Un émouvant portrait de l’armée française de 14 – 18

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En ce 11 novembre, cet extrait de l’ouvrage Joffre, un âne qui commandait des lions (plus commercialisé), de Roger Fraenkel :

« Cette immense et vibrante armée dont nous sommes légitimement fiers aujourd’hui encore, qui ne serait pris de compassion pour elle ? Avec tous les ces chefs ardents, tous ces cadres pétant le feu, cette troupe de 1914 fringante et patriote, avec nos chers zouaves et nos chasseurs, avec cette masse de jeunes types qui demain vont se réveiller rudes Poilus, avec nos beaux cavaliers et nos artiflots, avec tant de lieutenant Psichari et de lieutenants Péguy, tant de colonels Driant, tant de Guynemer et de René Fonck, tant de généraux Fayolle, Barbot et Gouraud, tant de Castelnau, de Foch et de Pétain et un tel Gallieni ! Et puis surtout, oh oui surtout, tant d’humbles et sublimes bonhommes, du deuxième classe au capitaine, ces humbles qui s’apprêtent au sacrifice solennel de leur vie pour la patrie avec la plus complète abnégation.
Eclatez clairons, pour ces quelques exemples.
Voici le voltigeur Robert Chevalier, 20 ans. Chargé de porter le contrordre impératif d’une attaque à Verdun, à travers un terrain ravagé, touché à la jambe et à l’épaule, dévoré d’inquiétude à l’idée de ne pas arriver à temps, « il atteint la ligne quelques minutes avant l’heure fixée, haletant il remet l’ordre libérateur puis tombe mort. C’est du pur héroïsme ».
Voici l’incroyable lieutenant Cazenave. Tombe à Vauquois, atteint à la tête par une grenade, mains broyées, un éclat d’obus dans le ventre, un shrapnell dans l’épaule. A l’hôpital, frôle l’amputation des deux bras, ne peut plus que bredouiller. Se rétablit. Scie du bois pour se rééduquer. Esquive la visite médicale, affecté aux mitrailleuses. Tombe à nouveau, dans des conditions héroïques, une balle dans la tête. Aveugle, il s’emploie à remonter le moral des blessés prisonniers avec lui, et meurt pendant son transfert en ambulance.
Voici le capitaine Arthur Dumas. Engagé volontaire à 66 ans ! Prisonnier, évadé, six fois blessé sur la Marne, perd un œil à Verdun, une balle lui traverse la cuisse, et pendant que ses soldats qui l’adorent se précipitent pour l’emporter, une balle lui fracasse la tête. Il meurt de sa dixième blessure.
Voici Jean Corentin Carré, le petit Poilu de Faoüet. S’engage sous une fausse identité à 14 ans et demi, sergent et croix de guerre à 16 ans, adjudant à 17 ans, mort à 18 ans pour la France !
La voilà, notre armée en 14-18. Capable de remplir à elle seule dix Panthéons… »

Source A. Abauzit