Sarközy se prend les pieds dans le tapis et se réfère à des antisémites

En visite jeudi matin au Puy-en-Velay (Haute-Loire), une des étapes du pèlerinage catholique vers Saint-Jacques de Compostelle, Nicolas Sarközy s’est exprimé sur « l’héritage patrimonial de la France », mais il a aussi débordé sur « l’identité » et la « laïcité ».
Avec un culot caractéristique, il déclara notamment : « Grégoire de Tours, le plus ancien de nos [sic] historiens, dans son Histoire des Francs, évoque le sanctuaire du Puy et la synagogue de Clermont. Il écrivait il y a 15 siècles. C’est la France que nous aimons, c’est la France dont nous sommes fiers. C’est la France qui a des racines.»

Anne Kling l’évoque et rappelle les propos atroces relatés et confortés par Saint Grégoire de Tours :

« Ce pauvre Sarkozy a fait au Puy-en-Velay dans un registre qui n’est pas vraiment le sien : l’envolée lyrique sur l’âme millénaire et l’héritage chrétien d’un pays désormais saccagé. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y était encore moins crédible que d’habitude, ce qui n’est pas à la portée du premier venu, il faut le reconnaître. Si au moins, il maîtrisait le français, ce serait déjà un bon début !

 Je voudrais que l’on m’explique ce qu’il entend au juste par la première phrase des extraits qui suivent : « La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation et de culture : les présidents d’une République laïque ». Est-ce à dire que les présidents d’une république laïque constitueraient le magnifique héritage de la chrétienté ? C’est une Kolossale finesse ou de l’inconscience pure et simple?

Et puis, le pedzouille de service qui lui a pondu son discours a cru malin d’y faire figurer Grégoire de Tours pour illustrer les « racines juives de la France ». Ca fait classieux et cultivé. Et ce n’est pas tous les jours qu’on arrive à le placer, celui-là …

Certes, mais s’il s’était donné la peine minimum d’aller un peu aux nouvelles avant, je me demande s’il aurait persévéré. Parce qu’il y a deux colonnes sur Grégoire de Tours dans le bouquin de Blanrue, Le Monde Contre Soi. Et que ce brave historien du haut Moyen-Age n’est pas spécialement tendre à l’égard des juifs, justement.

Je ne vais pas tout reprendre, juste ce paragraphe tiré de l’Histoire des Francs :

«  … Le roi Gontran, dans la 24e année de son règne [NdA : en 585] partit de Châlons et vint dans la ville de Nevers. Il était invité à se rendre à Paris pour tenir, sur les fonts sacrés du baptême, le fils de Chilpéric, nommé Clotaire. En partant de Nevers, il vint à la ville d’Orléans, où il se mit en grand crédit auprès des citoyens, car il allait dans leurs maisons lorsqu’ils l’invitaient, et acceptait les repas qu’ils lui offraient. Il en reçut beaucoup de présents, et sa bienveillante libéralité les leur rendit avec abondance.

Lorsqu’il arriva à la ville d’Orléans, c’était le jour de la fête de St Martin, c’est-à-dire le 4e jour du 5e mois ; une immense foule de peuple alla à sa rencontre avec des enseignes et des drapeaux en chantant ses louanges. Elles retentissaient de diverses manières, en langue syriaque, en langue latine et même en langue juive. Tous disaient : Vive le roi ! Que durant des années innombrables sa domination s’étende sur les peuples divers ! Les Juifs aussi, qu’on voyait prendre part à ces acclamations générales, disaient : Que toutes les nations t’adorent, fléchissent le genou devant toi, et que toutes te soient soumises !

D’où il arriva qu’après avoir entendu la messe, le roi étant à table dit : Malheur à cette nation juive, méchante et perfide, toujours fourbe par caractère ! Ils me faisaient entendre aujourd’hui des louanges pleines de flatterie, proclamant qu’il fallait que toutes les nations m’adorassent comme leur seigneur, et cela afin que j’ordonnasse que leurs synagogues, dernièrement renversées par les chrétiens, fussent relevées aux frais du public ; ce que je ne ferai jamais car le Seigneur le défend.

 Ô roi en qui éclatait une admirable prudence ! Il avait bien compris l’artifice de ces hérétiques, qu’ils ne purent rien lui arracher de ce qu’ils comptaient lui demander. »

 Amusant, non ? Certes, ce n’est pas du Galliano dans le texte, mais enfin … »

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4 commentaires concernant l'article “Sarközy se prend les pieds dans le tapis et se réfère à des antisémites”

  1. …pedzouille de service…!!! Et qui vous dit que ce n´était pas de l´ironie ou un clin d´oeil…ce serait encore plus drole…

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