L’éternel problème du lien de cause à effet

[L’Etat a voulu rembourser à 100% avortement et « pilule ». On parle de plus en plus des effets néfastes de cette dernière sur la santé des femmes. L’occasion pour CI de passer cette tribune libre de Christine Dol, à propos de l’irresponsabilité. ]

La jeune fille vient voir son « petit-ami » pour lui annoncer qu’ils ont un problème. « Bim », elle est enceinte. « Comment est-ce arrivé ? » rétorque spontanément le jeune homme.
Une question se pose alors : est-il bête ou le fait-il exprès ? Ni l’un ni l’autre : son esprit n’est tout simplement pas au courant des réalités de la vie, il n’est pas élevé, pas éduqué. Dans le domaine de l’enfantement, il est souvent admis que les femmes ont davantage de logique ; cela peut s’expliquer biologiquement, et non intellectuellement. En effet, lorsqu’une fille « s’accouple naturellement » avec un homme, elle a conscience d’une possible procréation. Mais cette idée disparaît de son esprit quand elle a recours aux contraceptifs. C’est alors qu’on peut l’entendre, elle aussi, s’écrier : « comment est-ce arrivé? » De même, nous nous demandons si elle est bête ou si elle le fait exprès, car la réponse reste tout aussi évidente. Au final, nous avons affaire à des cerveaux déconnectés du réel.

 Ce genre d’historiette quotidienne révèle un problème bien plus grave qu’un enfant surprise.
Les êtres humains d’aujourd’hui ne semblent plus voir le lien entre la cause et l’effet, entre l’acte et la conséquence ; ils ne voient plus le monde avec son ordre et sa logique.
Cette absurdité peut pousser un individu à se jeter d’un immeuble parce qu’il veut arriver plus vite en bas, et à être révolté de constater que son corps est amoché… Ainsi, la bêtise n’est pas dans son action mais dans sa tête.

 La journaliste Natacha Polony aborde ce sujet à travers son expérience dans l’éducation nationale en tant que professeur de français. Elle raconte que sur un groupe de 60 élèves de seconde, il y en avait 50 incapables de distinguer la cause de la conséquence dans une phrase (in Nos enfants gâchés). Cela ne concerne pas le domaine de la connaissance grammaticale mais bien du bon-sens, de la simple logique universelle.

 On se plaint souvent de l’inutilité pratique des matières littéraires. C’est oublier que celles-ci forment les esprits à connaître les réalités concrètes de la vie. Dans leur vie quotidienne, si ces « jeunes » – et moins jeunes – ne savent pas faire la différence cause/conséquence (ne serait-ce que répondre à la question : « qu’est-ce qui arrive en premier : la cause ou la conséquence??? » tic tac, tic, tac..), ils ne pourront pas être responsables. Ils ne pourront pas agir selon un but, car ne verront pas les moyens logiques pour y parvenir. Ils n’arriveront pas à assumer les conséquences de leurs actes, car ne les comprendront pas… Un adage nous dit « dans le doute, s’abstenir »…

Il est tout de même bien malheureux de faire de nos enfants des barbares…

 De même, les jeunes filles qui se plaignent, se scandalisent ou portent plainte parce que leur pilule leur cause des soucis de santé ou de fertilité ont agi avec une ignorance coupable. Elle sont en grande partie responsables des conséquences de la prise de ces « médicaments ».

 Notre État, qui n’en est plus un, souhaite donc encourager l’irresponsabilité en débranchant les cerveaux des citoyens, que ce soit par le biais de l’Éducation nationale ou par celui des lois. Qui pensait que la démocratie moderne avait ouvert la voie à la liberté ? Liberté des mœurs, sans doute ; mais pas celle de la réflexion : c’est dommage, c’est pourtant elle qui nous différencie des animaux.

 Oui, l’individualisme et le culte de l’envie sont coupables de la bêtise sociétale actuelle, mais le manque d’esprit logique est un mal supérieur. Il faut donc sauver la véritable intelligence, la faire fonctionner activement, très activement, sans chercher orgueilleusement à inventer des nouveaux concepts philosophiques.. De là découle la liberté.

Christine Dol