Le rabbin new-yorkais condamné pour trafic d’organes ne sera pas expulsé des États-Unis

Lu sur E&R : Dénouement heureux pour le rabbin Levy-Izhak Rosenbaum, condamné par la justice américaine en 2012 à deux ans et demi de prison pour trafic d’organes. L’US Immigration and Customs Enforcement Agency (ICE), chargée de statuer sur son droit à rester sur le territoire américain, a décrété qu’il ne serait pas expulsé à l’issu de la peine qu’il vient justement de finir de purger.

En effet, si Rosenbaum a enfreint plusieurs lois fédérales, en considération du fait qu’il n’y a pas eu de décès consécutif à ses crimes, l’agence a conclu qu’une expulsion du territoire n’était pas justifiée [1].

Il avait été arrêté en 2009 avec 44 autres personnes, dans le cadre d’un nouvel épisode de la fameuse opération Big Rig, une large enquête sur des faits de corruptions et de blanchiment d’argent conduite par le FBI et l’IRS (l’agence fiscale fédérale) depuis plus de dix ans dans l’État du New Jersey et l’État de New York [2].

Parmi les 44 personnes interpellées en 2009 se trouvaient de nombreux représentants de la communauté juive new-yorkaise, et en particulier cinq rabbins.

Rosenbaum, le seul d’entre eux à avoir été arrêté pour trafic d’organes, était surveillé par les services fédéraux depuis longtemps. Sa démarche consistait à trouver des donneurs en Asie ou au sein de la population pauvre en Israël, et à leur acheter un rein pour une somme parfois importante comparativement aux « prix de marché » local. Mais cette somme était surtout modique en comparaison du prix auquel il le revendait à sa clientèle, des Américains riches souvent membres de la communauté juive eux-mêmes atteints de problèmes de santé. Des articles de presse donnent un ordre d’idée des montants : Rosenbaum pouvait par exemple acheter un rein pour 10 000 dollars et le revendre parfois jusqu’à 160 000 dollars [3]. Il est à ce jour la seule personne à avoir été condamnée pour trafic d’organes aux États-Unis.

L’arrestation de Rosenbaum et des autres individus avait été le résultat de plus de deux années d’investigation. Les enquêteurs avaient dû pousser leurs recherches jusqu’en Suisse et en Israël, ce qui illustre l’envergure internationale des réseaux criminels concernés [4].