C’était un 8 septembre : le miracle de la Marne

Certains historiens parlent de l’événement militaire du 8 septembre 1914 comme d’un « miracle », toujours entre guillemets, ou du « petit miracle ».
« Miracle » entre guillemets qu’ils attribuent à diverses causes, mais jamais à Celle qui seule pouvait accomplir un (vrai) miracle, et qui l’a fait : la Sainte Vierge.

Le Courrier de la Manche, le 9 janvier 1917, avait compilé plusieurs témoignages.

« Un prêtre allemand, blessé et fait prisonnier à la bataille de la Marne, est mort dans une ambulance française où se trouvaient des religieuses. Il leur a dit : “Comme soldat, je devrais garder le silence ; comme prêtre, je crois devoir dire ce que j’ai vu. Pendant la bataille, nous étions surpris d’être refoulés car nous étions légion comparés aux Français, et nous comptions bien arriver à Paris. Mais nous vîmes la Sainte Vierge toute habillée de blanc, avec une ceinture bleue, inclinée vers Paris… Elle nous tournait le dos et, de la main droite, semblait nous repousser.” »

Un officier allemand :

« Si j’étais sur le front, je serais fusillé, car défense a été faite de raconter, sous peine de mort ce que je vais vous dire : vous avez été étonnés de notre recul si subit quand nous sommes arrivés aux portes de Paris. Nous n’avons pas pu aller plus loin, une Vierge se tenait devant nous, les bras étendus, nous poussant chaque fois que nous avions l’ordre d’avancer. Pendant plusieurs jours nous ne savions pas si c’était une de vos saintes nationales, Geneviève ou Jeanne d’Arc. Après, nous avons compris que c’était la Sainte Vierge qui nous clouait sur place. Le 8 septembre, Elle nous repoussa avec tant de force, que tous, comme un seul homme, nous nous sommes enfuis. Ce que je vous dis, vous l’entendrez sans doute redire plus tard, car nous sommes peut-être 100.000 hommes qui l’avons vue. »

Deux officiers allemands blessés sont accompagnés par une infirmière. Entrés à l’hôpital,ils aperçoivent une statue de la Vierge de Lourdes et l’un d’eux s’écrie : « Die Frau von der Marne ! » (Oh ! La Vierge de la Marne !).Son compagnon lui désigna l’infirmière afin qu’il se taise car elle les écoutait. Elle tenta vainement de les faire parler.

Une religieuse qui soignait des blessés à Issy-les-Moulineaux :

« C’était après la bataille de la Marne. Parmi les blessés soignés à l’ambulance d’Issy, se trouvait un Allemand très grièvement atteint et jugé perdu. Grâce aux soins qui lui furent prodigués, il vécut encore plus d’un mois. Il était catholique et témoignait de grands sentiments de foi. Les infirmiers étaient tous prêtres. Il reçut les secours de la religion et ne savait comment témoigner sa gratitude. Il disait souvent : “Je voudrais faire quelque chose pour vous remercier.” Enfin, le jour où il reçut l’extrême-onction, il dit aux infirmiers : “Vous m’avez soigné avec beaucoup de charité, je veux faire quelque chose pour vous en vous racontant ce qui n’est pas à notre avantage mais qui vous fera plaisir. Je payerai ainsi un peu ma dette. Si j’étais sur le front, je serais fusillé car défense a été faite d’en parler. » Et il parla de cette visite de la Vierge qui épouvanta les soldats allemands et provoqua leur fuite. »

Dans une ambulance, un soldat allemand dit à la religieuse française qui le soignait :

— Ma sœur, c’est fini, bientôt je serai mort. Je voudrais vous remercier de m’avoir si bien soigné, moi un ennemi. Alors je vais vous dire une chose qui vous fera grand plaisir. En ce moment, nous avançons beaucoup en France mais, malgré tout, à la fin c’est votre pays qui gagnera.
— Comment le savez-vous ?
— À la bataille de la Marne, nous avons vu la Sainte Vierge nous repousser. Elle vous protège contre nous. Les officiers nous ont défendu, sous peine de mort, de parler de cette vision. Mais maintenant je suis fini. Quand je serai mort vous pourrez raconter la chose, pourvu que vous ne me nommiez pas.

Témoignage d’un Allemand sur la bataille de l’Ourcq :

« Pendant plusieurs jours, toute notre division a vu devant elle, dans le ciel, une Dame blanche avec une ceinture bleue flottant et un voile blanc. Elle nous tournait le dos et nous effrayait beaucoup. Le 5 septembre 1914, nous avons reçu l’ordre d’avancer et nous avons essayé de le faire : mais la Dame a paru tellement éblouissante et nous repoussait de ses deux mains de façon si terrifiante que nous nous sommes tous enfuis. »

Témoignage d’un soldat, à Liège, après l’armistice :

« Oh ! dès le commencement de la guerre je savais bien qu’à la fin nous serions battus. Je peux bien vous dire ça car je sais bien que vous ne le répéterez pas à nos officiers. À la première bataille de la Marne, nous avions devant nous, dans le ciel, une Dame blanche qui nous tournait le dos et nous repoussait de ses deux mains. Malgré nous, nous étions pris de panique, nous ne pouvions plus avancer. Trois de nos divisions au moins ont vu cette apparition. C’était sûrement la Sainte Vierge !  À un moment, Elle nous a tellement épouvantés que nous nous sommes tous enfuis, les officiers comme les autres. Seulement, le lendemain ils ont défendu d’en parler sous peine de mort : si toute l’armée l’avait su, elle aurait été démoralisée. Pour nous, nous n’avions plus le cœur à nous battre puisque Dieu était contre nous. C’était sûr qu’on allait à la mort pour rien mais il fallait bien marcher quand même. Nous ne pouvions pas faire autrement. C’est dur la guerre ! »

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A Saint-Germain-en-Laye, près de la terrasse du château, il y a un chêne qui abrite une statue de la Vierge appelée Notre Dame des Anglais, parce que Jacques II Stuart, roi d’Angleterre, exilé en 1668 au château de Saint-Germain où il mourut en 1701, aimait prier devant une statue de la Vierge, placée sur un chêne près de la terrasse. La statue, et sans doute l’arbre, ont changé, mais la dévotion demeure. En septembre 1914, lors de la bataille de la Marne, cette Vierge fut l’objet de ferventes prières et supplications pour demander l’arrêt des armées allemandes qui menaçaient Paris. Une plaque commémorative de la Victoire de la Marne, le 8 septembre, jour de la Nativité de Marie, à été placée sous la niche en gage de reconnaissance.

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L’ouvrage Les apparitions de Versailles (Ed. Pierre Tequi) rapporte à propos de l’apparition du 8 septembre 1914 (à la chapelle Notre-Dame des Armées) :

« Il était 10 heures du matin, une enfant de Marie était en prière dans une chapelle de la ville de Versailles, lorsque cette bonne mère du Ciel lui apparut, non comme à la Salette pour faire des menaces, ni même comme à Pontmain en 1871, avec des habits de deuil, mais en Reine toute puissante et toute bonne pour lui faire entendre des paroles d’espérance et d’amour.

Marie n’a pas oublié le vœu du Roi qui lui a consacré son Royaume, aussi est-ce en Reine de France qu’Elle s’est montrée : Elle avait une robe d’un blanc ivoiré ; un manteau bleu de roi bordé de cygne avec un col médicis ; sur la tête un voile blanc et une couronne d’or ornée de trois fleurs de lis, symbole de la royauté, celle du milieu un peu plus élévée que les autres ; sur la poitrine une petite croix d’or ornée de diamants et de rubis, mais sa ceinture, au lieu d’être bleu de ciel comme celle de Notre-dame de Lourdes, était tricolore : le bleu entourait sa taille et retombait un peu de façon à former avec le blanc et le rouge les couleurs du drapeau français. Elle était montée sur une demi-sphère sur laquelle était écrit, un peu à gauche, le mot France pour signifier que la France est bien son apenage, et Elle écrasait de son pied virginal un hideux serpent, donnant à entendre que le monstre s’épuiserait en efforts inutiles contre cette nation tant qu’elle en serait la Reine ; mais malgré ses magnifiques habits son visage et tout son maintien respiraient la plus grande bonté ; elle était encore ‘plus Mère que Reine’…

La Céleste Apparition se montra d’abord à son Enfant environnée de nuages, puis l’Immaculée Marie étendit les mains et ouvrit son manteau de manière à rappeler la première phase de la médaille miraculeuse, laissant voir à ses yeux émerveillés la ceinture tricolore gage de son amour pour la France, et, joignant la parole au geste, Elle lui dit [dans ce message du 8 septembre 1914] :

« Si, en union avec mon Divin Fils, j’aime toutes les nations qu’Il a rachetées de son Sang, vois comme je chéris tout particulièrement ta chère patrie…

Mon Fils désire que l’on fasse des images et des statues me représentant ainsi et que l’on m’invoque sous le vocable de Notre-Dame de France. Si l’on répond à ce nouveau désir de son Divin CÅ“ur, la France reviendra tout particulièrement mienne, je la prendrai à jamais sous ma maternelle protection et mon Fils se plaira à répandre sur elle d’abondantes bénédictions ».

Puis cette divine Reine, levant les yeux et les mains vers le ciel, dans l’attitude de Notre-Dame de Lourdes, dit encore à son heureux Enfant : ‘Prions pour la France’, et toutes deux prièrent pour la fille aînée de l’Eglise si cruellement éprouvée.

Marie disparue ensuite, la laissant inondée d’une joie que la terre ne saurait comprendre et qui est comme le prélude des joies éternelles. »

Les apparitions « musclées » de la Sainte Vierge dans les guerres ne sont pas rares. On connaît par exemple celle du 7 août 626 à Byzance, qui fut à l’origine de l’hymne acathiste, ou celle de 1655 à Czestochowa, quand l’armée suédoise qui ravageait la Pologne, après avoir assiégé le monastère pendant 40 jours, décampa le lendemain de Noël, ce qui fut le prélude de la libération du pays.