Une armée de polichinelles

La famille, la défense, tout ce qu’il reste d’institutions traditionnelles est la cible du gouvernement des zouaves socialistes.

Vous n’ignorez pas que les finances françaises ne sont pas en bon état, pas bon du tout même. Elles sont à 4,3% de déficit et sont désormais placées sous surveillance européenne. Pour lutter contre cette tendance, nos chers ministres ont adopté un plan de stabilité qui vise à ramener le déficit public en-dessous du seuil de 3% du PIB en 2015 afin de respecter les engagements européens de la France. Il prévoit donc 50 milliards d’économies sur la période 2015-2017. L’échéancier de ce plan est organisé tel quel: il faudra trouver 21 milliards d’euros en 2015, 16 milliards en 2016 et 13 milliards en 2017. Evidemment, et outre les impôts qui vont nous assomer, c’est les dépenses publiques qui vont être réduites. Au premier rang de ses dépenses, la Défense bien sûr, ce machin vétuste, inutile, presque moyen-âgeux depuis que l’Europe s’occupe de vous. Dormez sur vos deux oreilles braves gens, l’armée européenne veille sur vous.

Oui mais le bât blesse. Bigre, la Défense ne veut plus passer à la caisse ! Quelles sont les raisons de cette timide réaction ?

Déjà en décembre dernier la Loi de Programation Militaire a drastiquemenent réduit les moyens des forces armées françaises ; une baisse des effectifs, de beaux régiments aux drapeaux chargés d’histoire dissous, une baisse des salaires et un étalement des programmes d’armement français ont ainsi frappé nos capacités de défense. Selon le spécialiste Laurent Lagnau : « la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit de maintenir le budget de la défense à 31,4 milliards d’euros jusqu’en 2016 (c’est à dire qu’il ne prend pas en compte l’inflation) et de l’augmenter légèrement par la suite. Pour cela, les armées doivent supprimer 34.000 postes et compter sur 6,1 milliards de recettes exceptionnelles (REX), aléatoires par définition. En un mot comme en cent, ce montage est fragile et la moindre encoche est susceptible de le faire s’effondrer.  »

Or la voilà l’encoche, un nouveau train de réduction budgétaire pour nos capacités militaires sous prétexte que « tout le monde fasse des efforts« . Pourtant s’il est des esprits chagrins au sein des autres ministères, il suffit de leur rappeler que la Défense supporte déjà en 2014 60% des suppressions de postes de l’Etat (pour un total de 5,4 millions de fonctionnaires, à comparer avec les 220 000 militaires que comptent les armées !). Enfin la Défense est la seule institution nationale qui a subi plusieurs réformes structurelles majeures ces deux dernières décennies tout en participant à des engagements opérationnels complexes sans démériter.

Les voix s’élèvent pour protester contre ces nouvelles mesures qui auront la peau de notre armée. Ainsi les 4 chefs d’Etat-Major de nos armées menacent de démissioner refusant de participer au fossoyement de notre défense. D’autant plus que les Opérations Extérieures de l’Armée française se sont multipliées ces dernières années, ainsi nous sommes pris dans une opération complexe en Centre-Afrique où nos effectifs sont passés de 1000 à 2000 hommes tandis qu’une nouvelle flambée de violence au Mali nous oblige à y renvoyer des troupes et c’est sans compter sur les 4 Rafales envoyés dans les Etats Baltes pour faire face aux gesticulations de Vladimir Poutine. A trop tirer sur la corde, elle se casse et à force de réduire la défense française, un moment viendra où elle ne ressemblera qu’à une armée d’opérette ou de potentats africains, c’est la première fois par exemple que l’armée française n’arrive pas à recruter son quota d’engagés. En Europe la situation est partout la même, cependant l’affaire Ukrainienne démontre que la force armée n’est pas un instrument dépassé dans le jeu de la Diplomatie et certains pays, tel la Suède, ont ainsi décidé de redresser leur effort de Défense, à quand chez nous ?

 Marie de Remoncourt