L’ancienne église Saint-Marc, dans le quartier de Villejean, à Rennes, est occupée depuis jeudi soir par une quarantaine de migrants. Aidés par des militants du collectif Un Toit un Droit, ce sont des demandeurs d’asile caucasiens, mongols et africains, qui ont pris possession des lieux.
L’église Saint-Marc, propriété du diocèse de Rennes, n’est plus vouée au culte depuis longtemps. « Pas question d’expulser les migrants. L’église doit remplir ses missions de solidarité habituelle », a déclaré l’archevêché, réagissant à l’occupation de l’église.
La première mission d’une église cependant, c’est d’être consacrée au culte. Déjà. Ensuite, ces clandestins n’ont pas sollicité l’asile de l’église : ils se sont imposés par la force. Le diocèse regrette d’ailleurs les « méthodes employées » par le collectif : « Forcer les lieux pour entrer, c’est dommage. On est aussi vigilant sur l’utilisation politique des migrants par l’association, alors que c’est un combat qui les dépasse », souligne Jelle Lemaître, délégué épiscopal à l’information auprès de l’archevêché.
Du reste, Jelle Lemaître est lucide : « Mais il faudra quand même formaliser les choses avec la préfecture. Les migrants ne pourront pas rester éternellement. Il faudra trouver d’autres solutions. »
En effet, mais cette solution autre est du ressort du pouvoir politique, pas du pouvoir spirituel. L’Église de France serait plus crédible lorsqu’elle invoque le droit d’exercer la solidarité avec les plus démunis, ce que personne ne lui conteste, si par ailleurs elle n’étendait pas indistinctement sa mission à toutes les autorités légitimes. Le rôle de l’État, quant à lui, est en effet de garantir le bien commun, à l’aune duquel il doit régler sa politique migratoire. S’il l’avait fait convenablement, le diocèse de Rennes n’aurait pas été confronté à cette difficulté…
Compte rendu envoyé par un protestataire : Face aux blasphèmes répétés, la mobilisation ne faiblit pas, à Paris comme en province. Jeudi soir c’est à Rennes qu’environ 1300 manifestants se sont rassemblés pour une marche de protestation et de réparation. Dès 19h la foule afflue sur la Place de Bretagne où rendez-vous a été donné par l’Institut Civitas. Après un discours dynamique d’Alain Escada rappelant la raison de la mobilisation, le cortège s’est ébranlé pour rejoindre le Théâtre National de Bretagne où était jouée la pièce blasphématoire de Castelluci. Banderoles et drapeaux en tête, la marche s’écoule solennellement, les chants et prières étant parfois entrecoupés de slogans de protestation. Arrivés à 100 mètres du théâtre, les manifestants sont bloqués par la police à l’aide de grandes grilles bloquant tout le quartier. 
