Pourquoi l’Église est si prudente sur les miracles

70 miracles ont été répertoriés à Lourdes. C’est à la fois beaucoup – puisque, par définition, ces guérisons « inexplicables » n’auraient pas dû avoir lieu – et peu : « seulement » 70, alors qu’en 160 ans, 7 200 guérisons ont été signalées et que quelque 2 millions de pèlerins se rendent chaque année pleins d’espoir dans la grotte des Hautes-Pyrénées.

À Lourdes, chaque signalement de guérison est d’abord pris avec des pincettes. Cette méfiance remonte au XVIIIe siècle. Dès 1735, le cardinal Lambertini donne une définition pour le moins contraignante du phénomène : « Le miraculé doit guérir instantanément et durablement d’une maladie incurable et non psychologique. » La crainte ? une épidémie de phénomènes paranormaux et un « illuminisme dangereux », comme le confiait au Point en 2008 le père Laurentin, auteur d’un Dictionnaire des apparitions de la vierge. Ce refus de l’irrationnel dans la reconnaissance des miracles a conduit l’Église à collaborer étroitement avec… la médecine.

En 1884, elle met en place à Lourdes un bureau des Constatations médicales composé de médecins croyants et non croyants afin d’authentifier scientifiquement les guérisons issues de la fameuse source. Afin de compléter l’enquête médicale, le Comité médical international de Lourdes (CMIL) est fondé en 1925. Ainsi, trois grandes étapes ponctuent la reconnaissance du miracle : les deux premières sont menées par la sphère médicale, et la dernière est une investigation menée par le diocèse d’origine de la personne présumée « miraculée », afin d’établir les circonstances précises de la guérison. À l’issue de ces trois enquêtes, le caractère « imprévu, instantané, complet, durable et inexpliqué de la guérison » tel qu’analysé par le comité médical de Lourdes dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP) accrédite le miracle.

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2 commentaires concernant l'article “Pourquoi l’Église est si prudente sur les miracles”

  1. « De 1858 à 1972, à Lourdes:
    Рgu̩risons miraculeuses reconnues par les autorit̩s m̩dicales: 34
    – guérisons miraculeuses constatées par les autorités religieuses:72 – accidents mortels de circulation sur la route du pèlerinage: 4272 »
    Michel Audiard

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