C’était un… 28 juillet :

754 : Pépin le Bref, fils de Charles Martel et père de Charlemagne, est sacré roi des Francs, à l’abbaye royale de Saint-Denis, par le pape Etienne II, qui le proclame également « patrice des Romains ». Il est le premier roi de la dynastie des Carolingiens, prenant le trône au mérovingien Childéric III, trop faible pour le défendre.
Le pape, par cet acte, établit un lien étroit, mais continu, entre l’onction faite aux rois de l’Ancien Testament et celle des rois de la nouvelle dynastie.  C’est la fondation de la royauté sacrée française.
Le Saint-Siège s’en remet désormais pour sa sécurité essentiellement aux souverains francs.

Sacre de Pépin le Bref, par Francois Dubois, 1837.

1655 : à Paris, mort de Cyrano de Bergerac. S’il servit de modèle à Edmond Rostand, il n’en fut pas moins écrivain.

• 1794 : exécution de Robespierre, Saint-Just, Couthon, et d’autres robespierristes, par leurs amis d’hier. La Révolution dévore ses propres enfants.
C’est la fin de la « Terreur » républicaine.
La mort de Robespierre fut particulièrement sordide.
La mort de Robespierre ou l’élan de l’égalité brisé

1967 : mort à Paris de Paul Rassinier.
D’abord communiste, puis socialiste, il entra dans la Résistance pendant l’Occupation. Arrêté en octobre 1943 par le SD allemand, il est interrogé durement pendant trois semaines (mâchoire brisée, main écrasée et perte d’un rein). En janvier 1944, il est déporté vers le camp de concentration de Buchenwald d’où il est envoyé à Dora-Mittelbau.
Après la guerre, il est brièvement député SFIO de Belfort (1946).
Puis il voulut témoigner de son expérience concentrationnaire, et là, les choses se gâtèrent, car son témoignage ne correspondait pas bien à la version qui fut consacrée au procès de Nuremberg.
Il devint de fait le fondateur de l’école révisionniste française, tout en restant lié jusqu’à sa mort aux milieux pacifistes et anarchistes.
Son livre le plus fameux est le Mensonge d’Ulysse (1950), qu’on peut trouver ainsi que ses autres ouvrages auprès des librairies dissidentes.

1985 : mort de Michel Audiard, scénariste, réalisateur et écrivain.

Les dialogues de ses films (entre autres) Un singe en hiver, d’après le roman d’Antoine Blondin, et Les tontons flingueurs restent un modèle du genre et l’archétype d’une certaine esthétique, disparue avec « la France d’avant ».
Nombre de ses répliques sont d’ailleurs devenues « cultes ».

Le dernier de ses ouvrages s’intitule La nuit, le jour et toutes les autres nuits ; il y règle ses comptes avec une certaine société – celle de la « Libération » et son cortège de vilenies – qui lui a bousillé ses illusions. Il en reparle dans l’entretien écrit lisible en fin de cet article.

Un des seuls regrets qu’on lui connaisse est de ne pas avoir eu le temps d’adapter à l’écran le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.

Ici, en 1976, Audiard est interrogé sur sa carrière :

Dans le Figaro-Magazine (21 juillet 1984), il témoignait de l’horreur que lui avait suscité l’Epuration :

« Vivement qu’on ne se souvienne plus de rien. J’ai la mémoire en horreur. On va quand même faire un petit effort, à cause de l’anniversaire, des présidents sur les plages, de la vente des objets souvenirs qui a si bien marché, de tout ça.

Nous autres, enfants du quatorzième arrondissement, on peut dire qu’on a été libéré avant tous les autres de la capitale, cela en raison d’une position géographique privilégiée. On n’a même pas de mérite. Les Ricains sont arrivés par la porte d’Orléans, on est allé au-devant d’eux sur la route de la Croix-de-Berny, à côté de chez nous. On était bien content qu’ils arrivent, oui, oui, mais pas tant, remarquez bien, pour que décanillent les ultimes fridolins, que pour mettre fin à l’enthousiasme des « résistants » qui commençaient à avoir le coup de tondeuse un peu facile, lequel pouvait – à mon avis – préfigurer le coup de flingue. Cette équipe de coiffeurs exaltés me faisait, en vérité, assez peur.

La mode avait démarré d’un coup. Plusieurs dames du quartier avaient été tondues le matin même, des personnes plutôt gentilles qu’on connaissait bien, avec qui on bavardait souvent sur le pas de la porte les soirs d’été, et voilà qu’on apprenait – dites-donc – qu’elles avaient couché avec des soldats allemands ! Rien que ça ! On a peine à croire des choses pareilles ! Des mères de famille, des épouses de prisonnier, qui forniquaient avec des boches pour une tablette de chocolat ou un litre de lait. En somme pour de la nourriture, même pas pour le plaisir. Faut vraiment être salopes !

Alors comme ça, pour rire, les patriotes leur peinturlurait des croix gammées sur les seins et leurs rasaient les tifs. Si vous n’étiez pas de leur avis vous aviez intérêt à ne pas trop le faire savoir, sous peine de vous retrouver devant un tribunal populaire comme il en siégeait sous les préaux d’école, qui vous envoyait devant un peloton également populaire. C’est alors qu’il présidait un tribunal de ce genre que l’on a arrêté l’illustre docteur Petiot – en uniforme de capitaine – qui avait, comme l’on sait, passé une soixantaine de personnes à la casserole.

Entre parenthèses, puisqu’on parle toubib, je ne connais que deux médecins ayant à proprement parler du génie, mais ni l’un ni l’autre dans la pratique de la médecine : Petiot et Céline. Le premier appartient au panthéon de la criminologie, le second trône sur la plus haute marche de la littérature.

Mais revenons z’au jour de gloire ! Je conserve un souvenir assez particulier de la libération de mon quartier, souvenir lié à une image enténébrante : celle d’une fillette martyrisée le jour même de l’entrée de l’armée Patton dans Paris.

Depuis l’aube les blindés s’engouffraient dans la ville. Terrorisé par ce serpent d’acier lui passant au ras des pattes, le lion de Denfert-Rochereau tremblait sur son socle.

Édentée, disloquée, le corps bleu, éclaté par endroits, le regard vitrifié dans une expression de cheval fou, la fillette avait été abandonnée en travers d’un tas de cailloux au carrefour du boulevard Edgard-Quinet et de la rue de la Gaïté, tout près d’où j’habitais alors.

Il n’y avait déjà plus personne autour d’elle, comme sur les places de village quand le cirque est parti.

Ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons appris, par les commerçants du coin, comment s’était passée la fiesta : un escadron de farouches résistants, frais du jour, à la coque, descendus des maquis de Barbès, avaient surpris un feldwebel caché chez la jeune personne. Ils avaient – naturlicht ! – flingué le chleu. Rien à redire. Après quoi ils avaient férocement tatané la gamine avant de la tirer par les cheveux jusqu’à la petite place où ils l’avaient attachée au tronc d’un acacia. C’est là qu’ils l’avaient tuée. Oh ! Pas méchant. Plutôt voyez-vous à la rigolade, comme on dégringole des boîtes de conserve à la foire, à ceci près : au lieu des boules de son, ils balançaient des pavés.

Quand ils l’ont détachée, elle était morte depuis longtemps déjà aux dires des gens. Après l’avoir balancée sur le tas de cailloux, ils avaient pissé dessus puis s’en étaient allés par les rues pavoisées, sous les ampoules multicolores festonnant les terrasses où s’agitaient des petits drapeaux et où les accordéons apprivoisaient les airs nouveaux de Glen Miller. C’était le début de la fête. Je l’avais imaginée un peu autrement. Après ça je suis rentré chez moi, pour suivre à la T.S.F la suite du feuilleton. Ainsi, devais-je apprendre, entre autres choses gaies, que les forces françaises de l’intérieur avaient à elles seules mis l’armée allemande en déroute.

Le Général De Gaulle devait, par la suite, accréditer ce fait d’armes. On ne l’en remerciera jamais assez. La France venait de passer de la défaite à la victoire, sans passer par la guerre. C’était génial. »

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