C’était un…16 novembre (mort de Charles Maurras)

1669 : Bossuet prononce l’oraison funèbre d’Henriette de France – fille d’Henri IV et femme de Charles Ier, roi d’Angleterre –, suscitant les sanglots de l’auditoire. Ce propos, dit Voltaire, est « presque en tout un chef-d’œuvre ».

« Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s’il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l’amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! Ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! […] »

► Un recueil des grands textes de Bossuet a été édité.

1831 : mort, en Silésie, du général et théoricien militaire prussien Carl von Clausewitz, auteur, dans De la guerre, de la célèbre formule « la guerre est la continuation de la politique par l’emploi d’autres moyens. »

1869 : ouverture du Canal de Suez, après dix ans de travaux, reliant la mer Méditerranée et la mer Rouge.

1937 : dans la nuit du 15 au 16 novembre, le CSAR (Comité secret d’action révolutionnaire), surnommé péjorativement par Maurras « la Cagoule », mais originellement nommé l’OSARN (Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale), mobilise secrètement ses effectifs en région parisienne, les tenant prêts à intervenir, dissimulés à côté de différents dépôts d’armes.
S’appuyant sur des notes du 2e Bureau, ils attendent un coup d’Etat communiste pour la nuit et sont prêts à le contrer.

Provocation ou reculade : rien n’arrive.
L’équipe dirigeante du CSAR renonce finalement à son contre-putsch.
Dès le 16, la police va démanteler cette véritable armée secrète nationaliste.

► Pour découvrir l’histoire de la Cagoule, vous trouverez un excellent article dans la revue L’Héritage n°8.

1952 : mort, à l’âge de 84 ans, près de Tours, de Charles Maurras, critique littéraire, écrivain (académicien en 1938), poète, polémiste et théoricien et homme politique.
Né à Martigues, orphelin de père tôt, sourd dès l’adolescence, devenu agnostique jeune, il s’imprégna de l’identité provençale, dont il fut un chantre, influencé par Mistral.
Nationaliste aboutissant au royalisme (vers 1895), il dirigea un journal quotidien (qu’il avait fondé en 1908) et un mouvement politique, « l’Action française », qui prirent rapidement de l’ampleur et occupèrent le terrain intellectuel et militant (avec ses « Camelots du roi »), pendant plusieurs décennies, avant d’être affaibli par une condamnation du Vatican (1926) et brisé par les tourments de la Deuxième guerre et l’Epuration gaullo-communiste.
Nationaliste (et régionaliste), partisan d’une monarchie traditionnelle et décentralisée, pro-catholique à défaut de l’être (et marqué par le positivisme d’Auguste Comte), antimaçon, antisémite – comme le soulignent incessamment les médias et commentateurs modernes (mais ce qui était banal avant-guerre) –, il exerça une influence majeure sur la droite européenne au XXe siècle. Il salua l’arrivée au pouvoir, après la Défaite, du Maréchal Pétain (« une divine surprise »), et soutint naturellement la Révolution nationale, restant toujours anti-allemand (il fut même toujours antigermanique, pourrait-on dire),
Condamné injustement à la prison à vie en 1945, il fut gracié en 1952, peu avant sa mort.

► pour des livres de Maurras, ou sur lui, voir ici.

1 commentaire concernant l'article “C’était un…16 novembre (mort de Charles Maurras)”

  1. Ne pas confondre Henriette de France avec Henriette d’Angleterre soeur de Charles II et premiere epouse de Monsieur frere de Louis XIV.

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