France Télévisions, Radio France, INA : les millions envolés du comité interentreprises

Alors que ce gouvernement compte faire payer à l’ensemble des Français la redevance TV (propriétaire ou non d’un poste), on apprend, sans grande surprise, que les dépenses du CI (comité interentreprises) de l’audiovisuel public est un puits sans fond. Aucun patron mais une armée mexicaine de cadres, salaires revalorisés à hauteur de 21% en quelques années, piscine à 1 million d’euros, la gabegie est considérable !  

Trouvé sur Valeurs Actuelles : Pendant plusieurs mois, les magistrats de la Cour des comptes se sont penchés sur la gestion du comité interentreprises (CI) de l’audiovisuel public, commun à France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel. Pour en arriver à une conclusion, gardée secrète (le prérapport, confidentiel, n’a été remis qu’aux dirigeants des sociétés concernées et aux élus du CE) : sa gestion est totalement hors de contrôle.

Pensé pour gérer la représentation ainsi que les activités sociales et culturelles des 14 000 salariés de l’audiovisuel public, le CI est une grosse machine : budget de 20 millions d’euros annuels, 50 salariés permanents, 110 intermittents… Et aucun patron ! C’est en effet la première surprise du document de la Cour des comptes, qui explique que s’il y a un trésorier et un secrétaire, personne en revanche n’a le dernier mot dans ces décisions. Sobrement, la rue Cambon se contente d’estimer que « ce système ne garantit pas un mode de fonctionnement optimisé au regard des enjeux ».

De fait, un bref regard aux chiffres donnent le tournis : 40 % du budget part en dépenses de personnel. La rémunération moyenne, qui atteint 3835 euros par mois (contre 2250 euros pour l’ensemble de la France), a flambé de 21 % entre 2013 et 2017. S’y ajoute également des défraiements généreux. La Cour cite ainsi le cas d’un ancien trésorier, qui déclarait habiter le Var, possédait également un logement à Paris mais avait tout de même reçu, entre 2010 et 2014, plus de 50 000 euros d’indemnisation pour ses déplacements et son hébergement dans la capitale.

À ces frais de personnel s’ajoute, comme pour d’autres très gros comités d’entreprise, un parc immobilier à la fois immense, coûteux et mal géré. Neuf centres de vacances sont ainsi directement aux mains du CI, dont un véritable château situé sur les bords de la Dordogne, doté d’un parc de 115 hectares. Le château de Lalinde est d’ailleurs symptomatique des errements du comité interentreprises : les élus y avaient décidé d’un grand plan de rénovation, dont le budget était de 3,5 millions d’euros sur quatre ans, entre 2008 et 2012. Huit ans après le début des travaux, le coût a augmenté de 65 %, mais « une large partie de ce qui avait été prévu et budgété n’a pas été réalisé ». Le meilleur exemple est celui de la piscine, qui devait coûter 250 000 euros, mais dont la facture s’est envolée de plus d’un million d’euros malgré de nombreuses malfaçons.