Le scandaleux film de Roman Polanski sur le capitaine Dreyfus, avec la complicité de l’armée (+ émission rétablissant les faits)

 

de Jean Beaumont (paru dans Rivarol) :

« Le film ouvertement dreyfusard, J’accuse, (avec le grimaçant Jean Dujardin) a été diffusé en avant-première ce début novembre à l’École militaire, où il a pour l’essentiel été tourné. En salles depuis le 13 novembre, la nouvelle œuvre du fils de Sem, Roman Polanski, produit par un certain Alain Goldman, retrace d’un point de vue monochrome et geignard le parcours du Capitaine Dreyfus.
Le film, présenté avec un grand sens de la nuance comme « retraçant le plus grand scandale antisémite de la fin du XIXe siècle en France » (sic), a été projeté en avant-première à l’École militaire en présence de nombreux haut gradés en extase, dont le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre.
La Grande Muette (surnom ici fort galvaudé) a par ailleurs ouvertement collaboré à ce projet pseudo-historique, tourné là-même où le capitaine Dreyfus avait été dégradé de ses titres le 5 juillet 1895 pour haute trahison (condamnation confirmée deux fois par la suite par des tribunaux militaires).

En juillet dernier, [le] ministre des Armées, Florence Parly, a estimé que « 120 ans plus tard, il est encore temps que les Armées redonnent à Alfred Dreyfus tout l’honneur et toutes les années qu’on lui a ôtés », ce qui est faux sachant qu’en 2006 déjà, “saint” Jacques Chirac avait présidé une cérémonie en l’honneur du capitaine Dreyfus, « injustement accusé de collaboration avec l’ennemi ».
Arrêtons-nous un instant sur cette Parly… Le Ministre en charge de nos armées traîne en effet une impressionnante batterie de casseroles : elle est la cible du Parquet Financier dans une affaire de trucages d’appels d’offres — lorsqu’elle était directrice générale à la SNCF — au profit de la société IBM. Elle a par ailleurs perçu près de 52.000 euros par mois, pas moins, pour ses quelques mois passés à la tête du mastodonte. Enfin, Florence Parly a reçu un parachute doré de 675.800 euros suite à son départ de la société Air France en 2014, fait découvert et dénoncé récemment. Nous avons donc affaire à une donneuse de leçon qui n’est pas dans la disette. [elle a aussi voulu épurer politiquement les lycées militaires – NDCI]

Bien entendu, nul ne sera surpris que le film reprenne à son compte l’image d’un Dreyfus innocent, la vérité officielle relevant du gavage d’oies. Seul hic : la thèse selon laquelle le virginal Dreyfus est la cible de méchants complotistes n’aimant pas le Grand Sanhédrin se heurte de plein fouet à une succession de travaux charpentés démontrant l’inverse. Sans même évoquer les pamphlets d’André Figueras ou de François Brigneau, on signalera entre autres les livres ou articles de Dutrait-Crozon, de Roget, de Vignancour, de Galabru, d’Amiot, de Monique Delcroix, de Plouvier. Enfin le dernier en date, très fouillé, malgré des faiblesses justement soulignées par Monique Delcroix, L’Affaire Dreyfus, entre farces et grosses ficelles d’Adrien Abauzit, avocat au barreau de Paris, fait un tour exhaustif de la question.

Le lecteur ira donc avec profit se balader à la campagne, jouer aux boules, ou visiter des cathédrales, plutôt que d’ingurgiter ce navet. Quant à Polanski, la sortie de son pensum est désormais entachée d’une accusation de viol ! En effet, lui qui est poursuivi par la justice américaine depuis 1977 pour le viol d’une mineure de treize ans, et sur lequel pèsent deux autres accusations de même type, se voit accusé sans détours par une comédienne, Valentine Meunier : « Est-ce tenable, sous prétexte d’un film, sous couvert de l’Histoire, d’entendre dire “J’accuse” par celui qui vous a marquée au fer, alors qu’il vous est interdit, à vous, victime, de l’accuser ? », interroge-t-elle, ce qui, dans le monde fou dans lequel nous vivons, pourrait presque apparaître pour des propos aux relents antisémites. Dans un texte publié le 8 novembre dernier par Le Parisien, Valentine Monnier fait en tout cas le récit d’un Roman Polanski violeur et écumant, cela en 1975, en Suisse, alors qu’elle avait à peine 18 ans.

Se pourrait-il donc que le donneur de leçon ashkénaze soit en réalité un fieffé coquin ? Il semble mal placé en tout cas pour dire le Bien et le Mal. Mais on connaît le culot phénoménal de certains… »

Voici une émission dans laquelle Adrien Abauzit évoque « l’affaire », qu’il a minutieusement et honnêtement étudiée pour son livre l’affaire Dreyfus entre farces et grosses ficelles (disponible ici) :