Un général remplacé pour avoir critiqué la politique pénale !

Bertrand Soubelet

Nous avions déjà relayé l’information qui circulait, c’est maintenant officiel :

Le général Bertrand Soubelet, numéro 3 de la direction générale de la gendarmerie a été remplacé par le général Michel Pattin hier, lors du dernier conseil des Ministres avant leurs vacances.

On ne critique pas la politique pénale du gouvernement…

Le 18 décembre dernier, ce haut fonctionnaire avait osé déclarer que la réponse pénale était « en décalage » par rapport aux infractions constatées devant la commission parlementaire de « lutte contre l’insécurité ».

Il avait notamment expliqué qu’en 2013 il y a eu une hausse de 4 % de personnes mises en cause par ses services tandis que le nombre d’incarcérations avait « diminué de 33 % ».

Son discours ne pouvait être que salué par les gendarmes de la base qui avaient salué son « courage » sur les réseaux sociaux, mais Manuel Valls, alors Ministre de l’Intérieur ainsi que tout le reste de sa hiérarchie l’avait alors très mal pris.

« Opposer justice aux forces de l’ordre est extrêmement contreproductif et affaiblit l’Etat » avait déclaré l’ancien Premier Ministre lors de ses voeux à la gendarmerie.

Pour tenter de calmer les esprits, la direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) avait ensuite essayé de justifier les propos du général en expliquant que son intention « n’était pas de mettre en cause la politique pénale ni de critiquer l’institution judiciaire, mais de souligner les difficultés rencontrées au quotidien par les unités dans la lutte contre la délinquance ».

La critique censurée

Une tentative de revenir sur des propos approuvé par grand nombre de Français qui n’a pas suffit.

Le général Soublet est remplacé et prendra le commandement de la gendarmerie Outremer. Un poste qualifié de « prestigieux » et « de confiance » par le ministère de l’Intérieur, mais  de « placard » par le député UMP Philippe Goujon, vice-président de la commission parlementaire devant laquelle le général s’était exprimé.
Ce dernier n’a pas mâché ses mots : « On a censuré un général qui a dit la vérité, c’est de la censure ! »

Effectivement, il n’y a pas à aller chercher bien loin pour voir que la politique pénale menée est un vrai danger pour les Français, nous le rappelions encore hier.