Quand l’Europe dicte à la France sa politique migratoire

 

Connaissez-vous Josep Borrell ? Vous ne perdez rien à ne pas le connaître, mais il vaut la peine de s’intéresser à ses propos, car ce socialiste et ancien ministre espagnol est vice-président de la Commission européenne et haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. On peut donc penser qu’il traduit la politique officielle de l’Union européenne, notamment en matière d’immigration.

Invité de LCI, le chef de la diplomatie européenne a donné son point de vue sur l’intérêt des migrations : « Qu’on aime ou pas, qu’on se réjouisse ou qu’on regrette, l’hiver démographique de l’Europe est comblé par les apports du reste du monde […]. Des sociétés préfèrent le vieillissement au mélange […] et d’autres qui pensent qu’il faut un apport extérieur régulé, maîtrisé. » Vous l’aurez compris, la venue des immigrés compense le déficit de la natalité européenne, il faut donc l’organiser. Voilà qui éclaire, s’il en était besoin, la politique de notre gouvernement.

Dans ce domaine comme dans d’autres, Macron est, en effet, le bon élève de l’Europe, au point qu’on se demande parfois si c’est pour la France ou l’Europe qu’il travaille – à moins qu’en bon égocentrique, il ne ramène le monde à lui-même. Quand il plaide pour une meilleure répartition des immigrés sur le territoire, notamment dans les « espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population », il ne dit pas autre chose que Josep Borrell. Tout comme Gérald Darmanin quand il propose, dans le cadre du projet de loi Immigration, de créer « un titre de séjour métiers en tension ».

Ce parti pris pour l’immigration traduit non seulement un renoncement aux nations, mais aussi une conception de la société, où tous les hommes sont interchangeables, quelle que soit leur nationalité et leur culture, pourvu qu’ils contribuent à l’activité économique. Il s’agit de disposer d’un stock d’exécutants, si possible dociles, pour la faire fonctionner dans une perspective mondialiste. Dans l’esprit de nos dirigeants, la France n’est qu’un élément de l’Europe et ils s’accommoderaient bien de sa disparition si elle n’était pas utile à la vie économique de l’ensemble.

Nos prétendues élites sont incapables de concevoir d’autres solutions que l’immigration pour pallier le déficit démographique. Elles rejettent une politique familiale et nataliste, considérée comme passéiste et réactionnaire, qui permettrait pourtant de renforcer la population française, de renouveler les générations et de maintenir la viabilité de la protection sociale. La France s’enorgueillit d’être championne d’Europe de la natalité, avec 1,8 enfant par femme, alors qu’il faudrait un taux de fécondité de 2,1 enfants pour garantir la stabilité de la population. Qu’à cela ne tienne : l’immigration est la panacée !

On ne peut qu’être révolté par une telle incurie de nos gouvernants. Ils appellent « pragmatisme » ce qui s’apparente objectivement à une trahison. Il est urgent de les remplacer : il y va de la survie de la France. »

de Jean Florac
Source BVoltaire