C’était un 6 septembre… :

1683: décès de Jean-Baptiste Colbert.
Initialement chargé des finances du Royaume, Colbert, qui meurt à 64 ans, a exercé peu à peu son influence dans tous les domaines, tout au long des 22 années passées au service du Roi-Soleil. D’abord Commissaire aux Armées, à la fin de la Guerre de Trente Ans, Colbert à la mort de Mazarin, est nommé Intendant ce qui lui permet de gagner la confiance de Louis XIV.

En 1661, il dénonce les malversations financières de Fouquet, qui est arrêté à Nantes par d’Artagnan (voir la chronique de la veille). Après la destitution de Fouquet, Louis XIV nomme Colbert Contrôleur Général des Finances du Royaume.

Travailleur infatigable, il a en charge l’administration des Finances, du Commerce, la Marine, de la Surintendance des Bâtiments et des Arts et Manufactures. Il réforme l’administration, développe l’industrie et le commerce – non sans initiant un certain centralisme ; il crée des manufactures de l’Etat comme Saint-Gobain ou les Gobelins. Il créé des routes et fait percer des canaux. Il réorganise la justice et la marine et fait notamment construire une flotte de guerre de 276 bâtiments ; il transforme Brest et Cherbourg en de grands ports modernes. Il achète Dunkerque aux Anglais. Il institue des compagnies commerciales : Compagnie des Indes Orientales (Océan indien), Compagnie des Indes Occidentales (Amériques) pour encourager vivement l’implantation de colons en Nouvelle-France (Québec). Il fait bâtir le siège de l’Académie Royale, créée par Richelieu, fonde l’Académie des Sciences, l’Académie Royale de Musique, l’Académie des Belles Lettres, et l’Académie de Peinture et de Sculpture. Enfin, il dirige le financement des travaux du château de Versailles.
Il s’éteint le 6 septembre 1683, seul et aigri, dans l’ingratitude du roi. Il repose toujours aujourd’hui en l’Église Saint-Eustache à Paris. A partir de 1671, il avait tenté, sans succès, d’endiguer les dépenses d’une cour de plus en plus asservie aux valeurs marchandes et bourgeoises.

• 1892 : à Paris, le journal d’Edouard Drumont, La Libre Parole, publie les noms d’une vingtaine de parlementaires compromis dans ce qui va devenir le « scandale de Panama ». Sur 1,4 milliard de francs collectés par souscription sur le marché des obligations, la moitié environ a été détournée et utilisée pour des objectifs de politique intérieure, notamment le financement de la propagande antiboulangiste. Un seul parlementaire sera condamné.

1940: le maréchal Pétain nomme le général Weygand au poste de « Délégué général du gouvernement en Afrique française ».
Le maréchal connait les sentiments anti-allemands et la soif de revanche de Weygand. Le 20 septembre, il confie au professeur Rougier : « J’envoie Weygand en Afrique du Nord, avec tout pouvoir, loin des orages du Conseil des ministres, où il ne peut plus s’entendre avec Laval, et hors des regards des Allemands. Sa mission sera de sauvegarder l’Afrique du Nord et de former une armée capable de la défendre. Un jour cette armée nous servira, mais il est encore beaucoup trop tôt. ».
C’est en effet cette armée en reconstitution, avec à sa tête les généraux Juin et de Lattre, qui se distinguera dans les combats de la libération.