Le nonce apostolique à Damas est sans nouvelle du père Mourad, enlevé jeudi dernier

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Mgr Mario Zenari, nonce apostolique – c’est-à-dire l’ambassadeur du Saint-Siège – à Damas, a accordé un entretien à Asia News, agence d’informations des Œuvres pontiticales missionnaires.

Le nonce y avoue qu’on ne sait absolument rien sur la situation du Père Mourad, ni vraiment qui l’a enlevé : « Qui l’a fait ? Des extrémistes musulmans, des terroristes, l’État Islamique, des bandits de droit commun, le Front Al-Nosra ? Vous avez le choix. C’est à chacun de le deviner (…) N’oublions pas les deux évêques [orthodoxes] et les quatre prêtres qui ont disparu [en Syrie] au cours des quatre dernières années. Le total des disparus s’élève à 20 000. Sur les 200 000 personnes qui ont perdu la vie, quatre étaient des prêtres (…) Je pense que l’archéparchie d’Homs, la patriarcat et la communauté de Mar Moussa ont activé tous leurs réseaux pour entrer en contact avec les ravisseurs, mais sans succès jusqu’à présent (…) [Le Père Mourad] a été enlevé à son monastère [Mar Elia] jeudi, il y a deux jours. Il était la cible, ils sont venus pour lui.

L’endroit se situe à 140 km de Damas sur la route de Palmyre (…) Je suis vraiment désolé de l’enlèvement du Père Jacques Mourad. Je le connais très bien. C’est un excellent prêtre de l’éparchie syriaque catholique d’Homs et un moine à Mar Moussa, la même communauté que celle du Père Dall’Oglio [enlevé en juillet 2013 et dont on est sans nouvelles sinon de nombreuses rumeurs qui le tiennent pour mort] C’est difficile de trouver des mots pour décrire la situation dans le pays.

Nous devons lutter contre le pessimiste et demeurer confiants ».

Des informations non confirmées, selon Asia News, affirment que « le diacre Boutros Hanna » a été enlevé en même temps que le Père Mourad.

Le nonce apostolique ne confirme ni n’informe, il se contente de préciser qu’un jeune homme « qui avait entendu du bruit est descendu voir ce qui se passait et a aussi été emmené dans la voiture avec le Père Mourad ».

Un chaos dans lequel l’ennemi n’a plus de visage très distinct, largement encouragé par les dirigeants occidentaux, comme précédemment en Irak…