Le CRIF veut interdire Rivarol !

Editorial de Jérôme Bourbon dans le dernier numéro de Rivarol :

« Jeudi dernier l’on pouvait lire sur le site officiel du Conseil représentatif des institutions juives de France une tribune d’un certain Marc Knobel intitulée «  Rivarol, ce journal obscène », pas moins, et appelant non seulement à un procès contre nous pour injure publique et provocation publique à la haine envers les juifs mais exigeant des pouvoirs publics l’interdiction du journal, en tout cas au moins son interdiction à la distribution et à la vente dans les kiosques, ce qui revient de toute façon à tuer le journal. Nous publions en page 2 de ce numéro l’intégralité de cet appel à la répression contre le doyen des hebdomadaires de l’opposition nationale car il est révélateur de l’hystérie d’une coterie qui ne souffre plus que puisse s’exprimer la moindre voix discordante, aussi modeste soit-elle.

Il est faux de prétendre que nous avons injurié qui que ce soit ni appelé à la haine. L’expression qui a tant fait bondir certains représentants autoproclamés de la communauté juive, « l’insupportable police juive de la pensée », ainsi que nous l’avions explicitement indiqué, n’est pas de nous mais de l’historienne et éditorialiste juive Annie Kriegel (1926-1995) qui, le 3 avril 1990, dans Le Figaro, s’était fermement opposée au vote d’une loi créant un délit de révisionnisme : « En confiant au pouvoir judiciaire la tâche détestable de paraître traquer le délit d’opinion et d’expression, en espérant de la concurrence entre organisations “antiracistes” une obsessionnelle chasse aux sorcières qui présente les mêmes excès que n’importe quelle chasse de cette nature, en s’abritant derrière des institutions juives inquiètes pour légitimer une insupportable police juive de la pensée, Michel Rocard (NDLR : qui était alors Premier ministre de François Mitterrand) devrait s’interroger en conscience s’il ne se prête pas à une assez répugnante instrumentalisation des concepts de racisme et d’antisémitisme en vue d’objectifs peu avouables. » Or Annie Kriegel peut difficilement être taxée d’antisémitisme, non plus qu’Eric Zemmour, que nous avions également cité, et qui avait de manière intellectuellement honnête et courageuse, dénoncé, à propos de l’affaire Dieudonné, « le partenariat communautariste » entre le CRIF et le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

 

Il est trop facile de crier à l’antisémitisme dès que l’on se permet de critiquer, avec des arguments étayés, le comportement d’un certain nombre de dirigeants de la communauté juive ou que l’on se moque dans des sketches d’attitudes en effet révoltantes. Cette accusation universelle d’antisémitisme est très commode car cela permet de disqualifier sur le plan politique, social et, espèrent-ils, administratif et judiciaire tous ceux qui refusent de s’en laisser conter et de passer sous les fourches caudines d’un certain lobby. Critique-t-on Israël pour son inhumanité à l’égard des Palestiniens, l’on est antisémite. S’interroge-t-on sur la légitimité historique et politique d’un Etat qui s’est imposé par la force et qui met à feu et à sang le Proche-Orient depuis des décennies, l’on est antisémite. S’oppose-t-on à une législation d’exception qui interdit aux historiens d’étudier sans tabou et en toute liberté tous les événements de la Seconde Guerre mondiale, l’on est antisémite. S’étonne-t-on d’une décision de circonstance prise de toute urgence par le Conseil d’Etat à la demande du gouvernement et qui tourne soudainement et brutalement le dos à une jurisprudence antérieure et à toute la tradition du droit public français et se scandalise-t-on que cette décision soit prise par un seul magistrat qui se trouve être de surcroît l’arrière-petit-neveu du capitaine Dreyfus, et qu’il est donc en quelque sorte juge et partie, l’on est antisémite.

En criant ainsi au loup sans raison, le CRIF sera responsable d’une éventuelle montée de l’antisémitisme dans la population car s’en prendre ainsi à un humoriste, perquisitionner tous ses domiciles et son théâtre au moment même où Hollande répudie officiellement sa maîtresse (Trierweiler, pas Gayet !) par un communiqué laconique (le droit de répudiation fait-il son grand retour ?), le placer en garde à vue ainsi que sa compagne, vouloir sa mort sociale, le traquer sur le plan fiscal, administratif et judiciaire, interdire de manière préventive ses spectacles — comme il y a eu une guerre préventive en Irak contre les prétendues armes de destruction massive de Saddam Hussein, alors que les seules armes de destruction massive qui ont détruit et ravagé complètement la Mésopotamie étaient dans les faits celles des Américains et de leurs alliés —, vouloir interdire un hebdomadaire qui vient de souffler ses soixante-trois bougies ne peut qu’exacerber les antagonismes. Il devient en effet insupportable que la parole soit ainsi étouffée, la pensée contrôlée, le moindre geste épié. Au rythme où vont les choses, il deviendra désormais suspect de manger une banane, un ananas ou une quenelle et il faut faire très attention à la façon dont on agite le bras. Vers le haut, c’est un salut nazi, vers le bas, c’est un salut nazi inversé tout aussi répréhensible. L’on vit vraiment dans un monde d’aliénés.

Un nombre grandissant de Français semble commencer à s’en rendre compte. En témoigne notamment le succès dimanche dernier du jour de la colère où, selon la police du régime, 17 000 personnes ont bravé de fortes pluies pour dire leur mécontentement contre la pression fiscale, la destruction de la famille et de la morale naturelle, la persécution des automobilistes et des contribuables, la mise en cause des libertés fondamentales. Béatrice Bourges, l’une des organisatrices de cette manifestation qui avait répondu à nos questions la semaine dernière, a d’ailleurs commencé une grève de la faim, durcissant ainsi son opposition à un gouvernement qui sape les fondements de la civilisation, viole impunément le Décalogue et détruit nos libertés. A la fin de la manifestation, la police a encore procédé à de multiples interpellations musclées et à des gardes à vue, ce qui n’est pas une nouveauté, des CRS ayant gazé des enfants et des vieillards lors des manifestations contre le “mariage” homosexuel. Si Valls, ce sinistre Fouquier-Tinville, pouvait nous faire passer sous les roues de ses chars comme les communistes chinois à Tien An Men, le 4 juin 1989, il n’hésiterait pas !

 

Face à un pouvoir tyrannique qui ne souffre plus la moindre opposition, qui a matraqué les manifestants l’hiver dernier, qui a dissous cinq groupements de droite nationale, qui interdit des spectacles, il faut plus que jamais serrer les rangs car l’on peut s’attendre à tout. Nous prolongeons exceptionnellement les abonnements de Noël jusqu’à la fin du mois de février. Ceux qui ne peuvent payer en une fois peuvent nous envoyer plusieurs chèques que nous encaisserons aux dates que vous nous indiquerez. Profitez aussi du prélèvement automatique de 11 euros mensuels (voir le bulletin sur notre site ou le demander à nos bureaux), de l’abonnement numérique annuel à 80 euros, des abonnements de trois mois (36 euros), de six mois (64 euros) voire pour ceux qui le peuvent de deux ans (194 euros). Vous pouvez aussi renouveler par anticipation votre abonnement ou (vous) offrir des abonnements de soutien. Même si le pire n’est heureusement jamais sûr et que nous avons bien l’intention de nous battre, l’année s’annonce chaude voire brûlante. Comme à Verdun il nous faut tenir. Etre et durer, telle est la belle devise des parachutistes. Aidez-nous à durer car manifestement certains ont décidé de nous éliminer, au moins des kiosques. Et même si bien sûr nous aimons mieux mourir libre que vivre esclave, nous préférons quand même rester debout. »

Source Rivarol