« Ils m’ont traité de mécréant et d’ imam des juifs »

Quatre jours après avoir pris position dans les colonnes du Parisien en faveur d’une loi interdisant la burqa dans les lieux publics, l’imam de Drancy et président de la Conférence des imams, Hassen Chalghoumi, a déposé plainte contre X hier après-midi pour violences volontaires et menaces de mort.

Selon ses dires, un groupe de 80 islamistes aurait fait irruption lundi soir dans sa mosquée, à l’heure de la prière, et se serait emparé du micro. « D’après ce que m’ont dit mes conseillers, car j’étais absent au moment des faits, il y a eu une bousculade. Ils m’ont traité de mécréant et d’ imam des juifs . Pour moi, ces insultes ont valeur de fatwa  (condamnation) . »
Les autorités ont pris l’affaire au sérieux car cet imam de 36 ans, connu pour ses prises de position médiatiques en faveur d’un « islam de France » et d’un rapprochement avec la communauté juive, a déjà été victime de représailles en 2006 et 2009. A sa demande, Hassen Chalghoumi est depuis hier sous protection policière. Sa mosquée est placée sous surveillance.
Hier, les réactions de soutien se sont succédé de la part des responsables des autorités. Une compassion qu’étaient pourtant loin de partager hier soir les fidèles de la mosquée de Drancy. A la sortie de la prière, ces derniers donnaient une tout autre version des faits.
Selon une vingtaine d’entre eux, présents lundi soir, seules une dizaine de personnes extérieures à la mosquée se seraient présentées pour rencontrer l’imam et lui demander des explications sur ses propos sur la burqa. « Nous étions une centaine à assister à la prière, explique un fidèle. Quelques-uns ont peut-être traité l’imam d’ imam des juifs , mais personne n’a proféré de menaces de mort. » Toujours selon ces témoins, « il n’y avait pas d’islamistes. La personne qui a pris le micro est un habitué de la mosquée, qui a même conduit la prière plusieurs fois. Et tous les fidèles ont pris part au débat. » Dans la communauté musulmane de Drancy, des voix s’élèvent pour contester la légitimité d’Hassen Chalghoumi. « Qu’il dénonce la burqa, pourquoi pas, mais pas au nom de notre mosquée, résume Malik. Ses récentes déclarations nous choquent. » « Ce n’est pas un imam, renchérit une jeune croyante. Il a la compétence administrative et peut s’exprimer comme président de l’association cultuelle, mais il n’a pas le savoir théologique. » Embarrassé, un responsable de l’association appelle au calme : « Ce débat sur la burqa crée beaucoup de tensions. Nous aimerions que le calme et la sérénité reviennent dans la maison de Dieu. »
Source: Le Parisien

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