1er mai « frontiste »

Le Front national dirigé par Marine Le Pen avait renoncé au traditionnel défilé du 1er mai en hommage à Jeanne d’Arc, officiellement par crainte d’actions de l’Etat islamique.
Marine Le Pen a brièvement déposé une gerbe place saint Augustin puis s’est rendu à un grand banquet où se sont succédés les discours.

À la tribune, l’eurodéputé Sophie Montel, également conseillère régionale de la région Bourgogne-Franche-Comté, s’est fait remarquer par un discours en rupture radicale avec l’ancien Front national (discours très applaudi selon Florian Philippot dont elle est proche). Sophie Montel a ainsi affirmé que son parti était le défenseur du féminisme alors que « le machisme, le traditionalisme, le conservatisme se trouvent chez [leurs] adversaires ». Les traditionalistes et les conservateurs n’ont qu’à bien se tenir…

Sophie Montel a assuré pendant plusieurs minutes que son parti protégeait les « droits » des femmes menacés par « les flux migratoires », en précisant :

Nous défendons la sanctuarisation de la contraception et la non-remise en cause de l’avortement. […] Oui, le Front National défend le droit de la femme à disposer de son corps.

Par sûr que sainte Jeanne d’Arc, sous le signe de qui cette journée était placée, soit d’accord…

Un peu plus tôt, place des Pyramides, Jean-Marie Le Pen maintenait la tradition en rendant un hommage à l’héroïne nationale par un dépôt de gerbe suivi d’un discours inspiré et, il est vrai, plutôt conservateur et traditionnel. On peut entendre ci-dessous ce discours d’un niveau très supérieur à ceux des autres politiciens.

Le rassemblement auquel avait appelé Jean-Marie Le Pen avec ses « comités Jeanne au secours » a réuni entre 500 et 1000 personnes, et fut marqué par des présences surprenantes : celles de Roger Holeindre qui avait quitté bruyamment le FN – après que Marine Le Pen en a pris la direction – pour devenir vice-président du Parti de la France, mais surtout celles des députés européens Mireille d’Ornano, Christine Arnautu (par ailleurs vice-présidente du FN) et surtout Bruno Gollnisch.

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Un geste indiscutablement courageux de la part de ces trois cadres historiques du Front national, puisqu’ils risquent carrément une impitoyable expulsion du parti, Steeve Briois, cadre proche de Marine Le Pen ayant appelé à « purger le mouvement » sans tarder.