Harlem Désir et Caroline Fourest, même combat !

Harlem Désir, premier secrétaire du Parti Socialiste, a pris hier la défense de Caroline Fourest. La journaliste d’extrême gauche a en effet été poursuivie samedi par des opposants au « mariage » gay, lesquels ont perturbé à Nantes un débat auquel elle participait, bloquant son TGV et l’attendant à son retour gare Montparnasse à Paris. Et Harlem Désir de dénoncer la « traque » ainsi menée par les opposants au « mariage » homosexuel, y décelant des « actes de terreur idéologique » encouragés par « les silences de la droite« .

« La traque organisée d’une journaliste est totalement inacceptable dans une démocratie« , écrit le premier secrétaire du PS. « Ces actes de terreur idéologique, accompagnés de violence contre les forces de l’ordre, montrent que toutes les limites de la loi et de la raison ont été dépassées par certains opposants au mariage pour tous« , poursuit le socialiste, soulignant que « les ambiguïtés et les silences de la droite ont encouragé ces débordements, M. Jacob annonçant une confrontation violente et M. Copé imputant un coup de force à la majorité : cette rhétorique radicalise la situation au lieu de préserver la sérénité du débat républicain« .

La réaction de Monsieur Désir appelle quelques commentaires. D’une part, Caroline Fourest, contrairement à ce qui est écrit dans les journaux, n’est pas une journaliste indépendante : c’est une militante politique dont les choix  et les engagements idéologiques sont très marqués, et les modes d’expression parfois violents. Étant une personnalité publique, il n’est pas anormal qu’elle fasse l’objet de regards critiques et qu’elle assume les diverses expressions de mécontentement que sa parole publique peut susciter dans l’opinion.
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Quand Désir dénonce la lepénisation de la droite parlementaire…

Amusant. Car précisément, quand la droite parlementaire s’oppose au « mariage » homosexuel, elle ne fait que conserver les positions sociétales qui ont toujours été les siennes. Pourquoi dès lors suggérer un mouvement idéologique de la droite parlementaire, en l’occurrence vers l’«extrême-droite» ? Manifestement, pour Harlem Désir, lorsque la droite refuse d’être de gauche, y compris sur les sujets de société, elle devient « extrémiste ». Un bon politique de droite se doit finalement d’être culturellement de gauche.

A la vérité, et on y voit plus clair ainsi, lorsque la droite ne souscrit pas au principe du progressisme de gauche, qui n’admet aucun ordre naturel des choses, mais postule  l’évolution permanente d’une société qui doit s’émanciper des règles issues de notre culture chrétienne, cette droite est nécessairement « homophobe » ou « réactionnaire ». La gauche, incapable d’ouverture intellectuelle, analyse finalement les positions de la droite à partir de ses propres prémisses à elle, s’interdisant ainsi de comprendre le discours de droite.  Et de disqualifier alors cette droite, qui refuse de rejoindre la gauche sociétale (rendez-vous compte !), en lui accolant les épithètes les plus convenues : on sort alors de l’univers de la pensée pour entrer dans celui, irrationnel, de l’invective et du slogan.

Le ressort est éculé : la bonne vieille dialectique trotskyste a déjà fait ses preuves. Elle consiste à diaboliser l’adversaire par la caricature, afin de le discréditer dans l’opinion, chaque fois qu’il s’éloigne des balises de la bien-pensance. Autant qu’il est possible, il faudra l’associer, en imposant une rhétorique calculée, vectrice d’une charge affective démesurée, aux « z’heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire ». Tout un concept. C’est ainsi que tous ceux qui ne sont pas de gauche sont et resteront toujours des fascistes…

Jean de Rouen