Condamné à 3 ans de prison pour corruption et recherché par la Police, un maire guyanais reçu à l’Élysée

Ils étaient des dizaines d’élus locaux, ce jeudi soir à l’Elysée. Des maires, essentiellement, venus représenter le patrimoine historique français, tous reçus dans la salle des fêtes du Palais par le président Macron. 269 sites, dont 18 prioritaires, bénéficieront des subsides tirés des tout nouveaux lotos et tickets à gratter « mission patrimoine ». Et parmi ces derniers : la maison du receveur des douanes de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane), dont le maire (LR) Léon Bertrand avait spécialement fait le déplacement en métropole.

Problème : il est actuellement sous le coup d’une condamnation à trois ans de prison ferme, prononcée en 2017 par la cour d’appel de Basse-Terre (Guadeloupe) pour « corruption passive » et « favoritisme » dans la passation de marchés publics. A l’issue de l’audience, où cet ex-ministre délégué au tourisme du gouvernement Raffarin ne s’était pas présenté, un mandat de dépôt avait été délivré.

Pour permettre que Léon Bertrand soit appréhendé, et purge sa peine, ce mandat de dépôt aurait dû être transformé en mandat d’arrêt, ce qui n’a jamais été le cas. Léon Bertrand était donc libre de ses faits et gestes. En Guyane. Mais pas en métropole.

Car un mandat de dépôt entraîne l’inscription au fichier des personnes recherchées (FPR). « En pareil cas, cela clignote tout de suite en contrôlant le passeport, confie un officier de la police aux frontières (PAF). En l’absence de mandat d’arrêt, on interpelle l’individu, et l’on avise le tribunal qui a prononcé la condamnation pour connaître les suites à donner. » Pas ce jeudi matin.

Car, selon nos informations, consigne avait été donnée directement par le parquet de Créteil (Val-de-Marne) à la police aux frontières (PAF) d’Orly de ne pas faire de zèle, et de ne pas appréhender Léon Bertrand à son arrivée à l’aéroport. « Des consignes directes, et politiques, complète ce policier. On en a régulièrement, par exemple pour des people en délicatesse avec le fisc. »

Source : Le Parisien

1 commentaire concernant l'article “Condamné à 3 ans de prison pour corruption et recherché par la Police, un maire guyanais reçu à l’Élysée”

  1. Encore une belle preuve de notre justice « démocratique » à deux vitesses (au moins…) Le jugement hallucinant de M. Cahuzac en est la preuve vivante ! Pour le simple justiciable, c’est la prison immédiate. Qui se souvient encore de Sylvie Andrieux, député socialiste, qui a siégé durant près de 4 ans à l’assemblée nationale sous… bracelet électronique… Et ensuite seulement voilà sa tardive exclusion du parti, puis sa démission. « Selon que vous serez puissant ou misérable »… Rien n’a changé, rien ne changera… Sauf pour le bon peuple…

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