Paris : un restaurant accueille clandestinement policiers et magistrats…

Le Parisien a mené une petite enquête sur les restaurants qui accueillent en douce des clients, malgré l’interdiction gouvernementale – effectivement abusive – et les lourdes sanctions qu’ils risquent.

Mais on apprend au passage que certaines personnes ne se gênent pas pour enfreindre les lois qu’ils font respecter aux autres par la répression :

« […]  D’autres adresses, plus raffinées, comme ici dans le VIe, ont parmi leurs clients des politiques et des hommes d’affaires qui passent par une conciergerie de luxe. «On m’a proposé de choisir parmi 19 restaurants, uniquement dans des arrondissements huppés», montre l’un d’eux.
Et non loin d’un tribunal parisien, le midi, un restaurant accueille sa clientèle traditionnelle : des policiers et magistrats ! Ici, juste un rideau tiré permet d’être invisible de la rue. Les habitués pénètrent directement dans l’arrière-salle par l’entrée de service, qui n’est pas verrouillée. Ceux, comme nous, qui sont recommandés mais ne connaissent pas les lieux, se présentent, un peu gênés, au comptoir.
«On vient pour manger», ose-t-on. La gérante reste interloquée quelques secondes. Et demande quelle est notre commande. Puis quand on détaille notre réservation, elle se détend. «Il fallait me le dire tout de suite, j’ai eu un peu peur d’un contrôle», souffle-t-elle. Car du bar, on aperçoit deux tables parmi la vingtaine qui sont dressées.
Le chef est moins stressé. «Bien sûr, on craint d’être dénoncé par des jaloux, mais en fait, les policiers du coin sont au courant, ils ferment les yeux», glisse-t-il. Et pour cause, parmi la trentaine de gangsters de la fourchette qui profitent d’un bon repas, certains sont gardiens de la paix.Un coup de fil interrompt les restaurateurs. Une magistrate du parquet vient de réserver une table à la dernière minute. Elle arrivera quelques instants plus tard à la table juste derrière nous, avec une collègue… Bien entourés, nous pouvons commander dans ce lieu où le gel et les masques n’ont pas cours. […] »

Sans commentaire.