Serbie : victoire du candidat populiste à la présidentielle

Démentant les sondages, Tomislav Nikolic a devancé le président sortant Boris Tadic au deuxième tour de l’élection présidentielle en Serbie ce dimanche.

Il a obtenu 50,21% des voix contre 46,77% pour Boris Tadic, selon les derniers résultats partiels présentés par la Commission électorale centrale.

Il est présenté de façon exagéré comme « nationaliste » dans les médias : on devrait plus raisonnablement le qualifier de populiste.
En effet, il y a quelques années, Nikolic était vice-président du « Parti radical serbe » (SRS, le parti nationaliste serbe) et le dirigeait. Le parti était alors présidé théoriquement parVojislav Seselj – qui croupissait (et croupit toujours) dans les prisons de la Haye (TPIY).  Nikolic fut alors véritablement nationaliste et donc hostile à l’Union européenne, mais les choses ont changé.

En 2008, Nikolic fut mis en minorité, au sein du parti qu’il dirigeait par procuration, sur la question de l’Union européenne à laquelle il voulait s’ouvrir. Démissionnant alors, il fit scission et créa le « Parti progressiste serbe » (SNS), qui connut un vif essor et qui l’emporte aujourd’hui.
Au premier tour, Nikolic avait obtenu 25% des voix, tandis que la candidate du SRS (l’épouse de Seselj) n’obtenait que 3,78%.

Tomislav Nikolic a immédiatement tenu à rassurer quant à l’option européenne de son pays : «La Serbie maintiendra sa voie européenne (…) Ce scrutin n’a pas porté sur qui conduira la Serbie vers l’UE mais sur qui résoudra les problèmes économiques créés par le Parti démocratique» (DS) de Boris Tadic, a-t-il déclaré.

Les larges promesses de l’Union européenne quant à un soutien économique et une amélioration matérielle de la Serbie ont séduit malheureusement beaucoup de Serbes qui mettent leur patriotisme, pourtant encore solidement ancré, sous le boisseau.

Reste que la victoire de Nikolic est une plutôt bonne nouvelle pour les Serbes du Kosovo-Métochie, le nouveau président semblant vouloir rester ferme sur ce sujet qui a toujours été un point d’achoppement avec l’Union européenne et autres institutions mondialistes favorables à un Kosovo indépendant et albano-musulman.