Palme d’or pour une daube.

The Tree of Life, ou L’Arbre de vie, est un film dramatique fantastique, mettant en scène Brad Pitt, Sean Penn et Jessica Chastain. Il vient de recevoir la palme d’or des mains de Jane Fonda au Festival de Cannes 2011.
N’allez pas voir ce truc !
Ci-dessous, la critique qu’en fait l’écrivain patriote Patrick Gofman.

« “The Tree of Life” : Palme d’Or de la connerie solennelle

Comme un bon jobard, j’étais devant ce film deux heures après (le 22/5/11) qu’il eut décroché la Palme au festival de Cannes blanches (comme je l’appelle depuis qu’il a boycotté “Le fabuleux Destin d’Amélie Poulain”).

Récit ? Zéro. Des débris de filmage sans suite sur la gueule butée d’un moutard qui souhaite la mort de son père sévère et flaire les nuisettes de sa mère. Quelle trouvaille, mon cher Œdipe !

Ça, c’est la moitié de la daube. L’autre est pire : dans un flot de musique pompier, défilé d’emprunts à une banque d’images sommaire. Un arbre tourmenté, en contre-plongée, bien entendu. Un vol d’oiseau. Un immeuble miroitant, en contre-plongée, bien sûr. Volcan en éruption, planète Saturne, torrent impétueux, calme rivage… Et ça n’en finit plus.

Total = 2 h 18 !

Mes estimés confrères de la grosse presse encensent ce machin, comme de juste. Il leur a semblé que la chose avait été commise « dans un petit village du Texas ». Ils vous disent quoi faire de vos soirées, mais ils sont trop bigleux pour remarquer, à l’écran, le camion de DDT marqué “City of Waco”. Une ville moyenne, pas un village.

Waco, Texas, USA, ça ne vous dit rien ? Le siège de Waco est une boucherie accomplie par le FBI du 28 février au 19 avril 1993 dans la résidence du groupe religieux des “Davidiens” près de la ville de Waco. 82 personnes dont 21 enfants et le leader du groupe, David Koresh, périrent, principalement dans l’incendie qui mit un terme aux 51 jours de siège par les forces de police.

Une catastrophe stupide, comparable à ce film de merde, palmé par les laquais les plus abrutis de l’impérialisme.

Patrick Gofman »

12 commentaires concernant l'article “Palme d’or pour une daube.”

  1. « The tree of life » ne se traduit pas exactement par « l’arbre de la vie », mais par « l’arbre de vie ». Référence directe à la Kabbale juive et, à l’arbre de vie: symbole des Sephiroth.

  2. Film codé? (Volcan en éruption, planète Saturne, torrent impétueux…arbre de vie) Auraient-ils donné la Palme d’or à un film kabbaliste? Auto-congratulation oblige…

  3. Il est question aussi de l’arbre de vie au début de la Genèse. C’est l’arbre au centre du Jardin d’Eden.

  4. Attendez…laissez-moi deviner! le récit est segmenté en 10 parties distinctes mais complémentaires…

  5. Encore un film américain sans intérêt pour nombrilismes avec encore et toujours les même acteurs qu’on se coltine depuis des décénies.C’est comme quand ils ont sortie Prince of Persia, logiquement, ça aurait du être un acteur d’origine Turque ou genre, non ils en ont pris un bien blanc et bien connu déjà pété de fric.
    Quand Nigth Watch est sortie, il a fallut chercher une des rares salles qui le jouait et se dépêcher parce qu’il ne restait pas longtemps à l’affiche. Day Watch, il fallait aller à cayenne, donc on attendu la sortie en DVD. Tout ça pour que le metteur en scène soit récupéré par Hollywood qui lui a fait faire une daube avec, bien sûr, les même acteurs.
    Les films asiatiques, à part les super productions chinoises, c’est pareils, faut chercher,et courir pour pouvoir les voir. Les bollywood, j’aimerai bien en voir un grand écran, ça à l’air délire, ils ne se prennent aux sérieux, bein là c’est pareil.
    Le cinéma français est affligeant, c’est plus que des histoires d’ados de quarante ans et leur petits problèmes existentiels.
    On voit bien le tas de faux cul que c’est, la diversité c’est bon pour les salariés qui doivent partager leur pain noir.
    N’ayant pas les moyens de voyager, j’aime bien les films étrangers puis ils vous surprennent.Les acteurs ne sont rarement beau (selon les critères américain), mais ils ont du talent, des visages expressifs( ça doit la non utilisation du botox).
    Enfin, faut voir le bon côté des choses, du coup qu’il y a rien à la télé ni au cinéma, que les magasines ne sont plus qu’un tas de prospectus, ça oblige à lire des livres.

  6. Le Festival de Cannes ne récompense que de vagues bouses ‘auteurisantes’ depuis une trentaine d’années- sauf exceptions comme Apocalypse Now et Pulp Fiction – et s’acharne à snober les rares bons films grand-public de qualité.

    Aujourd’hui, tous le monde se moque de ce festival qui ressemble à ce qu’il a toujours été: un pince-cul mondain bling-bling pour happy few privilégiés au comportement irritant d’enfants gâtés et snobinards.

    Et les palmes d’or anonymes -véritables odes à la médiocrité érigée en ‘génie’- se succèdent benoitement sur un rythme pépère pour aussitôt retomber dans l’oubli (mérité ) sitôt le festival terminé.

    « le Festival de Cannes? Connais pas…. »

    Franchement grotesque.

  7. vendredi 27 mai 2011

    LA PALME D’OR ? MAIS C’EST CATHO !

    PAR L’ABBE GUILLAUME DE TANOÜARN

    http://ab2t.blogspot.com/2011/05/la-palme-dor-mais-cest-catho.html

    Nous avons tous mangé du fruit de l’arbre de vie. L’arbre de vie ? C’est The tree of life, le cinquième film de Terrence Malick, le plus ambitieux – et sans doute le plus grand. Vivants, nous vivons forcément quelque chose qui nous dépasse, nous le vivons jusqu’au bout, même si nous n’en avons pas envie. En vie sans envie ? Encore faut-il savoir ce qu’est la vie.

    Terrence Malick, 67 ans, dont le père est un chrétien chaldéen, ne fait pas semblant. Il ne se cache pas derrière son pouce ou derrière ses images. La Palme d’or de Cannes cette année est un film biblique et même évangélique, un film que l’on ne peut regarder qu’en entrant, avec la voix off, dans une méditation sur la vie, la mort, le péché… « Comment es-tu venu jusqu’à nous ? Par quelle forme ? Par quels masques ? » demande Madame O’Brien (Jessica Chastain, lumineuse) qui vient de perdre son enfant. C’est la question qui court tout le long du film. Les masques tombent à la fin : d’ailleurs, le temps d’une image, on les voit tomber. Terrence Malick estime qu’il a fait son travail.

    Il a voulu montrer la vie et les deux voies dont nous parle L’Imitation de Jésus-Christ, dans un passage de ce livre [merci à Laurent Dandrieu de l’avoir identifié], lu au début du film, quand Madame O’Brien se souvient de l’éducation qu’elle a reçu chez les soeurs. Deux voies ? Il y a la voie de la nature, suivie par le père, Mr O’Brien, Brad Pitt dans un rôle de composition éblouissant. Son obsession, comme celle de tout Américain qui se respecte, quelques complexes en plus : réussir. Il y a la mère, Jessica Chastain, sourire, effacement, tendresse : la grâce. « Père, mère, vous luttez encore en moi et vous lutterez jusqu’à la fin » dit Sean Penn, Jack, l’aîné des trois enfants du couple, qui revient sur ce qui a construit sa vie. d’adulte.

    Il faut reconnaître que le film est difficile à suivre. Ce qu’il embrasse c’est toute la création, depuis l’univers en ses galaxies jusqu’à l’infiniment petit. La perspective est tellement vaste qu’elle pourrait être loufoque. Elle est simplement belle. Elle nous ôte toute envie de croire… au hasard. Les images sont sublimes, montrant d’abord l’effervescence végétale. On assiste ensuite à l’émergence de la vie animale dans le monde, ces bulles d’eau qui se révèlent de petits têtards portant partout la bonne nouvelle d’un nouveau Règne, d’un nouveau monde. Puis ce sont les dinosaures : Terrence Malick n’en fait-il pas trop ? Le combat de deux dinosaures, l’un possédant l’autre, pose le problème du mal. Ce problème est partout, jusque dans la nature. Il est aussi dans les petits enfants qui grandissent chez les O’Brien. Comme des têtards magnifiques et ambigus. Ces enfants portent la vie ; ils portent aussi le drame qui couve.

    J’ai lu ici et là que The tree of life est un film « protestant ». Depuis quand les protestants lisent ils l’Imitation de Jésus Christ ? Depuis quand leurs églises sont elles abondamment décorées de statues, comme l’église de ce village du Texas ? Depuis quand envoient-ils les jeunes filles chez les Soeurs ? Le précédent film de Terrence le Nouveau monde avait des harmonies panthéistes. Celui-là ? Il me semble simplement catholique – à la fois foncièrement optimiste et hardiment pessimiste.

    Il me semble que c’est CELA – cette dimension ouvertement religieuse, de prière, de méditation d’une voix off, selon la technique déjà mise en oeuvre par Terrence Malick – oui c’est cela qui fait fuir le public. A Guérande, où je me trouve ce soir, il y avait vingt personnes dans une salle ultra-moderne. Quatre sont parties au bout d’une demie heure. Deux ensuite. Pourquoi une telle hémorragie ? J’entendais deux dames à la fin du film – des bas bleus locaux sans doute – disant gravement : « Bon ! Y va falloir décrypter ».

    C’est vrai qu’on en prend plein la figure. C’est vrai que les séquences se superposent racontant à la fois l’origine du monde, la vie d’une famille et les états d’âme d’un quinqua. C’est vrai que l’on sent venir le drame et qu’il ne vient pas forcément d’où on l’attend. C’est vrai que l’on n’attendait pas la parabole finale, qui est une manière de nous introduire à la vie éternelle. Il faut aller voir ce film comme on va à la messe…

    Catholique ce film ? – Sociologiquement sans doute, je l’ai dit. Mais surtout théologiquement. une fois de plus la grande question du film est celle du mal. Le mal est partout : Jessica Chastain, si passive dans son amour inconditionnel pour son mari et ses enfants, n’est-elle pas elle-même un relai du mal ? Son fils aîné le lui reprochera. Lui voudrait tout simplement tuer le père, qui, au nom du Bien et parce qu’il aime ses enfants, fait régner sur la maison une atmosphère de terreur.

    Terrence Malick multiplie les plans de contre-plongée. Il nous plaque au sol. Nous ne voyons plus rien, ne comprenons plus rien, que le petit bout de monde qu’il nous est donné de voir. Un peu comme dans la vraie vie. J’ai pensé au verset du psaume : Adhaesit in terra venter noster. Avec un tel pessimisme, on pourrait s’attendre, s’il s’agissait d’un film théologiquement protestant, à ce que l’on nous montre les bons et les méchants, ceux que Dieu a élu et ceux qu’il rejette. C’est vrai qu’il y a dans l’air un côté « petite maison dans la prairie ». Mais non ! Le huis-clos familial ne durera pas toujours. La réconciliation de tous sera la plus forte. Cet optimisme final me semble typiquement catholique. L’arbre de vie porte les bourgeons de la vie éternelle. Il suffit d’accepter sa vie, d’être vrai avec elle, d’accueillir le bonheur et le malheur et, à travers les épreuves (voilà le catholicisme), c’est l’amour qui sera le plus fort. « Sans l’amour, n’hésite pas à dire Terrence Malick, la vie passe comme un éclair ».

    L’année dernière, nous avions, comme grand prix du Jury, le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux, sur le martyre des sept moines de Tibhirine. Cette année, avec Terrence Malick, nous avons la Palme d’or, l’une des plus belles paraboles de la destinée humaine qu’il m’ait été donné de connaître. Il faut y aller ! Pas « pour décrypter » comme disaient mes deux bas-bleus de tout à l’heure, mais pour… méditer. Comme à la messe ! Ce film c’est quelque chose comme une grand-messe… « la messe sur le monde » dirait Teilhard. Oui, mais en plus grandiose, à cause des images et des effets spéciaux. Et… en plus quotidien, car Teilhard n’aurait pas imaginé Brad Pitt en Mr O’ Brien, papa insupportable de bonne volonté qui se convertit in extremis ! Ni Jessica Chastain, en mère éplorée et sentinelle de l’invisible.

    Décidément, il y a plusieurs films dans ce film : trouvez le vôtre !

  8. Bon ok, le film est dur à suivre, mais votre critique n’est vraiment pas sérieuse, on pourrait attendre quelque chose d’un petit peu argumenté de la part de contre-info, et là, nada…
    Peut-être qu’après tout M. Gofman est plus adepte de Thor, que des films qui demandent un tant soit peu de réflexion, et celui-là en est.
    Déconcertant est le mot qui m’est venu à l’esprit à la sortie du cinéma. Sans le porter au pinacle (je ne peux que reconnaître les longueurs), je pense qu’il faudrait le juger à sa juste mesure : nous avons perdu l’habitude de contempler et d’admirer l’oeuvre du Créateur, et indubitablement ce film nous y invite. Contrairement aux flots de films à l’eau de rose larmoyantes jusqu’aux films d’actions haletants, en passant par les comédies dites comiques se situant en général en dessous de la ceinture, ce film possède avec certitude une facette spirituel qu’il serait bon de reconnaître.

  9. Bonjour,

    Il faut considérer ce texte de M. Gofman comme une tribune libre, signé de lui explicitement, sur un sujet qui n’est pas non plus capital.
    Vous pouvez nous faire parvenir une critique plus étayée en sens inverse ; n’hésitez pas.

  10. Certains l’aiment chaude, la daube

    Pour l’abbé tradi Guillaume de Tanoüarn (ci-dessus), le film palmé à Cannes, loin d’être parpaillot, ou « new age », ou même judaïque (cf. illustration « The Qabalistic Tree of Life » via Google images), est catholique. Obligatoire, donc : « Il faut y aller (…) comme à la messe »!
    Encore plus étonnant : Tanoüarn recueille la pleine approbation de Laurent Dandrieu, brillant critique ciné de « Valeurs actuelles » !
    …Et de « Libération » (28/5) ! Pas moins autoritaire : « Faut-il le rappeler [non, tape pas], le film à voir, c’est The Tree of Life, palme méritée du Festival. »
    Festival de Cannes blanches.

  11. Je suis entièrement d’accord avec Mr Gofman. Ce film est une daube monumentale qui se veut reservée à une élite pseudo intelectuelle qui ne pratique qu’une chose: la masturbation intellectuelle. Quitte à me prendre des belles images autant les prendre dans un documentaire pour m’éparger la voix de cette pouffe chuchotant presque durant toute la durée du film et Dieu sait qu’il est long!!!!

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