Le (et non pas « la », en français) maire de Bollène dans le Vaucluse, et épouse de Jacques Bompard, a refusé courageusement de célébrer l’union de deux lesbiennes. Émoi dans les médias.
Pourtant, l’argumentation de Marie-Claude Bompard est on ne peut plus consensuelle : « Je demande qu’on respecte ma conscience », a déclaré l’édile, lundi 26 août face à la caméra de France 2.
Et d’insister :  « C’est tout ce que je demande. Je ne demande pas qu’il soit interdit de se marier quand on est homosexuel à Bollène ».Â
« On lui a demandé de développer un peu, parce qu’on ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire par convictions personnelles, ni ce que ça venait faire dans son rôle de maire, et là , elle nous a expliqué que c’était également par conviction religieuse », a expliqué Angelique Leroux, l’une des deux inverties.
En réalité, il ne s’agit pas d’une affaire de conscience personnelle ou de point de vue : le mariage est objectivement l’union d’un homme et d’une femme et l’homosexualité est objectivement un désordre qui n’a droit à aucune légitimation sociale (cf. L’Héritage n°9).
La justice républicaine n’a pas perdu de temps, pour une fois, et a ouvert une enquête préliminaire, mardi 27 août, à l’encontre de Marie-Claude Bompard.
Le parquet de Carpentras s’est appuyé sur des articles du code pénal, qui punissent notamment « le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique, agissant dans l’exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi ».
Les deux jeunes femmes, qui n’ont pas souhaité déposer plainte, ont été entendues lundi après-midi par la gendarmerie. La maire de Bollène devrait être auditionnée dans les prochains jours.
« Dans un premier temps, nous allons accomplir un certain nombre de formalités, nous avons une ou deux personnes à entendre, puis nous allons rappeler Mme Bompard à ses obligations de respecter l’état civil », a indiqué Stanislas Vallat, vice-procureur de la République au parquet de Carpentras.
Le préfet du Vaucluse, Yannick Blanc, a eu lundi en fin de matinée un entretien avec la maire de Bollène au cours duquel « elle a maintenu sa position », selon la préfecture. Mme Bompard encourt cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, selon le code pénal.
Florian Philippot, vice-président du FN, a de son côté estimé sur i-Télé que la maire de Bollène devait « respecter la loi ». « L’argument religieux est totalement irrecevable dans une République laïque », selon le bras droit de Marine Le Pen. Il « comprend la conviction personnelle » de cette élue, mais « elle doit respecter la loi de la République […]. Soit elle les marie, soit elle délègue et fait marier », conclut M. Philippot.
Entre la République maçonnico-laïque d’un côté et l’ordre naturel, la dignité et la charité de l’autre, M. Philippot a choisi.