C’était un… 30 juillet :

1784 : mort, dans la nuit du 29 au 30, de l’encyclopédiste Denis Diderot, né en 1712. Il aura beaucoup œuvré pour la déchristianisation et la préparation de la Révolution française.

► sur ce thème, on pourra lire par exemple :  Le Siècle des Ténèbres d’Alain Pascal et L’homme rétréci par les Lumières de Xavier Martin.

1791 : abolition par décret, sans l’avis du souverain, de tous les ordres de chevalerie, toutes corporations, toutes décorations, tout signe extérieur supposant des distinctions de naissance. L’Assemblée nationale se réserve le droit de créer par la suite une décoration nationale unique. Signé du seul ministre de la Justice, le décret est promulgué le 6 août.

1830 : nostalgique d’une monarchie traditionnelle, Charles X, qui avait dissous le 26 la Chambre à majorité libérale, élue le 3 juillet, est renversé par la foule qui s’était révoltée deux jours auparavant (insurrection nommée abusivement « les trois glorieuses »). Il abdique. Une monarchie bourgeoise et libérale lui succèdera – avec à sa tête Louis-Philippe, le « roi banquier » – qui sera balayée à son tour en 1848.

1893 : établissement du protectorat français sur le Laos.

1904 : rupture diplomatique, entre la France et le Saint-Siège, sous l’influence du président du Conseil, le « petit père Combes », anticlérical forcené et franc-maçon patenté.

1932 : l’Italie fasciste gagne douze médailles d’or aux jeux olympiques de Los Angeles et se classe 2e derrière les Etats-Unis.

1940 : création des Chantiers de Jeunesse.

Une superbe affiche, qu’on imagine mal sous notre régime.

Le service militaire ayant été aboli dans les clauses de l’armistice, l’Etat français, sous l’égide du Maréchal Pétain, lança cette initiative sous le commandement du général de la Porte du Theil.
Elle se proposait « de donner aux jeunes hommes de France, toutes classes confondues, un complément d’éducation morale et virile qui, des mieux doués fera des chefs et de tous des hommes sains, honnêtes, communiant dans la ferveur d’une même foi nationale ».
Dans un premier temps, les jeunes hommes de la zone libre et de l’Afrique du Nord française en âge (20 ans) d’accomplir leurs obligations militaires y étaient incorporés pour un stage de six mois.
Ils vivaient en camps près de la nature, à la manière du scoutisme et accomplissaient des travaux d’intérêt général, notamment forestiers. L’ambiance était paramilitaire, le sens de la hiérarchie et du respect des chefs très développé, et bien sûr les valeurs de la Révolution nationale imprégnaient cette œuvre participant à l’effort de redressement national.

Relativement coupés des influences politiques (de la « Résistance » comme des partis collaborationnistes), les Chantiers étaient aussi vus par certains à Vichy comme le fer de lance d’une future armée qui pourrait éventuellement servir à libérer le territoire de l’Occupant. Par la suite, ils fournirent d’ailleurs aux forces alliées de nombreux hommes (pour autant souvent restés maréchalistes).

► sur ce thème : le CD consacré par le chœur Montjoie saint Denis aux Chantiers de jeunesse.

1943 : dernière exécution (par la guillotine) d’une avorteuse. Marie-Louise Giraud avait pratiqué des dizaines de meurtres d’enfants in utero, dont l’un fut fatal à la mère.
L’Etat français (« régime de Vichy ») avait qualifié à nouveau l’avortement de crime (plutôt que de délit) par une loi de 1942. Mais outre M-L. Giraud, seule une autre personne – un homme – fut exécutée.