Loi Taubira : notre résistance doit-elle être aconfessionnelle ?

[tribune libre de Jean de Rouen]

Amis,

Nous sommes entrés dans le temps de la transgression. Nous tenons que la loi des hommes ne procède pas de l’arbitraire du législateur, mais qu’elle est l’expression d’un ordre qui se situe au delà du législateur. Nous tenons qu’il est une loi supérieure à l’aune de laquelle la conscience juge la légitimité de la loi des hommes. Mais cette loi supérieure, nous convenons en même temps que ni vous ni moi n’en sommes les auteurs. Nous convenons qu’elle n’est pas déterminée par la volonté humaine. Reconnaître l’existence de cette loi, n’est-ce pas déjà s’ouvrir à une transcendance ? Comment peut-on dans le même temps affirmer l’existence d’un ordre des choses que l’homme n’a pas fait et rejeter la clé de voûte à laquelle l’existence de cet ordre est suspendue ? Comment peut-on affirmer l’existence d’une loi naturelle qui transcende la volonté humaine, et dont le respect, observons-nous, conditionne l’équilibre de l’homme, mais refuser dans le même temps toute référence à sa source, à son origine, à son auteur ?

Si nous en sommes arrivés aujourd’hui, en France, à travers la loi Taubira, à consacrer le désir égoïste de l’individu comme principe de la loi, c’est précisément à la faveur de la déchristianisation avancée de notre société. Notre pays, en reniant ses racines spirituelles, s’est fermé à la reconnaissance de toute transcendance et de tout principe supérieur : il en est sorti une société matérialiste où l’individu s’est recroquevillé sur lui-même, confisquant finalement la loi pour l’ordonner à la satisfaction de ses intérêts consuméristes.
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Manifeste d’un Veilleur

[Tribune libre de Jean de Rouen]

Amis,

Au mois d’avril, la France a vu naître des Veilleurs. Postés en sentinelles, ils veillent sur un dépôt, sur un héritage. Car il est des lois qui ne sont pas légitimes. Lorsque le pouvoir, sous couvert de légalité, ébranle les assises d’une civilisation, bouscule les fondements traditionnels de la société, pour satisfaire des revendications idéologiques et catégorielles, il suscite naturellement un vent de révolte populaire. Nous sommes rentrés en résistance. Une résistance pacifique et résolue, dont rien ne saurait entamer la détermination, et que l’on doit désormais inscrire dans la durée .

Nous défendons le droit d’un enfant à avoir un père et une mère, à ne pas être arraché à ses origines, à pas être privé de racines. Gardiens silencieux d’un trésor qui ne nous appartient pas, nous voulons préserver les lois immuables dont la civilisation est naturellement la protectrice : les lois de la filiation, de la lignée, de l’enracinement. Aux avant-postes, sentinelles en vigie, nous serons des témoins, pacifiques et résolus, d’un héritage que nous refusons de voir disparaître. Parce que nous sommes dépositaires, et non propriétaires, nous avons le devoir de le transmettre, intact, aux futures générations. C’est encore la raison pour laquelle notre résistance actuelle n’est pas un droit : elle est un devoir !

Car il est des lois qui découlent d’un ordre des choses dont l’homme n’est pas l’auteur. Ces lois supérieures ne sont pas écrites, mais elles demeurent gravées dans le cœur de l’homme : nul législateur humain ne peut les transgresser impunément, car c’est à leur respect qu’est suspendu l’équilibre de l’homme. N’est-ce pas précisément l’enseignement de l’Antigone de Sophocle, sous le patronage de laquelle sont placés les Veilleurs ? Sommée de se justifier après avoir bravé l’interdit de la loi promulguée par Créon, loi qui interdisait de sépulture les soldats morts dans les rangs de l’ennemi, elle déclare au roi : « Je ne croyais pas que tes édits eussent tant de pouvoir qu’ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non écrites, mais intangibles. Elles ne datent ni d’aujourd’hui, ni d’hier : elles sont de toujours. Nul ne sait le jour où elles sont parues. Leur désobéir, n’était-ce point, par lâche respect pour l’autorité d’un homme, encourir la rigueur des dieux ? » Depuis Antigone, les peuples savent que le bien et le mal ne sont pas déterminés par la volonté humaine, fût-elle générale, et que ce qui est légal n’est pas toujours légitime. Continuer la lecture de « Manifeste d’un Veilleur »

Un sénateur socialiste veut interdire l’expression publique du culte catholique en France !

[tribune libre de Jean de Rouen]

L’ancien bâtonnier de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, actuellement sénateur socialiste de Mayotte, a défendu hier le « mariage » homosexuel devant le Parlement. Et le socialiste de s’étonner, lors du débat au Sénat et alors que la discussion générale sur le projet de loi était engagée, d’avoir entendu des prières aux abords du Palais du Luxembourg.

Mohamed Soilihi a en effet déclaré : « Je m’étonne d’avoir entendu des membres de l’organisation Civitas prier devant l’entrée de notre assemblée, alors même que les prières de rue sont interdites depuis le 16 septembre 2011, au nom du principe de laïcité« . Concluant : « Cette interdiction ne saurait s’appliquer qu’aux musulmans de ce pays, au nom cette fois-ci du principe d’égalité« .

Nous voudrions donc rappeler quelques faits à monsieur le sénateur socialiste de Mayotte. D’une part, la laïcité consiste à distinguer les pouvoirs de nature différente, tels les pouvoirs temporel et spirituel. Et à cet endroit, la civilisation chrétienne n’a pas attendu monsieur le sénateur, puisque le Christ lui-même déclarait qu' »il fallait rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Distinction d’ailleurs ignorée des juifs et des musulmans dont les sociétés sont théocratiques. Distinguer les pouvoirs de nature différente, voilà donc ce que les catholiques n’ont jamais remis en cause, fidèles en cela au principe sur lequel s’est construite la civilisation chrétienne : que l’on sache, ils ne demandent pas que le droit canon ou que les Saintes Écritures se substituent au code civil ! Contrairement aux musulmans dont le texte sacré, le Coran, est une véritable juridiction temporelle…

Cela dit, distinguer la nature des différents pouvoirs ne signifie pas bannir toute expression publique du culte.
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La charcuterie n’est plus la bienvenue à Nimes…

Hugues Bousiges, préfet du Gard, a réuni en urgence, jeudi 27 septembre dernier, les élus et les représentants d’un quartier de Nimes. Motif ? Les pressions exercées par des musulmans, sur le marché du quartier du « Chemin-bas d’Avignon », pour que soit retirés de la vente l’alcool, la charcuterie et les vêtements féminins… Quant au représentant régional du Conseil français du culte musulman, convié à la réunion, il affirme, désolé, que « c’est la première fois qu'[il] entend parler d’une telle histoire« .

Evidemment, les revendications catégorielles de minorités issues de l’immigration sont absolument inexistantes sur notre sol. Bien sûr… Le malheur, c’est que nos dirigeants feignent de découvrir les désastreuses conséquences des causes qu’ils ne se lassent pourtant pas de promouvoir. Que l’immigration de masse puisse avoir une incidence sur la stabilité et l’équilibre culturel et démographique de nos sociétés, voilà qui semble avoir échappé à nos politiques. Que les faits viennent le leur rappeler et le vérifier, voilà qui paraît les déranger. Ces gens là n’ont eu de cesse, en effet, d’utiliser le ressort affectif et de susciter la compassion envers les populations immigrées extra-européennes, interdisant ainsi toute maîtrise de l’immigration. Ce faisant, ces démagogues ont agi sans considération du bien commun, lequel reste pourtant, en politique, le critère ultime de discernement.

Vont-ils aujourd’hui s’attaquer aux effets pervers de leur politique, et faire taire les revendications communautaires toujours plus nombreuses sur notre territoire ? Vont-ils rappeler à nos hôtes que, les ayant accepté sur son sol, la France a le droit d’exiger d’eux le respect de ses codes, de ses coutumes et de ses traditions ? Ou vont-ils céder devant ces groupes politico-religieux, sous le prétexte fallacieux d’une diversité qui brise aujourd’hui le ciment social et communautarise le pays ? Ils semblent manifestement embêtés à Nimes. « Dieu rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes« , s’amusait pourtant Bossuet. Mais il est vrai que l’illustre évêque de Meaux a disparu des manuels d’Histoire avec Louis XIV…

Jean de Rouen