nord s’avanceraient Flamands, Allemands et Hollandais. A l’issue des hostilités, le royaume devait être partagé entre les vainqueurs. Paris devait revenir au comte de Flandre. Averti de ces menaces, Philippe Auguste lève deux armées.

Dès le 2 juillet, Jean sans Terre, dont l’armée constitue la pointe sud de la tenaille est terrassé par le prince Louis à la Roche- au- Moine, en Anjou. Au nord, Philippe Auguste guette les coalisés massés à la frontière du Hainaut. C’est à Bouvines qu’aura lieu le choc décisif .

En face de l’armée franque, les Impériaux, animés par la volonté d’anéantir le royaume. Un soleil de plomb écrase la plaine et aveugle les Impériaux. L’Empereur Otton se tient là, dans son armure : un dragon surmonté d’un aigle d’or. Il a juré d’en finir avec la France. Soudain, un silence impressionnant traverse les lignes françaises. Philippe Auguste, au centre de nos troupes, s’adresse aux combattants: « En Dieu est notre espoir, notre confiance. Le roi Otton et son armée ont été excommuniés… Ils sont les ennemis de la religion. »

Notre général en chef est un Frère Hospitalier, vêtu de la tunique rouge croisée de noir. Puis, les trompettes crachent leur musique de mort.

Enfin les deux masses d’hommes se heurtent. La bataille est longtemps indécise. Les contingents des communes lâchent pied devant l’infanterie teutonique, Philippe Auguste est même jeté à bas de son cheval avant d’être délivré par des chevaliers francs.

Le sort de la bataille sera finalement dû à la fougue et au courage de la chevalerie franque, qui trace des sillons de sang dans les rangs impériaux. “On les vit à plusieurs reprises, par escadrons massifs, comme un énorme projectile, traverser de part en part les rangs ennemis.“ (Funck-Brentano, le Moyen-Age).

Enfin, la victoire tant espérée se profile. Otton s’est enfui, les Impériaux sont défaits. Le nombre de prisonniers est considérable. L’enthousiasme dans le royaume est énorme. Jamais on n’oubliera le soleil de Bouvines.

6 commentaires concernant l'article “C’était un 27 juillet : la bataille de Bouvines”

  1. Quand aura enfin lieu la réconciliation avec l’Allemagne ? sous le futur Grand Monarque, roi caché actuellement, d’origine capétienne ? Il faudra donc bien qu’il soit franco-allemand pour réunir les 2 parties… cf les prophéties de Nikolaas van Rensburg dit le Nostradamus sud-africain  » http://conspiration.ca/ringard/Nicolaas_van_Rensburg_Sainte_Hildegarde.html où il dit  » 8. Après avoir gagné la guerre en Europe, les Allemands passent à l’Afrique ou ils rétablissent l’ordre et permettent la constitution d’un état boer.

    9. Au même moment un homme fort et juste prend la direction de l’Allemagne (l’empereur Barberousse ou comme l’écrit van. Helsing -le nouveau Messia ?)

    10. Après cette guerre, certains pays en Europe et surtout à l’est sont quasiment annihilés. La Russie, la France, Israël les USA mais surtout l’Angleterre ne jouent quasiment plus aucun rôle.. L’Angleterre et les juifs, dont les manigances des deux première guerres mondiales seront dévoilées et jugées. Les Anglais sont chassés par ces allemands mais aussi par les autres nations (Irlande par ex) de partout et ne seront plus nulle part en sécurité. »

  2. Lors du partage de Verdun, l’Angleterre Saxonne ne representait pas encore pour la France une « menace » au sens où l’Angleterre Normande le sera après 1066.

  3. lire à ce sujet
    « bouvines victoire créatrice » de Antoine Hadengue
    il n’est plus édité mais on peut le trouver d’occasion
    je le trouve meilleur que « le dimanche de bouvines » de G Duby

  4. aujourd’hui , c’est aussi l’ anniversaire du

    9 THERMIDOR AN II

    élimination de Robespierre, Saint Just et autres terroristes jacobins.

    fin de la Terreur .

  5. Le « saint empire romain germanique » n’etait ni saint ni romain ni germanique; il reposait sur l’usurpation par Charlemagne du titre d’empereur sur des territoires appartenant à l’empereur en exercice à Constantinople.
    La rivalité entre cette derniere et Rome n’est pas etrangere à la « decision » du pape de conferer un titre dont il ne disposait pas.
    Pour memoire, Clovis etait, lui, legitime puisque son titre lui avait été concédé par Constantinople.

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