C’était un 12 août… Fort Chabrol

Cet épisode rocambolesque a tant marqué l’opinion qu’il a engendré une expression dans le langage courant.

Il débuta le 12 août 1899, après que le président du Conseil Waldeck-Rousseau décida d’engager des poursuites contre les dirigeants des ligues nationalistes, accusés de complot contre la sûreté de l’État.
Ce jour, les autorités firent arrêter des dizaines de nationalistes pour les traduire devant la Haute-Cour de justice, dont Paul Déroulède et les dirigeants de la Ligue des patriotes, ainsi que les chefs des Jeunesses royalistes.

Mais, le président de cette dernière, Jules Guérin, refusant d’obtempérer au mandat d’amener lancé contre lui, s’était retranché avec quelques camarades dans le siège du « Grand Occident de France » (slogan : « trois poings dans la gueule »), au 51 rue de Chabrol.

Quand les policiers se présentèrent pour l’arrêter rue de Chabrol, il leur lança, provocateur : « Pas question de nous rendre. Nous avons des cartouches et des armes. S’il le faut, nous ferons sauter l’immeuble ».

Sur l’ordre de leurs chefs, les gardes républicains se contentèrent de garder l’immeuble jour et nuit, persuadés que les « insurgés » vont se rendre rapidement, faute de nourriture. C’est compter sans les nombreux sympathisants antisémites et antidreyfusards de la capitale. La résistance s’organisa, et un appartement fut loué par des amis de Guérin dans un immeuble proche d’où le ravitaillement put être lancé vers le 51 rue de Chabrol. Malgré des pertes, une quantité suffisante de nourriture parvint aux mains des rebelles.
Et comme si cela ne suffisait pas, des colis furent jetés aux insurgés par les clients de l’omnibus à impériale qui, plusieurs fois par jour, passait dans la rue. Tout cela sous les clameurs enthousiastes de la foule venue nombreuse soutenir les Ligueurs.
Le 20 août 1899 de violentes bagarres éclatèrent entre nationalistes et révolutionnaires, aux abords de « fort Chabrol ». Tous furent refoulés par la police vers la rue Saint-Maur et c’est alors que des anarchistes saccagèrent l’église Saint-Joseph.
Les insurgés se rendirent le 20 septembre 1899, après trente-huit jours de résistance qui déchaînèrent la presse.
Le Sénat se constitua en Haute Cour de justice pour juger Déroulède, Guérin et soixante-cinq de leurs partisans, accusés de complot contre la sûreté de l’État.
Déroulède et son camarade André Buffet furent condamnés à dix ans de bannissement, Guérin à dix ans de détention. Tous les autres accusés furent acquittés, sauf le monarchiste Eugène de Lur-Saluces qui, une fois arrêté, fut condamné à cinq ans de bannissement.

Pour en savoir plus :
Fort Chabrol, de Jean-Paul Clébert (378 pages, éditions Denoël), achetable ici.

18 commentaires concernant l'article “C’était un 12 août… Fort Chabrol”

  1. Très intéressant, merci !
    Haut en couleurs en effet…

    Quand on pense au soutien populaire parisien qu’avaient ces ligueurs à l’époque…

  2. MERCI

    Pour cette histoire, je comprends pourquoi la formule  » fort chabrol » a une mauvaise image avec les zélotes du système Judéo-maconico-pourris jusqu’à la moelle…tous des Toutous aux ordres….

  3. Que dire aujourd’hui où une insurrection est impossible? Il n’y aurait donc plus jamais de Chouans prenant leurs faux des champs, leurs rateaux, leurs fourches… pour prendre le mousquet du bleu tué, puis le dépôt de munitions de la garnison puis lever une section du village (façon lansquenets, « gars du pays » en Allemand) d’amis d’enfance quidés par les vieux frères ou pères des guerres d’Amérique, puis une compagnie cantonale, puis une armée régionale?
    Que Dieu secoue la terre et tout leur système d’armes s’écroulera avec la finance qui le soutient…

  4. Ah! qu’elle belle résistance nationaliste , j’aimerais vivre de tel moments !

    QUI VIVE ? FRANCE !!!

  5. Passionnante histoire que j ai découvert lors de l achat d’anciennes cartes postales signées par Jules Guerin… À cette époque le franc-parler était encore légal; en opposition avec l’époque contemporaine qui peut nous mener en justice pour un simple mot…
    Vive la France de nos aïeux, que leur mémoire perdure, merci pour cet article!!!

  6. @CVV
    – Aujourd’hui, il est inutile de prendre les fourches ou de retourner les lames des faux…Mais les moyens d’attaquer la gueuse ne manquent pas, il suffit de regarder autour de soi, d’y réfléchir, et l’on s’aperçoit vite que la « modernité est terriblement incapacitante et fragilise la dictature républicaine.

  7. http://www.histoireebook.com/index.php?category/G/Guerin-Jules
    Auteur : Guérin Jules
    Ouvrage : Les trafiquants de l’antisémitisme La maison Drumond and Co Morés Le Fort Chabrol La Haute Cour, etc
    Année : 1905

    A nos Camarades du Grand Occident de France, A tous nos Concitoyens. Je désirais, depuis longtemps, écrire ce livre ; mais il m’a fallu me résigner à un repos indispensable au rétablissement de ma santé, si gravement compromise au cours de ces dix-huit années de luttes incessantes, remplies d’épreuves de toutes sortes. Ces épreuves ne m’ont été épargnées, ni par les adversaires capables de tout, ni par d’anciens amis heureux de profiter de la prison et de l’exil qui m’étaient infligés, pour essayer de se débarrasser d’un homme, dont l’indépendance les gênait, et de l’organisation qu’il avait fondée. Ma santé avait delà subi une rude atteinte en 1892, à la suite d’un surmenage auquel n’aurait pu résister la constitution la plus robuste. Après trois années de batailles journalières, dont chaque heure avait été l’occasion d’un effort accompli avec Mores et ses Amis pour la propagande de nos idées, je dus m’arrêter à bout de force, A peine rétabli, la lutte reprend et devient plus ardente que jamais. Procès de simple police, innombrables comparutions devant les tribunaux correctionnels, la Cour d’assises et enfin, pour finir, la Haute Cour, tout fut mis en œuvre. Ce fut ensuite, la résistance du Fort Chabrol, les six semaines d’un siège pendant lequel l’eau même nous fut supprimée ; ce qui me valut, à moi, grand buveur d’eau, la plus pénible et la plus néfaste des privations. L’eau que nous recueillîmes, après une longue attente sur les toits un jour d’orage, était si chargée des poussières et des fumées de Paris que j’en éprouve encore les effets, aggravés par les deux années de captivité subies. Faut-il que je rappelle dans quelles conditions je sortis de Clairvaux pour prendre, pendant quatre années encore, le chemin de l’exil ; commutation de peine due aux conséquences d’une erreur commise dans l’installation du poêle dans ma cellule. …

  8. Un moment digne.

    Que le peuple actuel semblerait retrouver depuis quelques mois. Mais est-ce-que le timide réveil auquel on a assisté va se poursuivre, et surtout s’enraciner? Le peuple réel va-t-il comprendre que d’une part il est bel et bien majoritaire et que d’autre part les politiciens pour lesquels il s’obstine encore à voter le haissent profondéement et feront à jamais l’opposé de ses intérêts?

  9. Anti-dreyfusard … c’est dingue, quand-même. On dirait qu’il suffit d’être juif pour être responsable de toutes les cagades dans le pays, coupable de toutes les lâchetés, de tous les crimes, etc. Eh oh, on se calme, les gens. Alfred Dreyfus était de confession juive, certes. Et alors ? Il était Français avant tout.
    Un de ses ennemis n’était-il pas le commandant (?) Esterhazy ? Pas vraiment Franco-Français comme nom, hein ?

    Et puis, pourquoi ne pas parler de tous ceux qui, quelques 40 années après l’affaire Dreyfus, se sont vautrés dans la « kollaboration » en prétendant sauver notre pays ? Ces traîtres méritaient-ils plus le nom de Français que le capitaine Dreyfus ?

  10. À vrai dire, je crois ne guère connaitre cette épisode nauséabond® de la « kollaboration », éclaircissez-moi de votre lanterne érudite ! Quant au judaïsme, il ne s’agit bien évidemment pas d’une « confession » au sens classique que suppose ce terme, ou des sites de réinformations comme celui-ci n’auraient à peu près aucune raison d’être. En outre, il me semble que les investigations au sujet de cette fameuse « affaire Dreyfus » ne se sont jamais tout à fait achevées…

  11. « À vrai dire, je crois ne guère connaitre cette épisode nauséabond® de la « kollaboration », éclaircissez-moi de votre lanterne érudite ! »

    Je veux dire que des gens qui se sont prétendus Français ont livré notre pays aux nazis, ont tout fait pour le maintenir sous les bottes cloutées de la Wehrmacht (l’ensemble des forces armées Allemandes, 2nde GM).
    Laval et compagnie, les salauds de Radio Paris -et j’en oublie – tous ces gens-là osaient se dire Français, mais aidaient l’envahisseur.
    Alors que des gens comme les légionnaires, les membres de l’Armée Polonaise en France (voir le monument place Rihour, à Lille) et des résistants, de toutes religions et croyances, parfois peut-être athées ou agnostiques – qui sait ? – ont versé leur sang sur un sol qui n’était pas le leur, pour un drapeau qui n’était pas le leur. Et que dire de nos alliés, nos VRAIS alliés, du Commonwealth Britannique, des États-Unis d’Amérique, de toutes les nations en guerre contre le IIIème Reich et l’Axe ? Eux ont plus mérité que ceux qui ont endossé l’uniforme vert de gris ou le costume de propagandiste.

    Malgré tout, je n’appelle pas à salir la mémoire de quiconque. Premièrement, ce serait assez lâche de s’en prendre à des morts. Deuxièmement, certains, entre autres dans la division Charlemagne, se sont engagés plus par anticommunisme que par réelle adhésion au nazisme. Troisièmement, à leur place, qu’aurais-je fait ? Mieux ? Pire ? Alors pourquoi leur intenter un « procès en sorcellerie » ?

    « Quant au judaïsme, il ne s’agit bien évidemment pas d’une « confession » au sens classique que suppose ce terme, ou des sites de réinformations comme celui-ci n’auraient à peu près aucune raison d’être. »
    C’est une religion fort particulière, il est vrai. Un certain nombre de ses pratiquant(e)s agissent d’une manière et dans un but que nous, ici, ne cautionnons pas et rejetons de toutes nos forces.
    Toutefois, il ne suffit pas d’être juif ou juive pour être forcément quelqu’un de mauvais ou de foncièrement haïssable.

    « En outre, il me semble que les investigations au sujet de cette fameuse « affaire Dreyfus » ne se sont jamais tout à fait achevées… »
    Le seront-elles un jour ? Probablement pas.
    Néanmoins, d’après ce que je me souviens avoir lu et entendu sur cette affaire, l’accusation n’a pas hésité à prendre quelques libertés avec le respect de la loi Française, militaire ou civile. Le commandant Esterhazy, en particulier.

  12. Ce n’est pas Guérin qui frappa le haut de forme du Président Loubet d’un coup de canne mais le baron Christiani. Vérifiez vos sources !

  13. on voit mal Marine et le FN dans le rôle de Guérin.

    trop peur d’ être diabolisés , excommuniés par le Crif .

    la République a tout asservi, écrasé;

    le Grand Orient a écrasé le Grand Occident de Guérin , la vraie France.

    Dieu et le Roi !

  14. Une contre revolution passifiste est possible ! Si tous les patriotes arretaient de payer leur impots le pays est fini ! Greve des impots !!!
    Greve tout court au boulot. On se rend a son travail mais on ne fait rien ! le pays sera paralyse !

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