Caroline Bouffard enseigne la musique depuis vingt ans au collège Jean-Moulin. Son handicap, madame Bouffard est non-voyante, l’oblige à avoir une assistante pour faire cours, mais elle est bien l’enseignante… Elle ne s’attendait pourtant pas à recevoir une convocation pour surveiller les épreuves écrites du brevet des collèges !
« Là , je suis complètement inefficace, c’est idiot de me demander çà , je ne peux bien sûr rien faire. On ne me l’avait d’ailleurs jamais demandé, mais là , le principal adjoint m’a expliqué qu’il devait le faire sans quoi, je pourrais me retourner contre l’établissement pour discrimination ! C’est aberrant. Je ne suis pas quelqu’un de procédurier et je m’attendais à un peu plus de compassion et d’humanité ! »
Caroline Bouffard rappelle que tous les professeurs ne sont pas convoqués pour le brevet et qu’il n’y avait donc aucune obligation de la convoquer elle. Après discussion, Mme Bouffard a dû faire acte de présence durant deux heures (au lieu de quatre) avec son assistante qui, elle, a dû en effet surveiller.
Du côté du rectorat et de son directeur de cabinet, Laurent Thieffaine, on explique qu’elle a été « convoquée au même titre que d’autres professeurs sans différenciation. Elle travaille tous les jours avec une auxiliaire donc c’était la même chose pour la surveillance. De plus, il y a toujours deux professeurs qui sont présents dans une salle d’examen. Là , ils étaient trois avec l’auxiliaire ».
Une belle preuve de la nocivité de ce délire de « non-dicrimination »…