« Jeudi 9 juin, le président de la République est en déplacement dans le Tarn, à Gaillac. Laura, lycéenne, en terminale littéraire, l’apostrophe : « L’un des objectifs principaux de votre mandat, c’est l’égalité des femmes et la protection des femmes qui sont violentées. En attendant, vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ? S’il vous plaît répondez-moi. » Une référence implicite au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, accusé d’un viol à propos duquel le parquet a requis un non-lieu, et au ministre délégué au handicap, Damien Abad, lui aussi accusé des mêmes faits sans que la justice n’ait à ce stade ouvert d’enquête.
Le lendemain, deux gendarmes se rendent dans le lycée de Laura demandant à lui parler alors qu’elle était en cours.Selon le court récit fait par cette dernière à La Dépêche du Midi, les gendarmes lui ont posé des questions « pendant dix minutes ».
Avant même de connaître l’objet de cette visite, la démarche a indigné sur Twitter. […]Devant le tollé, la gendarmerie du Tarn a tenu à présenter ses excuses, vendredi soir, peu avant minuit, en présentant sa version des faits. « L’action de la gendarmerie du Tarn est critiquée dans sa démarche initiée ce matin d’aller vers la jeune fille qui avait appelé l’attention du président de la République sur les violences faites aux femmes, explique sa publication sur Facebook. Notre action visait simplement à prendre en compte cette personne, qui s’était présentée comme victime (d’attouchements dans le métro parisien, NDLR) pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte, ou à défaut pour lui proposer une aide, un accompagnement ou un relais pour rencontrer les associations locales pour lui porter assistance. Nous tenons à nous excuser auprès d’elle si notre démarche (…) a été mal perçue et qu’elle considère que nous avons été maladroits. »
Sollicitée cette fois par Le Parisien, Laura assure que son échange avec Emmanuel Macron a pourtant bien été abordé. Elle reconnaît que si les gendarmes lui ont effectivement demandé, dans un premier temps, si elle souhaitait porter plainte, ils sont ensuite revenus sur sa manière d’apostropher le président, en précisant que ceci n’était « pas à faire ». Un procédé « intimidant », selon elle. […] » (source)
Il est évident que de débarquer dans le lycée de la jeune fille, comme si c’était très grave et urgent, est déjà en soi une démarche d’intimidation ahurissante.
Les remarques des gendarmes sur la question au président renforcent ce fait scandaleux.
« Puis la gendarme m’a dit : C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée. » 🤔https://t.co/MWe3ojvyAepic.twitter.com/O6SEuuIvB1
— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) June 11, 2022
On a déjà vu comme, depuis une dizaine d’années particulièrement (répression de la Manif pour tous), le régime verse petit à petit dans l’autoritarisme et les abus de pouvoir.