Le ministre de la santé veut piquer les vieux car, selon lui, ils n’ont plus de dignité !

C’était le 4 mars dernier, lors du Grand Journal de Michel Denisot, présenté Ali Baddou. Marisol Touraine, le ministre de la santé, était alors invitée, à la suite de la séquence du zapping, à commenter le suicide médicalement assisté d’une femme, filmé par des caméras, en Suisse. Réaction du ministre ? Réaffirmer la volonté du gouvernement d’avancer vers une légalisation de l’euthanasie ! Normal. Et pas déplacé du tout.

La première réaction digne eut sans doute été de s’indigner que de telles images aient pu être filmées. Elle préfère, en bonne idéologue, s’étendre sur le sujet de l’euthanasie : « C’est une démarche qui existe en Suisse, qui est possible et à laquelle nous réfléchissons, puisque le président de la république à saisi le conseil consultatif national d’éthique. Il y a des hommes et des femmes qui veulent choisir les conditions de leur mort, qui veulent vivre jusqu’au bout dans la dignité. Et je dois dire que c’est évidement des images extrêmement fortes et qui nous obligent à réfléchir et à voir ce que l’on peut proposer. Ce sera fait dans les prochaines semaines. »

Vous avez bien lu : le ministre suggère implicitement que les personnes les plus atteintes sont dépourvues de dignité, que dans la maladie et dans la faiblesse, la dignité s’estompe. Que la dignité de la personne humaine se mesure donc à l’aune de son état de santé ! Mais quel scandale d’avoir un tel ministre de la santé !

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Le gouvernement veut dérembourser la pilule…pour des raisons sanitaires

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, soulignant les risques sanitaires que présentent l’usage des pilules contraceptives de troisième et quatrième génération, a lancé une concertation afin d’en limiter la prescription. Aussi, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a-t-il indiqué que les pilules de dernières générations ne doivent désormais être prescrites qu’à titre exceptionnel car, dit-il, « la pilule contraceptive ne saurait être considérée comme un danger« . Ces pilules, en effet, ne seront plus remboursées à partir du 31 mars prochain.

On pourrait croire a priori que cette mesure va dans le bon sens. Factuellement, c’est vrai. Mais si l’on interroge les motifs de ce déremboursement, on reste sur sa faim… « Il faut éviter de donner le sentiment que la pilule serait un danger. C’est un médicament. Et à ce titre elle ne peut pas être banalisée« , a déclaré Marisol Touraine à la presse, à l’issue du conseil des ministres. Si donc le ministre veut éviter la banalisation de la pilule, c’est au titre du danger sanitaire qu’elle présente, avant d’être au titre du danger moral.

Que le corps de la jeune femme lequel, selon la vulgate dominante, lui appartient, soit par conséquent considéré comme une marchandise, ou simplement un objet de jouissance, cela n’indigne pas le ministre. Que l’acte qui conditionne la transmission de la vie soit considéré, à travers l’usage de la contraception, comme anodin, cela parait tout a fait normal aux yeux du gouvernement. Ce qui ne doit pas être banalisé, ce n’est pas la contraception elle-même, au profit d’une plus grande éducation affective et d’une responsabilisation des jeunes : ce qui ne doit pas être banalisé, c’est simplement la pilule en tant qu’elle présente un danger collatéral…

Contraception gratuite : le ministre de la santé en pointe dans la culture de mort

Alors que l’Assemblée nationale entame mardi après-midi l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, annonce sa volonté de rendre la contraception gratuite : elle proposera donc un amendement pour rembourser la pilule à 100 %, pour les jeunes filles de 15 à 18 ans. Le ministre de la Santé est tout à fait dans son rôle, c’est évident. Elle assume en effet la délicate mission de prévenir la maladie. Et la grossesse, comme chacun sait, est l’une des maladies qui fait le plus de ravages dans le monde.

Non, sans rire Madame le Ministre, la relation sexuelle est donc un acte à ce point anodin selon vous ? N’est-il pas, pourtant, en même temps que le don total de soi-même, l’acte qui conditionne la transmission de la vie ? N’aurait-il pas fallu au contraire mettre l’accent sur l’éducation affective, sur la responsabilité, plutôt que de créer les conditions d’une banalisation qui déresponsabilise ?

Mais j’oubliais, leur corps leur appartient. Suis-je bête. Le corps, ce n’est donc pas ce que nous sommes, c’est désormais ce que nous possédons : l’individu a été séparé de son corps et en a été rendu propriétaire. Mai 68 a fait ainsi rentrer le corps dans le domaine marchand : il est devenu une propriété privée, un objet de jouissance. Le domaine de l’avoir s’est en effet substitué au domaine de l’être. Hé bien Madame le ministre, nous avons la prétention de nous rattacher à une autre vision de l’homme à laquelle, nous semble-t-il, est suspendue sa dignité. Et nous ne nous tairons pas.

Jean de Rouen