Jacques Chirac, l’un des pires chefs d’État qu’ait connus la France

Alors qu’un déluge de larmoiements républicains souvent hypocrites ne va pas cesser pendant plusieurs jours, il nous semble utile d’équilibrer un peu la présentation de l’œuvre de Jacques Chirac. En ayant une pensée pour les victimes de sa politique.

Masque du démon Ôbeshimi (théâtre traditionnel japonais), datant du XVIIIe.

Jacques Chirac, qui vient de mourir à l’âge de 86 ans après avoir pu échapper aux tribunaux pour sénilité réelle ou feinte, fut Premier ministre de la France (1974-1976 et 1986-1988), longtemps maire de Paris et président de la République de 1995 à 2007.
Sachant se rendre aimable auprès du grand public en serrant des pinces, sifflant des bières et tâtant le derrière des vaches au salon de l’agriculture, il laisse néanmoins derrière lui un bilan catastrophique, se faisant élire comme homme de droite et menant une politique de gauche.

Nous pouvons signaler sommairement et de façon non exhaustive quelques points :

► en 1976 : le regroupement familial qui a transformé une immigration temporaire de travail en une immigration de peuplement et d’ayants-droit sociaux mettant ainsi en œuvre une politique de Grand Remplacement.
Chirac osera, en 1998, profitant de la coupe du monde de football : « La France n’est pas gauloise, elle est plurielle ».

► La dette publique de la France passant de 600 à 1200 milliards d’euros (de 1995 à 2007 seulement).

► Les affaires des HLM de Paris, des emplois fictifs de la Mairie de Paris, de la cassette Méry (financement du RPR), Clearstream…
La mansuétude de la police et de la justice à son égard pourrait être très étonnante pour un naïf démocrate.
Même Sarközy, qui sait de quoi il parle, ne put s’empêcher de dire : « Franchement, je n’ai jamais vu un type aussi corrompu. »

► Un européisme forcené (doublé d’un militantisme pour l’entrée de la Turquie dans l’UE). Il milita pour le traité de Maastricht et fit basculer le vote en faveur de celui-ci.  Il fit abandonner à la France sa monnaie multiséculaire (et donc son indépendance monétaire et budgétaire) en passant à l’euro, « une chance qui nous apportera plus de choix dans nos achats, des prix plus bas, de nouvelles possibilités d’investissements et donc d’emplois », etc.

► En 1986, le serment devant le B’nai Brith (franc-maçonnerie interdite aux non juifs) et caché aux Français, de ne jamais s’allier au Front national, laissant un boulevard à la gauche. La « lutte contre l’extrême-droite » – il haïssait les nationalistes – sera son seul vrai combat. « On est un des rares pays dans lequel l’extrême droite n’est pas au pouvoir, et ça, c’est l’héritage le plus important de Jacques Chirac », dit son ministre et ami Jacques Toubon.

► son refus de lutter contre la globalisation des marchés, qui laissera le champ libre aux multinationales, aux trans-nationales, aux entreprises ayant leur siège social dans les paradis fiscaux des îles caraïbes.

► la fin du service militaire.

► La fermeture de la presque totalité des industries de fabrications textiles et bientôt métallurgiques françaises.

► En 1999, l’agression et le bombardement de la Serbie pour lui arracher le Kosovo et le livrer aux islamistes.

► La baisse promise sur l’impôt sur les revenus oubliée au profit d’une augmentation sur la TVA, le Foncier, la taxe d’habitation, les charges patronales, salariales… Et la création en 1975 de la taxe professionnelle ruineuse pour les entreprises et donc pour l’emploi.

► La prolifération des radars, nouvelle manne financière taxant routiers et commerciaux ou le contribuable qui part ou rentre de son travail.

► La suppression du Lundi de Pentecôte, en s’interrogeant dans le même temps sur l’opportunité d’accorder un jour de congé pour les fêtes musulmanes.

► On lui doit en 1975 la loi Veil qui tue légalement plus de 200 000 enfants français par an dans le ventre de leur mère (plus de huit millions depuis 1975 !)

► en 1995 : la condamnation de la France en tant que telle pour les déportations des juifs sous l’Occupation. Ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait voulu faire, Chirac l’a fait sans honte et sans hésitation : condamner solennellement le pays dont il présidait officiellement aux destinées.
Sur ce thème et pour remettre les choses à l’endroit, on pourra lire l’excellent livre du colonel Le Pargneux : Pétain – De Gaulle, une autre vision de l’histoire.

► « Les racines de l’Europe sont aussi musulmanes que chrétiennes » (Élysée, 28 oct. 2003)

► En réalité laïcard rad-soc, il osa affirmer : « il n’y a pas de loi morale au-dessus de la loi civile », se plaçant ainsi en héritier de la Révolution française et dans une perspective totalitaire.

Nous vous proposons de relire l’éditorial de Jérôme Bourbon paru dans  Rivarol en octobre 2016 :

« Depuis une dizaine de jours les gazettes et le Tout Paris Tout Pourri ne parlent avec émotion et sanglots dans la voix que de la prochaine disparition de Jacques Chirac, l’ex-président de la République étant paré de toutes les vertus et considéré par les sondeurs comme l’homme politique le plus populaire, le plus aimé des Français. Une enquête d’opinion indique même que 83 % des Français auraient gardé un bon souvenir des années Chirac. Si ces chiffres disent vrai, et il est bien possible que ce soit le cas, cela ne plaide pas en faveur de la lucidité et du bon sens d’un peuple manipulé, anesthésié, content d’être cocufié. Car d’évidence, ainsi que l’a souvent déclaré Jean-Marie Le Pen et comme l’aurait dit également en privé Nicolas Sarkozy à son ex-conseiller Patrick Buisson qui publie cette semaine chez Perrin un livre intitulé La cause du peuple, « Chirac aura été le plus détestable de tous les présidents de la Ve République. » Et Sarkozy qui l’a bien connu et fréquenté assidûment pendant des décennies d’ajouter : « Franchement, je n’ai jamais vu un type aussi corrompu. Un jour, il a voulu me faire signer un contrat avec l’Arabie saoudite. Je me demande encore comment il a osé me mettre ça sous le nez. Il en a tant fait qu’il était fatal que ça lui pète à la gueule. J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi méchant et avide. »

Evidemment la révélation de tout le mal — fondé — que Sarkozy pense de Chirac, si elle n’est en rien une surprise pour les observateurs attentifs de la vie politique, tombe plutôt mal pour l’ex-Elyséen à un moment où Chirac semble proche de sa fin et où l’ex-maire de Neuilly a besoin pour l’emporter aux primaires d’un maximum de voix, dont celles des chiraquiens. Cela s’ajoute aux révélations de Mediapart d’Edwy Plenel sur le financement par Kadhafi de la campagne présidentielle de 2007 de Sarkozy, ce qui rend d’autant plus abjecte la façon dont l’ex-chef de l’Etat s’est débarrassé en 2011 de son bienfaiteur. Toutefois il ne faut pas être dupe : l’offensive médiatique actuelle contre Sarkozy, la mise sur le devant de la scène de dossiers anciens dont tout le monde a déjà entendu parler ne doivent rien au hasard. A quelques semaines de primaires cruciales, le Système a manifestement choisi d’imposer Juppé qui apparaît en effet comme un homme beaucoup plus sûr, beaucoup plus malléable pour obéir aux desiderata des cénacles mondialistes que Sarkozy qui est jugé plus instable, plus fantaisiste, plus virevoltant, moins prévisible.

En tout cas, Juppé a tout de suite vu l’avantage qu’il pourrait prendre à la suite de la médiatisation des graves problèmes de santé de Chirac. Il espère en effet capitaliser sur l’émotion populaire alimentée par les media et se présente donc comme le fidèle disciple et l’héritier naturel de l’octogénaire. Ce qui n’est d’ailleurs pas faux, Chirac ayant dit de Juppé qu’il était « le meilleur d’entre nous ». C’est en effet Juppé que le Corrézien imposa comme secrétaire général du RPR en 1988, c’est le même Juppé qu’il soutint en 1990 face au tandem Pasqua-Séguin qui dénonçait la dérive technocratique du mouvement néo-gaulliste sous la houlette de Juppé, c’est encore cet énarque prétentieux qui fut à la manœuvre, téléguidé par Chirac, pour empêcher toute alliance, même purement locale, même de simple désistement, entre le RPR et le Front national, c’est tout naturellement Juppé que Chirac choisit comme Premier ministre lorsqu’il accéda en 1995 à la magistrature suprême, c’est encore ce même Juppé qu’il imposa comme président de l’UMP (Union pour un mouvement populaire), parti unique de la droite et du centre qu’il porta sur les fonts baptismaux pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2002. Et c’est le fidèle Juppé qui fut condamné à la place de Chirac pour les emplois fictifs de la mairie de Paris, ce qui ouvrit alors un boulevard à Sarkozy, le maire de Bordeaux étant condamné à une peine d’inéligibilité et devant se mettre provisoirement en retrait de la vie politique.

L’élection de Juppé à la présidence de la République en mai 2017 serait évidemment une revanche éclatante pour le clan Chirac qui déteste Sarkozy et qui se reconnaît bien davantage en Hollande. Chirac n’avait-il pas révélé, lors d’un déplacement en Corrèze, qu’en 2012 il voterait pour François Hollande ? Après tout les deux sont foncièrement des radicaux socialistes, des philo-maçons, des professionnels de la politique politicienne. A l’exception de Bernadette qui a déjà indiqué sa préférence pour le compagnon de Carla Bruni — mais on le sait, les relations entre Jacques et Bernadette n’ont jamais été au beau fixe —, tout le clan Chirac est pour Juppé.

Pour avoir une petite idée de ce que donnerait un Juppé à la tête de l’Etat, il convient donc de se remémorer le bilan calamiteux de Chirac comme Premier ministre, puis comme président de la République. On lui doit en 1975 la loi Veil qui tue légalement plus de 200.000 enfants français par an dans le ventre de leur mère (plus de huit millions depuis 1975 !), en 1976 le regroupement familial qui a transformé une immigration temporaire de travail en une immigration de peuplement et d’ayants-droit sociaux mettant ainsi en œuvre une politique de Grand Remplacement, en 1975 la création de la taxe professionnelle ruineuse pour les entreprises et donc pour l’emploi, en 1996 la fin du service militaire obligatoire coupant le lien entre l’armée et la nation, en 1996 la fin des essais nucléaires mettant en danger l’indépendance de la France, en 1995 la condamnation de la France en tant que telle pour les déportations des juifs sous l’Occupation (Chirac payait là sa dette électorale à la communauté juive en général, ainsi que l’avait dit Jean-Marie Le Pen, et à Klarsfeld en particulier). Ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait voulu faire, Chirac l’a fait sans honte et sans hésitation : condamner solennellement le pays dont il présidait officiellement aux destinées.

Chirac est tout sauf un homme intellectuellement et politiquement courageux. Piètre orateur (il lisait sans talent ses discours écrits par d’autres sur un prompteur), très mauvais débatteur, politicien sans foi ni loi et sans aucune conviction (il a mis vingt ans durant la capitale de la France en coupe réglée pour assouvir son ambition présidentielle. C’est en effet un système mafieux qui lui permit d’accéder à la magistrature suprême, plus son allégeance à la synagogue), il faut se souvenir du discours dithyrambique qu’il avait tenu à l’Elysée pour le 275e anniversaire de la franc-maçonnerie en France. Chirac s’est opposé constamment à la reconnaissance des racines chrétiennes de la France et de l’Europe, a déclaré en 1995 qu’il était opposé à une loi morale s’imposant à la loi civile, se rangeant donc du côté de Créon contre Antigone. Il est l’instigateur de quasiment tous les traités qui ont détruit pan après pan tous les attributs de souveraineté de notre pays : Acte unique, Amsterdam, Nice, Constitution européenne. Et c’est son engagement militant en faveur de Maastricht, à la fin de la campagne référendaire, qui permit in fine au oui de l’emporter le 20 septembre 1992, ce qui entérina la fin de notre monnaie nationale et réduisit donc considérablement  nos marges de manœuvre budgétaires.

Ayant dit un jour qu’il n’avait « qu’une haine au monde, le fascisme », il tint parole. En diabolisant trente ans durant la droite nationale. En reprenant à son compte les pires calomnies et en jetant sur elle les plus violents anathèmes. En accordant le statut d’ancien combattant aux Brigades internationales dès son arrivée à l’Elysée, montrant ainsi qu’il était resté fidèle au jeune homme qui vendait à la criée l’Humanité et signait l’appel de Stockholm. En reprenant sur Vichy et sur le maréchal Pétain tous les mensonges qui se sont aujourd’hui médiatiquement imposés.

Nous ignorons à l’heure où nous écrivons ces lignes si Chirac s’éteindra dans les jours qui viennent, s’il est déjà ou non cliniquement mort (les plus folles rumeurs ont couru à ce sujet) ou si au contraire sa douloureuse fin de vie se prolongera bien davantage mais s’il venait à disparaître nous ne participerons nullement aux hommages vibrants qui ne manqueront pas de se multiplier tant à gauche qu’à droite de l’échiquier politique. Face à un homme profondément corrompu qui aurait dû finir sa vie en prison et être définitivement inéligible, un piètre politicien soumis aux lobbies les plus puissants et les plus détestables, un débauché notoire qui paye aujourd’hui dans sa chair tous ses vices, un  individu sans idéal, sans colonne vertébrale, prêt à toutes les trahisons, de Chaban à Giscard, pour sa seule ambition présidentielle, un homme inculte et malfaisant, n’ayant aucune sincérité, aucune authenticité, aucun honneur, aucun génie, nous garderons l’œil sec. Et nous n’avons que mépris pour tous ces militants de droite qui pendant des décennies ont vu en lui l’homme providentiel, scandant jusqu’à s’époumonner des « Chirac, Chirac » (il n’y a décidément rien de plus débile et manipulable qu’un militant lambda, la bêtise en politique donne une idée de l’infini !), croyant placer à la tête de l’Etat un digne descendant de nos rois alors qu’ils soutinrent un vil et médiocre laquais de la finance internationale, du mondialisme nomade et du lobby judéo-maçonnique. »

Jérôme Bourbon