C’était un… 29 septembre

480 : Bataille navale de Salamine, qui marque un tournant dans l’affrontement entre la Grèce et l’Orient achéménide. Dix ans après Marathon, cette victoire, qui est suivie de celles de Platées et du cap Mycale, garantit le maintien de l’indépendance des cités grecques.

1435 : à Pavie, mort d’Isabelle (ou Isabeau) de Bavière, dans le dénuement le plus total. Née à Munich en 1371, elle avait épousé le roi de France Charles VI, et fut régente à plusieurs reprises. Elle lui fut une épouse infidèle, le livrant à la risée publique. Mère dénaturée, elle entendit faire passer la couronne de France au roi d’Angleterre, au préjudice du Dauphin, qu’elle fit déshériter.  Son fils, le roi Charles VII, exigea que ses obsèques fussent célébrées de nuit.

1567 : à Nîmes, massacre de quatre-vingts à quatre-vingt-dix catholiques (moines, clercs) par des émeutiers protestants le jour de la Saint-Michel, d’où le nom donné à l’événement (« Michelade »).

Michelade à Nîmes les 29 et 30 septembre 1567. Franz Hogenberg (1535-1590)

► on peut lire à ce sujet Le protestantisme assassin, petit livre qui remet les choses en place à propos des « guerres de religion ».

1916 : fin de la bataille de Verdun, remportée par les Français.

1933 : création officielle du Parti franciste, au cours d’un dîner parisien, par Marcel Bucard, héros de la Première Guerre mondiale, qui déclare vouloir « fonder un mouvement d’action révolutionnaire dont le but est de conquérir le pouvoir » et d’« arrêter la course à l’abîme ». À l’issue du repas, vers 23h, les participants défilent en chemise bleue et baudrier jusqu’à l’Arc-de-Triomphe, où ils prêtent serment bras tendu devant la tombe du Soldat inconnu : « nous jurons de mener à bien l’œuvre du francisme et d’accompagner la deuxième Révolution française pour la Paix, la Justice et l’Ordre ». D’inspiration fasciste, le mouvement  nationaliste ne donna ni dans l’antimaçonnisme, ni dans l’antijudaïsme, avant d’être dissous par le Front populaire en 1936.

1936 : le général Franco est élu par ses pairs chef d’État et général des Armées.

1988 : Jean-Marie Le Pen nomme Bruno Mégret délégué général du Front national.

1989 : mort, à Paris, de l’avocat et homme politique français Jean-Louis Tixier-Vignancourt, à l’âge de 81 ans. Il fut la figure emblématique de la droite nationale des années 1960.

Tixier-Vignancourt en 1965

Né dans une famille patriotique notable et respectée des Basses-Pyrénées (son grand-père maternel en avait été député puis sénateur), il fut militant de l’Action française, avant de prendre dans les années 30 un recul pragmatique avec le monarchisme, et de s’engager dans les Croix de feu du colonel de la Rocque, qui suscitaient alors un fort engouement populaire ; il était partisan de l’union des nationalistes et nationaux face au Front populaire.
Ayant conquis son siège de haute lutte, il devint, à 29 ans, l’un des plus jeunes députés de sa législature.

Après la défaite de 40, il se rangea derrière le Maréchal, voyant en lui non seulement une protection face à l’Allemagne, mais aussi le garant d’un régime renouant avec les racines spirituelles et historiques de la France, dégagé du parlementarisme et de l’idéologie des Lumières.
Il fut alors nommé secrétaire général adjoint auprès du ministre de l’Information, jusqu’en février 1941, ne souhaitant alors pas faire partie du gouvernement Darlan, par hostilité à la Collaboration, tout en restant fidèle au Maréchal.

Il acquit à partir de 1950 une grande renommée d’avocat, par sa finesse argumentaire, son talent consommé de procédurier, son habileté tactique, l’autorité de sa voix, et l’effet agréable produit par les références historiques et littéraires de ses plaidoiries. Il obtint avec habileté, en avril 1951, l’amnistie de Louis-Ferdinand Céline.

N’ayant rien abandonné de ses idées et de l’action politique, il cofonda en 1953 le Rassemblement national français, qui ne se développera pas. Contrairement à la plupart des groupements nationalistes du moment, Tixier – bien que méprisant toujours le système démocratique – maintient l’idée que c’est pas le combat électoral que les choses peuvent avancer.
Il parvint à être élu député des Basses-Pyrénées lors des législatives de 1956, grâce au double appui d’une fraction de la droite modérée locale et du mouvement Poujade, mais est évincé lors du raz-de-marée gaulliste de 1958.

Naturellement défenseur de l’Algérie française, il participa à la création d’un « Front national pour la défense de l’Algérie française », avant de défendre au tribunal Salan et d’autres rebelles, tels que les accusés de la « semaine des barricades » en 1960.
Le 23 mai 1962, à l’issue d’une plaidoirie qui demeurera dans toutes les mémoires, il évita au général Salan, chef de l’OAS, la peine de mort, à la fureur de De Gaulle. En 1963, il plaida en faveur de Bastien-Thiry et de ses compagnons, dans l’affaire de l’attentat du Petit-Clamart.

Persévérant dans sa volonté de fédérer les nationalistes en une grande formation politique apte à peser dans l’opinion et les urnes, Tixier-Vignancour mit sur pied en 1964 une « Association pour le soutien de la candidature d’opposition nationale à la présidence de la République », composée d’une fédération de comités régionaux, bientôt appelés « Comités Tixier-Vignancour » en vue de l’élection présidentielle de décembre 1965. Le responsable de ses comités et de sa campagne ne fut autre que le jeune Jean-Marie Le Pen.
Tixier ambitionnait de grouper autour de sa candidature tous les nationalistes, mais aussi l’aile la plus conservatrice de la droite républicaine (celle du Centre national des Indépendants et Paysans, de Pinay), les opposants à l’indépendance algérienne, les centristes les plus modérés (radicaux de la vieille école, démocrates-chrétiens conservateurs) et les plus droitiers des catholiques. En somme, il espérait rallier tous les anti-gaullistes de la droite et du centre.
Il se montra donc consensuel et tint un discours modéré, et annonça par exemple que s’il était élu, il choisirait pour Premier ministre Gaston Monnerville, président du Sénat, Guyanais, radical (donc indiscutablement démocrate) et anti-gaulliste notoire.
Dès l’été 1965, il commença, tambour battant, sa campagne présidentielle avant tous ses concurrents, avec notamment à sa « caravane des plages », conçue pour solliciter les électeurs sur les lieux de leurs vacances, et se dépensa en négociations, en discours et en meetings.

Mais le résultat fut plus que décevant : lors du premier tour de l’élection présidentielle (5 décembre 1965), T-V, comme on l’appelait désormais, ne récolta que 5,2 % des suffrages exprimés, arrivant en quatrième position derrière Ch. De Gaulle, Mitterrand et Lecanuet.
Des analyses considèrent que les causes de cet échec tinrent aux éléments suivants :
– ralliement spontané de la vieille droite conservatrice à De Gaulle, même si elle le critiquait sur bien des points.
– candidature de Lecanuet, qui draina l’immense majorité des voix centristes, y compris les moins progressistes.
– fait que Tixier, qui était pourtant excellent avocat et dont la magnifique voix portait devant les tribunaux, fut terne et fade à la télévision.
– organisation tixiériste elle-même. : T-V a, en effet, confié la direction de ses comités et de sa campagne électorale à Jean-Marie Le Pen, en lequel il voyait un espoir pour l’avenir du nationalisme (il l’aida d’ailleurs financièrement pour son activité éditoriale, et fut le parrain de sa première fille, Marie-Caroline en 1960). Or, Jean-Marie Le Pen, alors jeune, était le partisan et le maître d’œuvre d’une campagne nationaliste offensive opposée à l’attitude conciliatrice et consensuelle de T-V, dont les discours lui paraissaient tièdes. JMLP imprima souvent, disent certains, à la campagne de Tixier-Vignancour une ligne « radicale » qui ne pouvait que rebuter les centristes comme les notables de la droite modérée et les catholiques.

Cruellement affecté par cet échec, Tixier se reprend vite. Le 25 janvier 1966,il lança une nouvelle formation, l’Alliance républicaine pour les Libertés et le Progrès (ARLP), avec diverses personnalités, telles que Raymond Le Bourre, Raymond Bourgine ou Jean-Robert Thomazo.
Mais l’ARLP ne décolla pas. La grande majorité des nationalistes la boudèrent, et les hommes de la droite modérée ne la rejoignirent pas davantage. Elle ne trouva comme allié que le « Rassemblement européen pour les Libertés » du jeune Dominique Venner, pourtant guère considéré comme « modéré ». Les deux partis s’unirent pour les législatives des 5 et 12 mars 1967 et élaborèrent un programme commun de gouvernement en décembre 1966, mais là encore, ce fut l’échec électoral, avec 0,87 % des suffrages exprimés en mars 67.

En désespoir de cause, Tixier envisagea alors, en 1973, une fusion de ce qui restait de l’ARLP avec les Républicains indépendants et le centre Démocrate de Lecanuet, lesquels récusèrent sa proposition. Ces échecs de sa stratégie de modération et de rapprochement avec la droite républicaine et le centre l’incitèrent à revenir à un positionnement nationaliste plus traditionnel, c’est-à-dire de franche opposition au système et à la majorité présidentielle.

Si, pour des raisons personnelles, il ne goûta guère la constitution, en octobre 1972, du Front national de Jean-Marie Le Pen, il souscrivit, en revanche, avec enthousiasme, à la création du Parti des Forces nouvelles (PFN), fondé par Alain Robert, François Brigneau, Roland Gaucher, Pascal Gauchon et autres le 9 novembre 1974 : un nouveau parti partisan d’un pouvoir fort sans être fasciste, du retour à l’ordre – ébranlé par la vague individualiste et contestatrice des sixties et les séquelles de mai 1968 –, résolument hostile à la gauche, mais aussi à la « société libérale avancée » de Giscard d’Estaing avec ses innovations sociétales.
En 1978, Tixier-Vignancour accepta de devenir le porte-parole du PFN, et, l’année suivante, il fut sa tête de liste aux premières élections européennes au suffrage universel. Mais le PFN ne progressa pas, et fut vite dépassé par le Front national de JMLP, que Tixier-Vignancour ne salua pas, peu convaincu par l’aptitude de son ancien collaborateur à conquérir le pouvoir.
Il rentra alors dans l’intimité domestique. Veuf en 1982, il épousa en secondes noces Jacqueline Lecronier, le 2 mars 1988, et s’éteignit à son domicile parisien le 29 septembre 1989, à 82 ans.

► On peut lire à son sujet un ouvrage consacré Jean-Louis Tixier-Vignancour et la campagne de 1965.

Archive video d’un discours télévisé de Tixier-Vignancourt durant la campagne de 1965 :

Et un entretien télévisé à la même époque :

Source : Ephémérides nationalistes et Métapedia

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