Syrie : exemple de propagande

Vu sur LIESI :

Voilà une photo prise en Syrie par l’agence EPA le jeudi 26 juillet 2012. Un jeune couple et leur bébé. Maman porte le nécessaire habituel pour son bébé, et quelques affaires personnelles. Le soleil est très haut. Le magasin est fermé parce que c’est l’heure chaude. Que font-ils ? Reviennent-ils d’un déjeuner chez des amis ou chez les beaux-parents ? Nul ne le sait.

Maintenant, voilà l’image qui est parue dans Krone, deux jours plus tard.

Le décor trop paisible a été supprimé grâce à l’outil de base de tout illustrateur : le logiciel de retouche Photoshop. A la place, on a copié-collé un décor de ville en guerre, prise ailleurs. Cela pourrait être au Liban, en Irak ou à Mogadiscio. Les immeubles ont subi un bombardement et des tirs nourris, pendant plusieurs jours.

L’illustrateur a fait un travail de cochon. Comme le sol n’était pas raccord, il a coupé les pieds des deux personnages, rendant son travail infiniment plus facile. Pas besoin de rapporter les ombres portées sur le sol. Mais il aurait dû, quand même, choisir une image de fond où la lumière venait de la même direction. Ce collage est pitoyable…

Mais les hommes de la Universal Propaganda Gmbh au service de l’OTAN ne font pas dans le détail. L’OTAN, vous savez… cette armée de mercenaires et supplétifs européens, dirigée par l’aile néo-nazi (on dit néo-cons) du Pentagone, elle-même asservie aux ploutocrates de International Sionist Banksters Corp, World Oil United et de Big Weapon Inc.

Le propriétaire et éditeur en chef de Krone, le tabloïd le plus vendu en Autriche avec 2.970.000 lecteurs, est Hans Dichand, dont le fils Christopher est éditeur adjoint.

Dés sa création, Krone est une gazette qui vise les masses, avec des articles courts utilisant un vocabulaire simple pour une clientèle populaire. Dichand est un voyou en affaire, à la manière de John Pierpont Morgan ou du fondateur de la dynastie Rockefeller, toute proportion gardée évidemment. Biographie riche à lire entre les lignes sur wiki.

Journaliste avant guerre, il va être fait prisonnier par les Anglais, qui vont le garder sous le coude à sa libération en octobre 1945. Il travaille alors pour le service d’information britannique au sein de Allied-occupied Austria. Là aussi, lisez entre les lignes et pensez aux réseaux stay-behind, gladio et autres.

Il faut se souvenir que l’Autriche était après la guerre coupée en 4 et occupée par les vainqueurs (France, GB, USA et URSS). Les “Alliés” avaient plus peur des soviétiques que des anciens nazis autrichiens. Le pays était ruiné par la guerre et le peuple dans une misère noire. Les occidentaux craignant que cette situation ne fasse basculer les populations dans le camp communiste, lancèrent le plan Marshall, qui avait pour but d’endiguer le communisme ( “containment”) et bien sûr de trouver un débouché pour l’industrie américaine. Sans nous attarder sur ce plan, qui a déclenché la “guerre froide”… revenons à Hans Dichand.

Dichand travaille d’abord pour un quotidien appartenant conjointement aux 3 partis opposés autrichiens (PS, PC et Parti conservateur). En 1954, il devient rédacteur en chef du Courrier de Vienne, où très vite il se trouve en conflit ouvert et récurrent contre les membres de l’équipe de rédaction, à qui il interdit d’écrire des articles sur les criminels de guerre nazis ou sur les procès en cours les concernant.

En 1958, Dichand quitte le Courrier de Vienne, rachète un titre de presse tombé en désuétude, Krone, grâce à ses relations très proches avec l’ ÖGB. Ce syndicat, vous l’imaginez bien est soutenu et financé par cette agence de renseignement bien connue, chez qui émarge Son Altesse Sérénissime le Prince Malko Linge, autre autrichien réputé. Depuis, avec des soutiens occultes puissants, tant politiques que financiers, il a fait de sa feuille de chou, le tabloïd le plus lu d’Autriche.

J’écourte son panégyrique parce que sinon j’y suis encore demain. C’est un salaud, qui a massacré ses concurrents par des coups bas lamentables. Il semblerait aussi qu’il ait réussi à faire interdire toute biographie, si elle n’est pas passée au filtre et approuvée par ses soins. Triste Sire.

En 2007, Hans Dichand a reçu le Big Brother’s Award pour l’Autriche. Ce Prix est attribué aux personnes morales ou physiques, organisations privées ou gouvernementales, qui auront le plus œuvré à restreindre les libertés individuelles. Il a sans doute reçu son prix pour l’ensemble de son œuvre orwellienne… comme vient le démontrer le montage minable sur la Syrie, ci-dessus.

Je dois rajouter que dans les années 46-49, jusqu’à la fin des années 60, ce sont les décisions prises au Club de Rome qui ont tout changé. L’Amérique était belle. Elle nous faisait envie avec ses réfrigérateurs modern styl, ses cadillacs roses, son coca et ses chewing-gum. Les Etats-Unis, c’était un modèle de dynamisme, de liberté et de façon de vivre, vu de l’extérieur. Une communication très organisée par les services spécialisés, mais ça marchait. En face, l’URSS était tout ce qu’on ne voulait pas vivre. Aujourd’hui, l’Empire est devenu odieux et ses supplétifs de l’Otan plus encore. Et dire que ce sont nos impôts qui financent ça !