La bigoudène Maria Lambour est décédée

La plus célèbre des bigoudènes s’est éteinte ce lundi matin. Les obsèques de Maria Lambour auront lieu mercredi à 16h en l’église de Notre-Dame-des-Carmes à Pont-L’abbé.
La petite Maria Le Berre, née il y a 103 ans aux confins du pays bigouden, a été élue Bretonne de l’année en 2011 par la rédaction du Télégramme. Un sacre qui couronne un destin peu ordinaire. Maria Le Berre, dite Kerguen, mariée puis veuve Le Maréchal, plus connue sous le nom de Lambour. L’identité, quand on est née aux confins du pays bigouden, n’est pas forcément dans le nom. Elle est dans ce que les gens sont.

Née en 1911 à l’Ile-Chevallier

L’Ile Chevallier, à Pont-l’Abbé, en 1911, n’était pas à proprement parler cet endroit bucolique qu’on aime aujourd’hui admirer. La petite Maria qui, au demeurant, n’a guère grandi, naît dans un monde qui va connaître la guerre. Puis une seconde. Rapidement veuve, Maria Le Maréchal vit sa vie de femme et de mère ordinaire. Tient sa boutique, sert des verres, du sans-plomb et de l’ordinaire. Laisse sa coiffe grandir sans céder à la mode de la ville, «mod’ giz ker». Jusqu’à devenir, à plus de 100 ans, star de publicité (NDCI : des publicités Tipiak), objet de curiosité parfois déplacée et, surtout, la dernière des Bigoudènes à porter, au quotidien, la grande coiffe.

Jamais sans sa coiffe… « Moi, le matin? D’abord le café et après, je mets ma coiffe. Enfin, ça dépend, des fois aussi, je fais l’inverse », sourit-elle, naturellement. Naturellement parce que c’est ainsi, que ça l’a toujours été et que ça le sera jusqu’au bout. Elle a vécu deux guerres, est devenue veuve. Elle a connu les transformations du monde. Elle n’a rien inventé, rien créé. Juste vécu. Mais elle n’a jamais baissé la tête, ne s’est jamais décoiffée devant l’adversité. Simplement, sincèrement. Avec elle disparait toute une époque. Un siècle de fierté bigoudène..

Source : letelegramme.fr