La part des « sans-religion » est passée de 27 à 58 % de la population française en 40 ans

Une étude vient de paraître sur les « valeurs » des Français, avec un volet religieux. S’il faut bien sûr la prendre avec des pincettes, elle traduit tout de même une tendance, qui ne surprendra pas grand monde.
Les Français sont de plus en plus athées, ou alors se fabriquent leur croyance sur mesure.

Vous trouverez notre commentaire en fin d’article, après les résultats de l’étude, synthétisés par Le Point :

« Cette religion [catholique] reste celle d’une majorité relative de nos compatriotes, mais elle périclite. 7 % des personnes interrogées seulement se rendent à la messe au moins une fois par mois, contre 9 % en 2008. Au total, on compte, en 2018, 32 % de catholiques [ou se croyant catholiques – NDCI] en France, dont 19 % ne sont pas pratiquants. C’est-à-dire qu’ils ne vont pas à l’église même pour les grandes fêtes (Pâques, Noël…), tout en se considérant comme catholiques. [Et restent donc 6%, sur les 32%, qui  pratiquent occasionnellement – NDCI]. Pourtant, en 1981, on comptait encore 70 % de catholiques en France, dont 17 % de pratiquants réguliers, et 41 % de non-pratiquants.

Que s’est-il passé ? Il y a tout d’abord un écart générationnel important : les catholiques pratiquants représentent moins de 3 % des 18-29 ans contre 16 % chez les 70 ans et plus. Ceux qui gardent une pratique religieuse du catholicisme sont surtout directeurs, cadres de direction et gérants, ou dans des professions intellectuelles et scientifiques. Il faut, par ailleurs, nuancer le désamour des jeunes pour l’Église catholique romaine. Si moins d’entre eux se déclarent religieux, ceux qui le sont revendiquent un niveau de religiosité plus important que leurs aînés, c’est-à-dire que le sentiment religieux est plus fort qu’avant chez ceux qui ont la foi. […]
La plus grosse minorité religieuse est, sans surprise, l’islam, avec 6 % des personnes interrogées [il y a toutefois aux alentours de 10 millions de personnes de culture islamique en France – NDCI]. La proportion monte à 14 % des personnes déclarant une religion. On compte même autant de musulmans que de catholiques chez les 18-29 ans !  […]

Mais aucune de ces religions n’est représentative du gros de la population française. En effet, la part des « sans-religion », donc des athées, des agnostiques ou des déistes, est passée de 27 à 58 % de la population française en quarante ans. Il s’agit d’un groupe très hétéroclite, mais qui représente aujourd’hui la majorité absolue de la population française. En 2018, il y a 21 % d’athées convaincus, plus du double qu’en 1981 ! Les hommes sont plus souvent athées que les femmes. En revanche, ni le fait de vivre dans une grande ville ni celui d’avoir fait de longues études ne sont une garantie d’être moins religieux. Au contraire, les grandes agglomérations sont plus religieuses que le reste du territoire français.

Les « sans-religion » qui ne se considèrent pas comme athées passent de 18 à 37 % de la population sur quarante ans. Il est important de noter qu’une petite moitié des « sans-religion » a été élevée dans une famille pratiquante, le plus souvent catholique. Il s’agit donc pour eux d’une émancipation des pratiques religieuses de leur famille. […] »

La religion fondée par le Christ continue à s’effacer de la France, dont il est pourtant un élément fondateur, et au cœur de sa civilisation.
Mais ce n’est guère étonnant (et le Christ avait prévenu).
Les prétendues « Lumières » des libres-penseurs du XVIIIe siècle ont empoisonné durablement et progressivement le peuple.
La Révolution française a détruit la civilisation chrétienne et permis la lutte incessante de la République contre l’Eglise et la Foi.
Au milieu du XXe siècle, beaucoup de gens avaient « la foi du charbonnier » : la profondeur, l’intelligence et la solidité de cette foi étaient faibles par rapport à ce que nous avons connu par le passé, y compris dans les couches sociales simples. On tachait de respecter une morale parce qu’il le fallait mais souvent sans bien comprendre le bienfondé de cette morale, alors que le monde moderne proposait une « morale » inverse : c’était bien fragile et la tempête de Mai 68 a balayé la morale traditionnelle sans difficulté.
Puis le Concile Vatican II a marqué une rupture brutale : le modernisme a pu triompher au sein du clergé. Celui-ci, particulièrement en France, a choisi de faire du social plutôt que d’enseigner une doctrine à laquelle il ne croyait parfois que partiellement, il est passé de la messe traditionnelle à des  cérémonies « horizontales », sans sacré, souvent mièvres. On donnait à croire qu’il n’était plus nécessaire d’appartenir à l’Église pour être sauvé et atteindre le Ciel. Dès lors à quoi bon s’embêter ? La pratique religieuse a baissé brutalement à ce moment, et beaucoup de catholiques rescapés étaient déboussolés.

Des parents ayant une foi légère font des enfants sceptiques, qui font des enfants incroyants.
Des parents « croyants » non pratiquants font des enfants non croyants.

Mais rien n’est inéluctable.
Avec un vrai clergé catholique traditionnel, avec un pouvoir politique chrétien et avec la grâce de Dieu bien sûr, les choses pourraient aller en sens inverse.